Chapitre 3

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Une vague odeur de paille et de moisi flottait à l'intérieur des diligences. Harry paraissait se sentir mieux depuis qu'il avait mangé le chocolat, mais il était toujours faible. Ron et Hermione ne cessaient de lui lancer des regards de côté, comme s'ils avaient peur qu'il s'évanouisse à nouveau, et Cassiope ne le lâchait pas des yeux, lui demandant sans arrêt s'il allait bien, finissant par se faire rabrouer par le garçon à la cicatrice. 

Vexée, elle fit mine de bouder et observa l'immense édifice qu'était Poudlard apparaître dans l'obscurité par la fenêtre de la cariole. Lorsque la diligence s'approcha en bringuebalant du magnifique portail en fer forgé, flanqué de colonnes de pierre surmontées de sangliers ailés, la jeune Malfoy vit les hautes silhouettes, masquées par des cagoules, de deux autres Détraqueurs qui montaient la garde de chaque côté. Une vague glacée et nauséeuse faillit l'engloutir à nouveau. 

La diligence prit ensuite de la vitesse le long de l'allée en pente douce qui menait au château. Hermione, suivant l'exemple de la Serpentard, s'était à son tour penchée à la minuscule fenêtre de la portière, et les deux filles contemplaient les innombrables tours et tourelles qui se rapprochaient. Enfin, la diligence s'arrêta en oscillant sur ses roues et Hermione descendit, suivie de Ron. Lorsque Harry sortit à son tour et aida Cassiope à descendre, s'excusant pour sa mauvaise humeur, une voix traînante et enjouée résonna à leurs oreilles. 

-Alors, il paraît que tu es tombé dans les pommes, Potter ? C'est vrai ce que dit Londubat ? Tu t'es vraiment évanoui ? 

Draco écarta Hermione d'un coup de coude pour barrer le chemin à Harry sur les marches de l'escalier de pierre. Il avait le visage réjoui et une lueur narquoise animait ses yeux pâles. 

-Dégage, Malfoy, dit Ron, les dents serrées. 

-Toi aussi, tu t'es évanoui, Weasley ? lança Malfoy d'une voix sonore. Il t'a fait peur, ce vieux Détraqueur ? 

-Ne fais pas le malin Draco, Répliqua Cassiope en se plantant devant lui. Ou alors dois-je te rappeler ta peur bleue des poupées ?

-Ferme-la ! S'emporta son jumeau, ses joues virant au pourpre. 

-Qu'est-ce qui se passe, ici ? demanda alors une voix douce. 

Le professeur Lupin venait de descendre d'une autre diligence. Draco se tourna vers lui, contemplant d'un air insolent sa robe rapiécée et sa vieille valise. 

-Oh, rien... heu... professeur, répondit-il d'un ton légèrement sarcastique. 

Puis il adressa un sourire goguenard à Crabbe et à Goyle et monta l'escalier en leur faisant signe de le suivre. Poussés par Hermione, Ron, Harry et Cassiope se joignirent à la foule qui monta les marches, franchit la gigantesque porte de chêne et s'engouffra dans l'immense hall d'entrée éclairé par des torches enflammées. Là, un magnifique escalier de marbre donnait accès aux étages, à droite, une porte ouvrait sur la Grande Salle où les quatre amis suivirent les autres élèves. A peine la petite blonde avait-elle eu le temps de jeter un coup d'œil au plafond magique, sombre et nuageux ce soir-là, qu'une voix résonna: 

-Potter ! Granger ! Je voudrais vous voir, tous les deux ! 

Surpris, Harry et Hermione se retournèrent, suivis par Ron et Cassiope. Le professeur McGonagall, qui assurait les cours de Métamorphose et occupait également la fonction de directrice de la maison des Gryffondor, leur faisait signe de la rejoindre. C'était une sorcière d'apparence sévère, les cheveux retenus en un chignon bien serré, les yeux perçants derrière des lunettes carrées. 

-Inutile d'avoir l'air si inquiet Potter, je voulais simplement vous parler dans mon bureau, leur dit-elle. Vous pouvez rester ici, Weasley, Malfoy, je n'ai pas besoin de vous. 

Aubépine (Harry Potter x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant