Chapitre 35 : Ginny

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J'avais la tête qui tournait sans même ouvrir les yeux. La douleur dans mon épaule et mon ventre était presque supportable malgré les blessures que j'avais reçues. Comment se faisait-il que je ne sois pas morte ?

Je me rappelais parfaitement de ce qui s'était passé mais la fin était floue dans ma mémoire. En passant mes mains sur le lit, dans lequel je semblais reposer, je sentais la douceur des draps frais. L'odeur de la pièce où je sentais le propre, presque la javel. J'en conclus que je n'étais pas en cellule, chez les Skull's. J'hésitais à ouvrir les yeux à cause d'une horrible migraine. J'avais la nausée. La lumière devait être vive car je pouvais l'apercevoir sous mes paupières. Cela ne ferait qu'accentuer mon mal de tête. La curiosité était trop forte, cependant. J'entrouvris un œil et tout ce que je pus voir était du blanc. Du blanc partout. Tout était trop brillant, trop vif. Je refermais l'œil rapidement. Un mouvement dans la pièce m'alerta. Une main se glissa sur ma jambe et je me crispais. La personne glissa un tissu par mes pieds. On était en train de m'habiller. Pourquoi étais-je nue ?

Je ne savais pas si je devais continuer à faire semblant de dormir ou si je devais me révéler. Après cette nuit, j'avais tendance à me méfier. Je ne voulais pas tomber sur le regard chargé de haine de Jeaper. Puis un son me parvint, enfin. Cela était comme un électrocardiogramme. Cette machine était en train de décompter les battements de mon cœur qui s'était emballé, me trahissant. C'est, alors, que je sentis une main se poser sur mon front.

- Ginny ? Ginny ? m'appela une douce voix. Tu es en sécurité, Ginny. Plus rien ne peut t'arriver. Réveille-toi, ma belle.

Cette voix... je la connaissais mais d'où. Je ne m'en rappelais pas. Malgré la migraine, j'ouvris complètement les yeux et tombais sur une paire d'yeux bleus. Ceux-ci révélaient de la tendresse et de l'inquiétude. Plus de doute, je me trouvais bien à l'hôpital, face à Carol, l'infirmière qui m'avait toujours pris en charge lorsqu'un des hommes à mon père m'y déposer après une sacrée raclée. Je tentais de parler mais ma gorge était trop sèche. Je toussais fortement, ce qui me brûla celle-ci. Carol se dépêcha de me servir un verre d'eau.

- Tiens, ma belle. Bois ça. Doucement.

Après trois gorgées, je repoussais le verre.

- Qu'est-ce que je fais ici ?

- Tu es arrivée en très mauvais état, se désola-t-elle.

Cela ne répondait pas à ma question.

- Qu'est-ce que je fais ici ? insistais-je.

- Les fédéraux t'ont sortie de la forêt, grâce au père de ton ami. Aaron.

- Quoi ? m'exclamais-je, en criant presque.

Elle prit son téléphone en main et le manipula avant de reporter son attention sur moi.

- Oui. Son père a manœuvré pour te sauver de ton père.

J'en fus perdu. Pourquoi avait-il fait ça ? Ne lui avais-je pas dit de simplement s'occuper de son fils afin qu'il ne lui arrive rien ? Pourquoi se préoccuper de moi ?

- Tu dois te reposer. Tu as tout le temps pour comprendre.

- Non. Je veux comprendre. Où est Bill ?

- Il n'est pas ici. Aaron va arriver. Il pourra tout t'expliquer si tu veux vraiment savoir mais j'aimerais que tu te reposes, Ginny.

- Je vais très bien. Ou sont les papiers pour ma sortie ?

Carol eut l'air irrité. Je savais que j'étais emmerdante en temps normal mais là, je ne voyais pas pourquoi elle semblait énervée.

- Tu ne sortiras pas maintenant. Tu as besoin de repos et de soin. Alors tu restes allongée et tu profites de ce congé gratuit. Tu as compris ?

River of complicationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant