Chapitre 31 : Aaron

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Les mains agrippées à ma tignasse, j'essayais de juguler la peine qui m'étreignait le cœur. Cette femme en avait bien trop vécu. Elle avait beaucoup trop subi pour espérer s'en sortir sans aide. Elle était détruite de part en part. Il n'y avait jamais rien de positif dans sa vie, excepté ce Jared, de toute évidence. Il était donc normal qu'elle se soit tourné vers lui lorsque tout ce qu'elle connaissait partait en lambeau. Je ne savais pas comment se passaient leurs relations à l'époque mais il avait semblé être un énorme soutient. Il avait été, en quelque sorte, son point d'ancrage. Une présence rassurante. Il l'avait aimé quand elle en avait eu le plus besoin. Il l'aimait toujours, d'ailleurs. Cela crevait les yeux. Il avait affirmé, être le seul à connaître la véritable Ginny. Il avait certainement raison, même si cela ne me faisait pas plaisir. Il semblait la connaître différente. Plus douce, peut-être ? Plus joyeuse ? J'avais, aussi, envie de découvrir cette Ginny. Pour cela, je devrais acquérir sa confiance mais comment faire ?

Je l'observais de l'autre bout de la pièce. Elle était assise sur le canapé, ou plutôt avachie, et arborait un sourire en coin face à nous. Je pouvais voir, cependant, la lueur dans son regard qui brillait à chaque fois qu'elle était dans l'incertitude. Elle cherchait à nous faire fuir. Elle savait que nous serions profondément choqué par ce qu'elle avait vécu, par ce qu'elle affirmait aimer faire, mais je voyais clair en elle. Sa peine venait aisément me percuter tant elle était puissante.

J'aurais tant aimé retourner dans le passé, ce jour où nous avions croisé cette bande de motards dans la rue avec mon père. J'aurais aimé avoir connaissance de tout cela et en faire part à celui-ci. Est-ce que cela aurait changer quelque chose ?

Je savais que je ne pouvais changer le passé mais je pouvais influer sur son avenir. Elle les avait quitté. Elle était libre de sa vie à présent. Je me fis la promesse de la rendre heureuse. Elle le méritait tellement...

Je sortis de ma torpeur, enfin, en faisant un pas dans sa direction. Elle leva un sourcil. J'en fis un autre. Son sourire s'effaça légèrement. Puis un autre. Son visage se ferma. Je me postais devant elle, occultant la vue à mon père. Elle se redressa en croisant les bras. Je pliais les genoux pour me mettre à son niveau. Ses mâchoires se contractèrent l'une contre l'autre. Je lui pris la main. Elle la ferma en poing. Je fis glisser mon autre main de sa joue à sa nuque. Elle se tendit. Je fis pression sur sa nuque pour la rapprocher de moi. Elle se laissa faire. Je déposais mes lèvres sur les siennes dans un baiser aérien. Elle attrapa mes joues entre ses mains et me força à ouvrir la bouche. Elle glissa sa langue dans ma bouche et prit les rênes. Je la laissais faire un moment puis je me rappelais de sa réaction au baiser que Jared lui avait donné. Il avait été entreprenant, presque dominant dans sa façon de faire et elle avait fondu sur place. Il avait dirigé ce baiser. Elle avait aimé cela aussi, j'agrippais ses cheveux et la repousser au fond du canapé et prit le dessus. Je n'avais jamais fait cela. Par le passé, lorsque j'étais en couple, j'avais toujours été doux et tendre dans ma façon d'embrasser mais c'était différent avec elle. Me voilà alors, presque allonger sur elle, à dévorer sa bouche comme un affamé et c'était délicieux. J'aurais pu rester collé à elle toute ma vie. Plus rien n'existait en dehors de nos deux corps. Elle écarta les cuisses et je m'installais entre. Mon sexe était dur et frottait doucement contre ses parties intimes. Il fallait que je m'arrête. Au lieu de cela, je la forçais à pivoter pour s'allonger complètement sur le canapé et vins au-dessus d'elle. C'était trop bon pour que ma conscience se rappelle à moi jusqu'à ce qu'un raclement de gorge me contraigne à me figer. J'avais oublié mon père, qui était assis face à nous. Je me détachais d'elle lentement et tournais la tête vers lui, honteux. Avec surprise, je découvris mon père avec un sourire en coin.

- Vous pourriez peut-être remettre ça à plus tard, s'amusa-t-il.

Je fronçais les sourcils face à son comportement. Je m'attendais à ce qu'il crie après moi pour avoir oublié ma parole d'attendre le mariage pour être aussi intime avec une femme mais il semblait vraiment amuser. J'étais perdu entre les délices que la bouche de Ginny et la perplexité de la réaction de mon père. Celui-ci me fit un clin d'œil. Ginny bougea sous moi. Elle choppa mon col pour me repousser. Nous nous redressions.

River of complicationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant