Chapitre 21 : Aaron

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La porte de l'amphithéâtre c se referma derrière moi et je rejoignis Jerry, Liam et Brennan, qui m'attendaient à l'extérieur. Nous avions prévu de déjeuner à la cafétéria du campus ce midi. La faim nous tenaillait trop pour qu'on fasse le trajet jusqu'au diner. Les journées semblaient être toutes plus longues que les autres. Cela était dû à l'approche des examens de fin d'année. Il fallait absolument que nous validions notre année et la pression était forte, à ces périodes pour tous étudiants.

Impatient, je ne m'arrêtais pas avant de les avoir retrouvé. Mon estomac réclamait et j'étais prêt à céder à ses exigences, le plus vite possible. Lorsque j'arrivais à hauteur de mes amis, je me stoppais, interloquer. Ils semblaient figés, fixant un point devant eux.

- On peut y aller, les gars, annonçais-je, espérant les réveiller.

Brennan se tourna vers moi, un sourire en coin.

- Je crois que c'est pour toi, joli cœur, dit-il amusé.

Je levais un sourcil, perdu. Qu'est-ce qui était pour moi ? C'est alors que je tournais la tête en direction de ce qui les interpellait. Jerry et Liam me regardaient, visiblement perplexe par les paroles de Brennan. Plus loin... sur le parking, plus précisément, se trouvait Ginny, assise nonchalamment sur sa moto, une clope à la main. Dès que mes yeux se posèrent sur elle, elle me fit un signe de main pour que je vienne à elle. Était-ce un hématome que je voyais sur son visage ? Conscient que c'était bel et bien le cas, je laissais mes amis derrière moi, la faim oubliée et m'approcher rapidement. Je me figeais devant elle et attrapais ses joues entre mes doigts, délicatement. Qui avait bien pu lui faire ça ? qui avait pu se montrer aussi brutal pour que toute sa joue soit noire ? La colère de cette vision étrécissait ma vision.

Elle repoussa mes mains en fronçant les sourcils.

- Ne me touche pas, prévint-elle.

- Excuse-moi, je t'ai fait mal ? parviens-je à dire entre mes mâchoires soudées.

- Non. Je n'aime juste pas qu'on me touche si je ne l'autorise pas.

Je pointais du doigt sa joue, en colère.

- Qui t'a fait ça, Ginny ?

Elle leva les yeux au ciel et mon regard descendit sur elle jusqu'à son cou. Je faillis m'étouffer avec ma propre salive en voyant des marques d'étranglement sur celui-ci. Qu'était-il arrivé ?

- On s'en fout. Je venais te dire que j'ai parler à Joe, hier. Il devrait se tenir tranquille pour le moment mais surveille tes arrières quand même. On ne sait jamais avec lui. Je continuerais à lui foutre la pression pendant ce temps, m'informa-t-elle en remettant ses gants en cuir.

Elle n'allait pas s'en tirer comme ça. Il me fallait des réponses. Je ne pouvais laisser cela passer. Il en était hors de question.

- C'est lui ? C'est Joe, Ginny ?

Elle se concentra sur moi sans répondre pendant un moment puis poussa un soupir.

- Qu'est-ce que ça peut te foutre franchement ?

- Ça m'importe ! clamais-je d'une voix grave et sourde, de plus en plus énervé.

Elle leva un sourcil, clairement surprise.

- Eh bien. Le chaton peut se révéler être un lion par moments. Intéressant ! se marra-t-elle.

- Je veux savoir immédiatement, tonnais-je.

Il fallait que je me calme. M'énerver ne servirait pas à grand-chose, surtout avec elle qui avait l'habitude de ce genre d'attitude. Elle était rodée. Cela ne l'impressionnerait pas. Elle ricana doucement puis leva la main pour la poser brutalement sur ma nuque et me ramena à elle. Mon visage se retrouvait à deux centimètres du sien, si bien que je pouvais sentir son souffle chaud sur ma joue.

River of complicationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant