Assise sur une chaise haute au comptoir, j'observais de près les agissements de Joe. Il était non loin de là, à une table, avec plusieurs de ses frères à picoler. Farah assise sur ses genoux, elle n'osait plus s'éloigner de lui. Elle n'était même pas allée en cours. Il allait falloir que j'en touche un mot avec elle. Je ne lui avais pas dit, non plus, d'ignorer ses études. Surtout pas pour un con pareil. J'espérais pour elle, qu'un jour, elle se réveille de ce délire et parte loin de lui, tout simplement. C'était la bonne chose à faire pour sa santé mentale. Quitte à devoir supporter ce connard jusqu'à la fin de ma vie... ou plutôt la fin de la sienne.
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Depuis quand avais-je une conscience aussi exacerbée ?
Il y avait encore une semaine, je me foutais de la vie que pouvait mener celle-ci. Je me foutais qui allait se faire buter. Ce truc qui avait jailli entre l'étudiant et moi avait réveillé quelque chose en moi et c'était mauvais. Cette chose n'était pas compatible avec ma vie auprès des Skull's. en clair, j'étais dans la merde. Il fallait que je m'occupe de mes affaires mais comment faire lorsque je me mettais à imaginer l'étudiant dans un lit d'hôpital et que ça me retourner l'estomac ?
Je n'avais rien demandé de tout ça. J'étais enfin parvenus à obtenir une vie posée au milieu de ces sauvages. J'avais fait mon trou parmi eux. J'avais même un job pour contribuer, ce qui m'avait valu la tranquillité en ce qui concernait mon père. J'étais en train de tout remettre en question pour ces deux-là.
Quatre paires d'yeux se tournèrent vers moi, soudainement. Joe était clairement en train de parler de moi. Je les fusillais du regard, dans un avertissement silencieux. Ils ne détournèrent, cependant, pas les yeux. Ils continuèrent de me fixer, soupçonneux. Je me levais alors, prête à leur faire face. S'ils avaient quelque chose à me dire, ils allaient devoir porter leurs couilles et parler devant moi, au lieu de faire des messes basses. De vraies commères !
Je m'arrêtais devant eux et croiser les bras pour m'empêcher de leur en foutre une, direct. Parler, c'était ce qui avait de mieux à faire. Cogner après, si c'était nécessaire. Je reportais mon attention sur Joe.
- Parle, exigeais-je.
- Rien à dire, répondit-il avec un foutu sourire en coin.
L'enfoiré savait manipuler son monde. Il avait dû raconter de la merde sur moi pour s'attirer les faveurs de ses frères.
- Qu'est-ce que cette pourriture vous a raconté ? demandais-je aux autres, excluant Farah, sachant qu'elle ne parlerait pas.
Tous s'observèrent à la dérober avec étonnement.
- Tu baises avec un étudiant ? demanda Pruse, perplexe.
Incapable de m'en empêcher plus longtemps, je poussais Farah des genoux de Joe d'un revers du bras et me jeter sur lui. Il colportait des rumeurs sur moi pour me decrédibilisé et ça avait l'air de marcher. Tous ces cons l'avaient cru.
Je lui envoyais mon poing dans la trachée afin d'avoir de l'avance, sachant qu'il était dix fois plus fort que moi, et empoignais ses cheveux pour le jeter au sol, alors qu'il était encore sous le choc de la douleur. Lorsque son immense carcasse fut au sol, je le rouais de coups de pieds dans les côtes jusqu'à ce qu'il parvienne à refaire face. Il m'attrapa par la cheville et tira d'un coup sec, ce qui me fit tomber à mon tour. Il grimpa sur moi et m'asséna un coup de poing dans le visage. Je voyais flou mais cela en valait la peine. On ne pouvait pas se laisser insulter sans réagir ici, ou alors, nous devenions rapidement le souffre-douleur des autres. Même si je me mangeais une bonne raclée, je conserverais le respect des autres pour ne pas m'être laissé marcher sur les pieds. Il agrippa mon cou et se colla un peu plus à moi pour m'empêcher de m'enfuir. Je sentais sa queue contre mon ventre et ne pus que constater qu'il appréciait ce petit moment. Sa main serrait ma fine gorge. Il ne me tuerait pas. Il était fou mais pas suicidaire. Il força un peu plus et souleva ma tête afin de taper mon crâne sur le plancher. Une fois. Deux fois. Je tentais de garder contenance alors que la douleur dans mon crâne me vrillait les tempes. Puis il fut arracher à mon corps et projeter plus loin. Pensant que c'était mon père qui était intervenu, je craignais le pire. Il allait s'en prendre à nous deux pour ce spectacle. Ce ne fut pas Jeaper, cependant, qui se trouvait au-dessus de moi, mais Aaron, l'air enrager. Que foutait-il ici ? Comment était-il entré ?
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River of complications
RomanceUne rencontre qui n'aurait jamais dû avoir lieu entre une âme pure et une des descendance de la noirceur va créer un véritable bouleversement sur ces deux personnes. Jeune homme sérieux, ambitieux, Aaron est un idéaliste dans l'âme. Venant d'une fam...