Chapitre 26 : Ginny

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Une heure. Ça faisait une heure que nous étions arrivés et toujours aucune nouvelle du médecin. Aaron avait passé plusieurs examens puis avait été transféré dans une chambre. Depuis nous attendions et je m'ennuyais sévèrement. Si cela n'avait pas été pour Aaron, je me serais barré depuis longtemps. Je prenais la température, de mon côté, en communiquant avec Older par message. Autant dire que Jeaper était en rogne. Après notre départ, il aurait tenté de tout casser dans le bar avant de se mettre une mine. D'après Older, il me préparait quelque chose de salé pour notre rencontre. Je n'en attendais pas moins venant de lui car, bien sûr, il n'allait pas me laisser tranquille comme ça. Je venais de trahir de club. Je venais de lui manquer de respect devant tous ces hommes. Il avait dû s'écraser devant tous et ne pouvait l'accepter sans répercution.

Aaron était à moitié abruti par les médocs, allongé dans ce petit lit. Aujourd'hui, il avait vécu des choses pas facile à digérer pour quelqu'un comme lui. J'aurais aimé que les choses tournent différemment mais cela devait se finir de cette manière, à partir du moment où Joe l'avait ciblé. Rien n'aurait été facile. Rient n'était facile dans ma vie. Tout se terminait toujours dans le sang et les larmes. Son visage serein, à présent, me fit culpabiliser de l'avoir confronté à tout ça. Il ne méritait pas d'être tabassé. Je pourrais même dire que c'était le dernier homme au monde à le mériter. Il était si gentil, prévenant, protecteur. C'est qualité lui avait fait défaut. S'il n'avait pas été aussi chevaleresque, il ne se retrouverait pas dans ce lit d'hôpital à l'heure qu'il était. Cela soulevait d'autres questions. Pourquoi s'accrocher à une fille déglinguer comme moi ? Farah m'avait parlé de sa religion. Elle m'avait expliqué qu'il avait été élever dans foi. Je n'y connaissais pas grand-chose à ces choses-là mais je pouvais affirmer qu'à ses yeux, j'avais tout d'une pécheresse. Que voulait-il d'une fille qui était voué aux enfers ?

Pauvre homme perdu. Il ne se rendait pas compte de ce qu'il faisait. Je n'étais pas la bonne personne pour lui. La preuve en était à cet instant alors qu'il forçait ses yeux à s'ouvrirent. Il les posa sur moi et m'offrit un sourire attendrie. Fixer ses lèvres était une erreur. Cela me fit repenser à ce baiser échanger devant l'hôpital. J'avais complètement pété les plombs lorsque le regard d'une des infirmières présente s'était arrêté un peu trop longtemps sur lui. Je m'étais senti obliger à marquer mon territoire. Ce fut le baiser le plus intense de toute ma chienne de vie. Si nous aurions été seuls, je ne l'aurais plus lâché. Nous aurions baisé à même le sol, malgré ses blessures. J'aurais fait tout le job. Ça ne m'aurait pas dérangé. Cette alchimie, entre nous, était puissante, je ne pouvais plus le nier. L'embrasser avait été étrangement apaisant. Mon désir pour lui m'avait brûlé de l'intérieur. L'envie de lui arracher sa chemise m'avait fait reculer. Le garçon n'avait que très peu d'expérience. Cela s'était senti dans son baiser. Je ne pouvais pas le prendre par surprise de cette manière. Je n'étais pas une femme farouche. J'adorais le sexe et ne jouais pas les ingénues quand un mec voulait me baiser n'importe où. Je dirais même que l'exhibitionnisme avait quelque chose d'excitant mais pas avec lui. Je craignais même qu'il n'est aucune expérience en la matière. Devais-je laisser mes instincts primaires me contrôler s'il était puceau ? Un regard vers lui me poussait à y aller doucement avec lui. Il ne devait pas être un homme qui appréciait le sexe pour ce qu'il était. Je voyais cet homme cherchant une relation stable. De ce que je savais de lui, j'imaginais que le sexe devait avoir une signification. Toué ces trucs à l'eau de rose, quoi. Seulement, je ne savais pas faire dans la douceur et la patience. Je n'étais pas la gentille petite fille qui rêvait du prince charmant. Comment pourrais-je lui apporter ce qu'il souhaite alors que nous étions diamétralement opposés ?

Il tendit le bras vers moi et je ne sus que faire. Les contacts physiques superflues n'étaient pas mon fort. La tendresse, je n'y avais jamais goûté et je n'étais pas sûr d'être douée dans ce domaine. Ses yeux m'appelaient et je paniquais. Son amour pour moi me faisait peur. Cela brillait si fort dans ses prunelles que j'en eus un mouvement de recul. J'avais déjà donné de l'amour par le passé et il m'était revenu en pleine gueule. C'était un sentiment dangereux qui pouvait rendre faible. Je m'en méfiais comme la peste. Heureusement, la porte s'ouvrit me sauvant d'une situation périlleuse. Une femme et un homme entrèrent. Tous deux semblaient paniqués. La femme posa les yeux sur Aaron et fondit en larmes. Ils s'approchèrent de l'étudiant et le prirent dans leurs bras.

River of complicationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant