River of complications

Chapitre 17 : Aaron

Passant les avant-bras sur mon front après avoir jeter mon casque au sol, je respirais comme un buffle. L'adrénaline courait encore dans mes veines après notre nouvelle victoire. Nous avions le vent en poupe cette année. Les recruteurs se bousculaient en masse à chacun de nos matchs, à la plus grande joie de mes coéquipiers qui prévoyaient de faire carrière dans le football américain. Pour ma part, j'étais vraiment ravi de nous voir enchaîner les réussites car chaque victoire était toujours importante mais les deux hommes, qui m'avaient approché, avaient perdu leurs temps. Je les avais envoyé vers Brennan, Liam, Scott, Clyde et Cameron. C'était le rêve de leur vie après tout, pas le mien. J'aimais ce sport, cela était indéniable, mais j'étais sur le terrain surtout pour conserver ma bourse d'études. Je m'installais sur le banc, dans les vestiaires, en prenant une nouvelle bouteille d'eau et la vidais en un rien de temps. J'avais besoin d'une douche mais une soudaine fatigue écrasante me prit, m'empêchant de me lever. J'étais épuisé. Entre l'équipe, mes études et cette histoire avec Ginny et tout ce qui en découler, je n'avais pratiquement plus le temps de de reposer sans que mon cerveau ne carbure vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le sommeil me fuyait de plus en plus. Je savais que je n'allais pas tenir bien longtemps comme ça mais il me fallait faire avec pour le moment. Je n'avais pas tellement le choix car je n'avais pas encore trouvé le bouton off de mon cerveau. Je soufflais un bon coup et tentais de me relever au moment où mes coéquipiers pénétraient dans la pièce. Brennan vint s'asseoir près de moi. Il m'envoya une tape dans le dos.

- Quel match ! se réjouissait-il.

- Ouais. On était en forme aujourd'hui, acquiesçais-je.

- Je ne te le fais pas dire. On était mieux préparé qu'eux, c'est évident, fanfaronna-t-il provoquant le rire de tous les autres.

- On est toujours mieux préparé que les autres, Brennan, s'exclama Liam en commençant à se déshabiller.

- Il faut dire que nous n'avons pas eu beaucoup de mérite pour aujourd'hui, les gars, alors ne vous relâchez pas, prévint Cam.

- Oh allez, réjouis-toi avec nous, Cam. Ne joue pas au rabat-joie.

- C'est sa sirène qui lui manque, se moqua Brennan.

J'envoyais un coup de coude dans les côtés de celui-ci pour le faire taire. Il pouvait, sans vraiment le vouloir, mettre les pieds dans le plat et cela ne manquait pas lorsque je vis la grimace presque de douleur qu'affichait Cam avant de rapidement la réprimer. Cam fila, en vitesse, sous la douche, sans un regard pour mon idiot d'ami.

- Tu ne pouvais pas la fermer, non ? grommela Liam.

- Quoi ? Je n'ai rien dit de méchant, râla Brennan.

- Si, justement... répliqua-t-il en rejoignant Cam aux douches.

Brennan se tourna vers moi, les sourcils levés sur son front.

- Qu'est-ce que j'ai dit comme connerie, encore ?

Je soupirais. Ce n'était pas à moi de le lui dire. Il en revenait à Cam de partager son histoire. Je me contentais donc, de le prévenir.

- Nicah est un sujet sensible pour lui. Ne parle plus d'elle.

Je me levais doucement. Ma tête ne me donnait plus l'impression d'être dans des montagnes russes, aussi je pris le même chemin que mes colocs, pour une douche bien chaude, bien mériter.

Une fois propre et habiller, je sortis de l'enceinte du stade. Nous avions joué à domicile. Nous n'avions donc pas à monter dans le bus pour plusieurs heures de route. Je repérais ma voiture dans le parking presque désert, maintenant que les spectateurs étaient partis. Ma surprise fut d'y trouver Farah, adossée à celle-ci. Je regardais autour de moi, l'air perdu, avant de revenir à elle. Elle sembla se moquer de moi. Elle me fit signe de m'approcher. Je ne m'étais pas rendu compte que je m'étais immobilisé. Arrivé à ma voiture, je fouillais dans mes poches pour trouver mes clés. Je n'avais à ramener personne, cette fois-ci, car ils avaient prévu d'aller fêter notre victoire dans un bar. Ayant décliné leur invitation, mes amis s'étaient répartis dans les voitures de Scott et Jerry. Les clés en main, je me concentrais sur Farah. Son petit sourire me laissait perplexe.