River of complications

Chapitre 29 : Aaron

Deux jours. Deux jours qu'elle a disparu de la circulation. Deux jours que je la harcelais d'appels et de messages, la suppliant de me répondre. Deux jours que je vivais dans une horrible et angoissante incertitude. Je ne savais pas où elle se trouvait, ni quand elle allait rencontrer son père.

Elle m'avait demandé de me terrer chez mes parents et comme un idiot, j'obéissais. J'avais reçu des appels de mes amis qui m'invitait à sortir avec eux. Ils voulaient fêter le retour de l'été et la fin des examens mais j'avais décliné les invitations, les unes après les autres. Je prenais la menace que représentaient les Skull's très au sérieux. S'il me mettait la main dessus, ils s'en serviraient contre Ginny et ça, ce n'était pas possible. L'histoire était assez compliqué sans en rajouter. Tout ce que je pouvais faire, était prier pour que Ginny me revienne saine et sauve. Si elle déniait me répondre, je ne vivrais pas dans la peur d'apprendre sa mort. J'avais l'espoir que Jeaper est un sursaut d'instinct paternel envers la jeune femme et ne soit pas capable de mettre un terme à sa vie. Ginny ne m'avait pas dit de quoi il en allait retourner de cette confrontation mais je n'étais pas stupide. Il allait lui faire du mal... et pas qu'un peu. Cherchera-t-elle à se défendre ? J'en doutais. C'était une Skull's. Elle connaissait les conséquences de ses actes, ce jour-là.

« À partir su moment où j'ai exigé qu'il nous laisse partir, j'ai su qu'il faudra que je passe par cette confrontation, Aaron. C'est nécessaire. Tu ne sais pas comment ça marche dans mon monde. Je les ai trahi. Je dois en payer les conséquences.»

Elle semblait si résigner, à ce moment-là. Elle ne fera rien pour empêcher Jeaper de lui faire du mal et c'était ce qui me terrifiait le plus. Jusqu'où sera-t-elle capable d'accepter sa punition ?

Assis dans le fauteuil à mon père, je l'avais tourné vers la fenêtre du salon afin de pouvoir observer la rue, dans l'espoir de la voir arrivée. Je savais que je me berçais d'illusions mais je ne pouvais en faire autrement ou j'allais devenir complètement fou.

Ma mère se planta, soudainement, devant la fenêtre, les bras croisés.

- Ça fait deux jours que tu es planté-là, Aaron. Tu ne manges pas, dors à peine. Ça suffit. Je veux que tu te lèves de ce fauteuil et que tu ailles te doucher. Ensuite, tu viendras à table pour déjeuner avec nous. Tante Sharon et oncle Tom viennent nous rendre visite.

Je la scrutais, énervé. Elle ne comprenait rien. Elle s'était enfermée dans son opinion première. Elle n'aimait pas Ginny et trouvait que c'était une bonne chose qu'elle soit partie. Je trouvais ça insupportable. Je serrais les poings afin de contenir ma colère mais mes yeux devaient briller de cette émotion.

- Inutile de me regarder comme ça, mon garçon. Je ne céderais pas. Tu dois te reprendre.

- Samantha, intervint mon père, dans mon dos. Laisse-le tranquille, ordonna-t-il.

- Non. J'en ai assez de le voir déprimer pour cette dévergondée. Elle est partie... et alors ? Bon vent !

- Ton fils souffre et est terrifié. En sachant ça, qu'est-ce que tu trouves à faire ? Le harceler pour qu'il poursuive sa vie ? Te voilà indigne de la situation, tonna-t-il d'une voix forte.

Sa position dans cette histoire, me surpris. Il n'y avait pas si longtemps, il aurait tenu le même discours que ma mère et aujourd'hui, il prenait mon parti.

- Mais...

- Pas de mais, Sam. Laisse-le tranquille. Cette petite à sauver la vie de notre fils, et c'est mis de dangereux criminels sur le dos pour ça. Elle mérite plus de considération de notre part pour ça. Alors suffit !