Aubépine (Harry Potter x OC)

Chapitre 2

Malgré les semaines qui passèrent, l'agitation autour de l'évasion de Sirius Black ne diminua pas, bien au contraire: le Ministère, subissant l'hystérie collective de la communauté sorcière qui craignait que le bras droit de Voldemort ne fasse renaître une ère de terreur, était sur les rotules, et pas un jour ne passait sans que Lucius Malfoy ne reçoive des lettres des sorciers au pouvoir, certains lui demandant conseil tandis que d'autres ne faisaient que de se plaindre des montagnes de paperasse que l'affaire "Black" créait. 

Mais le patriarche Malfoy ne s'en plaignait pas, bien au contraire: c'était là une excellente occasion pour lui de parader au Ministère, comme ses paons dans les jardins du Manoir Malfoy, comme si c'était lui qui était Ministre de la Magie. Cassiope s'était toujours demandé pourquoi il n'avait jamais cherché à prendre la place de Fudge, mais à présent qu'elle commençait à prendre réellement conscience des manigances et du bal des hypocrites que pouvaient être les hautes sphères politiques, la petite blonde savait que son père ne faisait que perpétuer la tradition familiale: toujours œuvrer dans l'ombre et manipuler les figures publiques, à la manière d'un marionnettiste avec ses pantins. De quoi encore la faire doute un peu plus sur son innocence lors de la première guerre des sorciers...

Voldemort lui-même avait affirmé que Lucius l'avait servi de son plein gré... et même si elle savait que tout ce qui sortait de la bouche du Seigneur des Ténèbres n'étaient qu'un poison destiné à lui faire perdre pied pendant leur combat, dans la Chambre des Secrets, Cassiope n'avait pas réussi à passer outre les paroles venimeuses du terrible sorcier, les tournant et les retournant dans sa tête pendant une bonne partie de l'été: était-ce réel ? Son père, qui avait toujours affirmé à tous, même à ses propres enfants, qu'il avait était victime de l'Imperium, aurait-il pris le risque de se rallier aux idéaux du mage le plus craint du siècle, quitte à tout perdre: sa réputation, ses titres, sa fortune ? Et si c'était le cas, alors Narcissa serait également au courant...

Elle devait tirer cette affaire au clair. L'idée que ses parents aient pu servir Voldemort, consciemment, qu'ils aient pu participer aux massacres de Moldus, aux meurtres et aux tortures de sorciers s'opposant au mage noir... alors qu'elle se trouvait dans la Salle des Cheminées, prête à partir pour le Chemin de Traverse pour acheter ses fournitures scolaires, cette pensée la figea totalement, à l'endroit même où son père, au début de l'été, l'avait foudroyé d'un Doloris particulièrement puissant. 

Non, il fallait penser à autre chose, se disait-elle en récupérant ses affaires. La rentrée était proche et elle pourrait revoir ses amis, sans se soucier de ce que pouvait penser son père de ses fréquentations ! Il n'aurait aucun pouvoir sur elle cette année, ni les menaces, ni la force. Et c'était en parti grâce à quelqu'un en particulier...

La jeune sorcière avait tenté de prendre des nouvelles de Harry, sans succès, et se faisait un sang d'encre pour le garçon à la cicatrice: Lucius avait était clair à ce sujet, si jamais Sirius Black le retrouvait, il ferait tout pour venger son maître... à cette pensée, Cassiope se mordit la lèvre, préférant ne pas y penser et garder espoir. Ce n'était pas la première fois qu'il ne pouvait pas répondre à ses lettres, l'année précédente l'ancien elfe de maison des Malfoy, Dobby, avait bloqué leur transmission, pour empêcher Harry de retourner à Poudlard et le protéger des plans de Lucius. Cela n'étonnerait pas Cassiope qu'il recommence pour lui éviter de se retrouver face à Sirius... 

C'était seule qu'elle irait faire ses achats: Lucius et Narcissa déjeunaient chez Corban Yaxley tandis que Draco rendait visite à Crabbe et Goyle. Cassiope trouva en leur absence l'occasion parfaite pour aller faire ses emplettes en toute tranquillité. Emettant un sifflement, un croassement lui répondit et le corbeau Corvus, son compagnon de toujours, vint se poser sur son épaule. Elle le caressa avec affection en lui demandant: