Chapitre 8 : Le chat n'est pas en sucre

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Je n'étais jamais monté en voiture avec lui. Je n'étais jamais allé au restaurant avec lui avant ce soir non plus. C'était pas vraiment mon truc. Ce genre d'activités un peu clichées, à la limite du rendez-vous amoureux, ça me filait la nausée. Mais maintenant qu'on se croisait régulièrement en dehors de nos "occupations", ce genre de moments pouvaient survenir et allaient forcément se répéter. J'avais donc pris les devants pour éviter d'être pris au dépourvu lorsque cela se reproduirait. Là j'avais maîtrisé le lieu, l'heure et la conversation. Ça s'était plutôt bien passé d'ailleurs, puisque je n'avais pas gerbé. Donc la prochaine fois qu'un truc du genre arriverait, je serai prêt et ça se passerait forcément bien. N'est-ce pas ?

Je devais avouer que lui aussi m'avait prouvé qu'il pouvait gérer ce genre de situation. Peut-être même mieux que moi qui avait failli céder un nombre incalculable de fois à l'auto-sabotage ou à la fuite, mais ça je ne lui dirai pas. Faut croire que c'était le soir des premières fois.

On pouvait presque dire, qu'Hobi et moi, on se fréquentait.

Presque.

Cette histoire de BDE avait foutu un putain de bordel dans ma vie tranquille.

Je savais depuis quelques jours déjà que je ne voulais pas renoncer à baiser avec lui. Il fallait juste que je trouve le bon moment pour lui en parler. Le hasard nous avait fait nous affronter sur le terrain de basket. Le hasard m'avait fait entrer dans les vestiaires au moment où un autre mec lui disait à quel point il savait lui faire de l'effet. Connard. Mais ce n'était pas que le hasard, c'était moi qui était venu le chercher, c'était Hobi qui avait accepté de son plein gré de me suivre, c'était moi qui avais proposé et c'était lui qui avait accepté de continuer.

Il démarra et prit la direction de mon appartement. Je ne lui indiquais pas le chemin et il ne me le demanda pas. Il devait le connaître à force.

Par contre, si j'avais su qu'Hobi était à ce point sexy en conduisant, je me serais débrouillé pour monter avec lui plus tôt. Bien plus tôt. Son profil était beau. Son air sérieux me faisait frissonner. Sa façon de tenir le volant me donnait l'impression d'être fragile à côté. Son bras accoudé contre la vitre lui donnait de l'assurance. Ses cheveux encore légèrement humides étaient plus foncés que d'habitude et durcissaient les traits de son visage. Ses jambes légèrement écartées puisqu'il n'utilisait que l'accélérateur faisaient fleurir un nombre incalculable d'idées déplacées dans mon esprit. Et que dire de la ligne parfaite de sa mâchoire tracée. Elle me faisait beaucoup d'effet. Ce petit côté macho en train de conduire, sorti tout droit de mon interprétation personnelle, faisait monter en flèche sa virilité et par conséquent ma libido.

En même temps, ça faisait vingt putain de jours d'abstinence.

Plus pour longtemps.

Je me tournais un peu plus vers lui pour l'observer attentivement. Son regard ne dévia pas de la route et je trouvais ça d'autant plus excitant. J'avais l'impression d'être un chat qui testait les limites de son maître, pour reprendre une comparaison qu'il affectionnait beaucoup. Je ne savais pas d'où lui venait cette histoire de chat, puisque je n'en avais pas, mais ce mot était maintenant ancré dans le lexique de notre "relation" et y occupait une place des plus importantes, vu le nombre de fois où il était mentionné.

Peu importe. Je me reconcentrais à nouveau sur le présent et le tableau vivant qui se déroulait sous mes yeux m'hypnotisait. Peut-être que j'étais content de le voir. Et j'étais d'humeur joueuse.

Le scruter ouvertement et sans-gêne aucune : c'était ok pour lui.

Glisser lentement quelques doigts de son cou à son oreille, puis le long de sa mâchoire : ça le fit grogner légèrement mais c'était ok.

Pull & Push [sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant