Aubépine (Harry Potter x OC)

Chapitre 2

-Et voici comment, après un combat acharné de plusieurs heures, je vins à bout du terrible Wendigo, au fin fond des terres reculées de Sibérie !

Assise à l'autre bout de la table, habillée d'une robe sombre, ridiculement coûteuse, Cassiope aurait voulu être partout, sauf ici. Ici, dans la salle à manger du manoir Malfoy, qui brillait d'une propreté presque surréaliste. Devant des plats des plus raffinés, certes, mais l'ambiance autour de la table coupait l'appétit: Draco était encore plus désespéré que sa jumelle, jetant ostanciblement des coups d'oeil vers les fenêtres, songeant sans aucun doute aux heures d'entraînement perdues, Lucius remplissait et vidait son verre de vin à de nombreuses occasions, faisant mine d'écouter et cachant son exaspération, et Narcissa masquait son ennui derrière un sourire poli, acquiesçant aux dires de leur invité.

Gilderoy Lockhart, lui, se servit un verre de vin, satisfait de son récit, décochant une de ces grimaces qui lui avait valu une cinquième fois le prix du sourire le plus charmeur par Sorcière-Hebdo. Cassiope leva les yeux au ciel et prit la parole, d'une voix qui ne cachait pas son agacement:

-On ne trouve les Wendigos que dans les régions reculées de l'Amérique du Nord.

Sa mère se tourna vers elle, lui lançant un regard avec un signal très clair: ne pas importuner l'invité. La petite blonde lui rendit, lui signifiant bien qu'au bout de trois heures à entendre se pavaner et s'auto-acclamer l'auteur, elle pouvait bien le froisser si elle en avait envie. Mais Lockhart ne parut pas se formaliser, répliquant avec un rire sonore:

-Ah, je constate que tu es bien renseignée sur ce sujet, je suis certain que tu seras une élève particulièrement brillante dans mes cours !

Constatant que ses flâtteries et son sourire charmeur ne semblaient pas faire effet sur la petite sorcière qui le dévisagea en haussant un sourcil, il se redressa et s'éclaircit la gorge, reprenant d'un ton théâtral:

-En réalité, ce Wendigo avait été la victime d'un odieux traffic, et fut capturé dans son habitat naturel, et emmené en Sibérie par des mages noirs ! Ils ont lâché ce monstre infâme sur moi, et quand je l'ai vaincu, c'est affaibli, affamé et transis par le froid que j'ai dû les affronter ! Ils étaient une dizaine, mais je parvins à tous les mettre hors d'état de nuire, et...

-Monsieur Lockhart, pardonnez-moi d'interrompre ce récit si... passionnant, le coupa le patriarche Malfoy en étudiant sa montre à gousset, mais il se fait tard et vous devez avoir d'importantes affaires à régler avant votre rentrée à Poudlard, en tant que professeur.

-Oh... oui, il est vrai que je dois m'occuper d'affaires des plus urgentes, comme ma dédicace à la librairie Fleury et Bott demain, mes admiratrices ne s'en remettraient pas si elles ne pouvaient faire signer les exemplaires de mes oeuvres !

Il se tourna vers Narcissa avec un sourire séducteur et un clin d'oeil en sussurant:

-Bien évidemment, Madame Malfoy, je me ferais un plaisir de vous offrir des exemplaires dédicacés avant de quitter cette charmante demeure, pour vous remercier de ce repas si agréable !

-Voilà une proposition forte aimable, Monsieur Lockhart.

-Vous pouvez m'appeler Gilderoy.

Face à ce spectacle, Cassiope et Draco échangèrent un regard et se retenaient de s'esclaffer, la petite blonde prétextant une quinte de toux pour cacher le fou rire qu'elle retenait à grande peine.

Lucius, quant à lui, jeta un regard assassin au professeur et se leva en saisissant sa canne, mais Narcissa le calma d'un signe de la tête. Alors que Lockhart partit chercher les fameux exemplaires, l'épouse Malfoy s'approcha de son mari, lui prenant le bras en esquissant un sourire moqueur: