Chapitre 18 : Ginny

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Farah était au courant, pourtant, mais il avait fallu qu'elle n'en fasse qu'à sa tête.

Cela faisait plus d'une heure que Joe et moi l'attendions devant ce bâtiment. Plus tôt dans la journée, elle avait informé Joe qu'elle ne viendrait pas tout de suite après les cours, sous prétexte qu'un match se jouait sur le campus et qu'elle avait prévu d'y aller avec ses amies. Bien entendu, il ne l'avait pas cru. J'avais pensé qu'il était trop paranoïaque. Alors quand il a décidé de venir voir par lui-même de quoi i retournait, j'avais pris sur moi de l'accompagner, toujours dans l'objectif qu'il ne gâche pas tout entre eux. Il était hors de question qu'il ruine ma porte de sortie. J'avais confiance en l'amour que cette fille portait à Joe. Une erreur de toute évidence. Elle osait jouer sur deux tableaux. Aucun doute n'était permis au vu de leur position dans la voiture. Tous deux se tenaient la main. Ils étaient en train de se regarder dans les yeux, comme un couple niais. Dire que je n'étais pas déçu serait mentir. Elle était en train de tout foutre en l'air et je lui en voulais pour ça. Dans un soupir, complètement abattu, voyant mon avenir se dessiner dans mon esprit au côté de cet abruti de Joe, je me tournais vers Aaron pour lui répondre.

- J'ai l'air d'avoir envie de me marier, déjà ? J'ai la gueule de la fille fleur-bleue qui rêve de porter la fameuse robe blanche ?

Ses sourcils froncés par la colère auraient pu être catalogué de «mignon». Sa colère était peu crédible face à la mienne. Cependant, son teint devint plus pale à mesure que Joe approchait, l'air enragé. Ça allait partir en sucette dans très peu de temps. Lorsque ce dernier arriva un peu trop près de l'étudiant, je me positionnais, sans trop savoir pourquoi, devant celui-ci.

- Calme-toi, grondais-je.

- Va te faire foutre, répliqua-t-il. Ce petit con mérite une bonne leçon.

- Je crois pas non.

- Dégage, Ginny, me prévint-il.

- Aussi non quoi ?

Joe fit un pas en avant, se collant entièrement à moi, les yeux dans les yeux. Voilà que débutait un combat de regard. Ses yeux flamboyant de rage, aux miens excédés. Aaron tenta de me repousser pour se mettre devant moi mais je le repoussais d'un coup d'épaule. Il fallait qu'il reste en dehors de ça. Je n'avais pas peur de Joe. Par contre, lui, devrait en avoir peur.

- Tu ne veux pas le savoir, parvint-il à dire entre ses mâchoires soudées.

- Si, ça m'intéresse. Balance !

- Pourquoi tu protèges, ce merdeux ?

Surprise par cette question, je ne sus que répondre sur le moment. Le protégeais-je ? Si c'était le cas, pourquoi le faisais-je ? Je n'étais pas la dernière pour regarder un bon combat exempte de règles alors pourquoi empêcher celui-ci ?

Je tournais légèrement la tête pour zieuter le merdeux en question et ma décision de rester devant lui afin qu'il soit inatteignable à ce sauvage se conforta dans mon esprit. On pouvait voir qu'Aaron n'était pas habitué à la violence et encore moins à celle des Skull's. L'imaginer dans un lit d'hôpital suffit à me convaincre de ne pas bouger de ma place. Je n'aimais pas cela. Depuis quand m'intéressais-je au sort des étudiants ?

Je croisais les bras et fixais Joe, un air de défi dans le regard.

- Si tu veux l'atteindre, il faudra que tu passes par moi, connard. Je te conseille de bien réfléchir avec le peu de neurones qu'il te reste.

Il savait que j'étais intouchable. De plus, contrairement à lui, je n'aurais aucun problème si je décidais de sortir mon arme, de la ceinture de mon pantalon, pour lui tirer dans les couilles. Il se prit le visage à deux mains et tenta d'expulser sa rage dans un cri de colère.

River of complicationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant