Chapitre 25 : Aaron

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Était-ce mal à penser que Ginny était franchement sexy à cet instant, armes aux poings ?

La scène était surréaliste. Jamais, je n'aurais pensé vivre quelque chose de semblable, pourtant, je me retrouvais bel et bien derrière la jeune femme, qui menaçait sa propre famille de deux pistolets, pour me sauver la vie. Elle était en train de se mettre à dos toutes ces personnes qu'elle côtoyait depuis l'enfance, pour moi. Je me sentis coupable de cette situation. Si j'étais resté au campus... si j'étais allé en cours... rien de tout ça ne se serait produit mais que se serait-il passé de mieux ? Elle serait certainement passé à autre chose après sa bagarre avec Joe. Elle serait même peut-être en train de boire jusqu'à ne plus tenir debout. À mon sens, cela n'était pas une vie. Elle se noyait dans l'alcool afin d'oublier sa triste vie. Aujourd'hui tout allait changer pour elle. Elle allait sortir de leur vie et trouver un autre but à sa vie. J'allais m'employer à ce que ce but-là comble bien plus que ce qu'elle avait obtenu jusqu'à maintenant. Elle ne serait plus seule. Je serais présent pour elle. Elle serait entourée par des personnes bienveillantes et je ferais toujours en sorte qu'elle ne ressente plus jamais la solitude. Du moins, si elle me laissait faire.

Je m'avançais jusqu'à arrivée aux côtés de la jeune femme, dossiers en main, en priant pour que cela soit suffisant pour que son père comprenne que j'étais sérieux s'il nous laissait pas tranquille. Ces dossiers contenaient toutes les preuves qui mettraient fin à toutes leurs activités et leurs libertés. Ginny m'envoya un coup d'œil effarer. Je ne sus comment interpréter la lueur qui venait brillé dans son regard. Je reportais mon attention sur Jeaper, occultant cette question. Nous n'avions pas le temps. Je voulais l'emmener loin d'ici et rapidement.

- Laissez-nous partir sans histoire ou s'en est fini de tout ça, menaçais-je en englobant la bâtisse du bras.

L'homme semblait prendre la menace au sérieux, ce qui me rassura. Ses traits se crispèrent tant qu'on aurait pu croire qu'il allait en faire une crise cardiaque.

- Reculez tous, concéda-t-il de mauvaise grâce. Laissez-les partir, mes frères.

Cela ne leur faisait clairement pas plaisir mais ils ne m'avaient pas laisser le choix. Je savais que j'étais en train de me mettre à dos des hommes dangereux et qu'il allait me falloir surveiller mes arrières pendant un très long moment mais je ne pouvais pas les laissé s'en prendre à elle.

Comment en étais-je arrivé là ? Je n'étais qu'un étudiant qui se battait jour après jour pour son avenir. J'étais sans histoire. Je ne les cherchais jamais aussi. J'aimais ma vie tranquille partager entre mes études, mes amis et ma famille. J'avais une vie des plus simples. Rien pour venir ternir cet horizon que j'avais si bien esquissé dans mon esprit. Je tournais la tête vers Ginny. Il avait fallu qu'elle apparaisse dans ma vie bien ranger pour tout chambouler. Elle avait créé un véritable séisme en moi et aujourd'hui je me retrouvais entouré d'hommes qui n'hésiteraient pas une seule seconde à me mettre une balle dans la tête pour mon affront. Mes mains se mirent à trembler en réalisant, enfin, dans quel foutoir je venais de me mettre et le regard de Ginny me le confirma. Elle ne semblait pas ravie de me voir avec ces documents, me faisant craindre un retournement de situation. Elle était clairement en colère contre moi. Son regard repartie sur les hommes face à nous. Elle semblait perdue.

- Ginny ? l'appelais-je dans l'espoir d'y trouver son soutient.

- Regarde ce qu'il fait, mon chou. Il vole toute une vie de travail. Des dossiers qui nous condamneraient tous. Tu ne vas laisser ça se produire ? Tu vas le laisser détruire ta maison, ta famille, ton héritage ? tenta Jeaper dans un acte désespéré de manipulation.

Elle me lança un regard appuyé. Un des hommes voulut agir, maintenant que la jeune femme se concentrait sur moi, mais son père l'arrêta, un sourire en coin. Je savais qu'elle était en recherche de l'amour et l'admiration de son père. Serait-elle prête à croire à la soudaine gentillesse de celui-ci et nous condamner ?

River of complicationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant