Pull & Push [sope]

Chapitre 24 : Le chat a de bons réflexes

Je parcourais les derniers mètres jusqu'à chez moi en terminant ma cigarette.

Je soufflais la fumée dans l'air frais qui m'entourait mais pour une fois je n'avais pas froid. Il était 17h30, plus ou moins, et j'avais fini les cours plus tôt que d'habitude aujourd'hui. Namjoon m'avait bien proposé de me joindre à lui à la BU mais je m'étais déjà mis à jour dans nos cours ce midi lorsqu'il était parti manger et que j'étais resté. Et malgré la suprise de la compagnie d'Hobi, j'avais pu terminer mon programme de la journée plus rapidement que prévu.

Peut-être que c'était même grâce à lui. Peut-être que c'était grâce à sa présence qui m'avait distrait de mes souvenirs et m'avait permis de m'alimenter un peu sans avoir envie de tout rendre dans la minute.

Peut-être.

Je souris en y repensant puis inspirais une nouvelle bouffée.

Je me sentais bien. Enfin, pas trop mal et c'était déjà le mieux que j'avais été depuis un bon moment.

Peut-être que Namjoon avait raison après tout et que c'était une bonne chose de laisser quelqu'un de nouveau s'approcher un peu plus de moi, d'avoir un ami. Même si cet ami m'avait laissé en plan pour mon café et ma clope. Sûrement qu'il avait reçu des messages de son idiot de mec et qu'il avait dû partir. Ça expliquerait pourquoi il avait dit que j'aurais aussi eu des emmerdes s'il était resté. S'il croyait que j'avais peur de ce merdeux, il se trompait royalement. Mais à défaut de respecter ce connard, je respectais au moins Hobi pour accepter cette relation, peu importe à quel point je la pensais stupide et vouée à l'échec.

J'inspirais une nouvelle taffe alors que le sac plastique que je transportais se balançait au rythme de mes pas. Le bruit commençait à me taper sur le système.

J'avais été faire quelques courses.

J'en avais eu envie.

J'avais acheté une part de samgyetang dans cette petite épicerie-restaurant à côté de la fac avant de rentrer.

J'étais passé devant et j'en avais soudainement eu envie. Peut-être parce que ce midi en partant Hobi m'avait rappelé de manger. Sûrement parce que je ne voulais plus qu'il me ramène ces affreuses ramyeons du self qui trouvaient étrangement grâce à ses yeux. Il n'avait définitivement pas de goût. Preuve en était son stupide hoobae avec qui il sortait maintenant.

Je jetais mon mégot en passant devant la poubelle et arrivais au pied de mon immeuble. Je grimpais jusqu'à chez moi avant de me déchausser et de me dévêtir puis je posais fièrement mon samgyetang sur la table de la cuisine pour plus tard.

J'eus envie de lui envoyer un message pour lui dire, pour lui montrer que je pouvais aussi écouter et faire ce qu'il fallait, prendre soin de moi. Mais je ne savais pas ce qu'il faisait ni avec qui alors je me contentais d'y penser.

Ayant un peu de temps devant moi avant le repas, pas grand chose à faire et étrangement un peu d'énergie, je décidai de poursuivre sur ma lancée et de récupérer mon linge sale à travers tout l'appartement puis de me rendre au lavomatique à deux rues de chez moi. Avant de descendre, je récupérai mes clés, mon téléphone ainsi que le dernier livre que j'avais emprunté à la BU tout à l'heure sur la Littérature du XVIIIème siècle qu'un de nos professeurs nous avait conseillé. Il me passerait le temps en attendant que mon linge soit propre.

Je fumais une nouvelle cigarette sur le chemin et la terminais devant les portes vitrées. J'y entrai après l'avoir jeté et insérai mes jetons pour lancer le programme après avoir fourré mon linge dans la machine. Heureusement pour moi que la plus grosse était disponible vu la quantité de vêtements sales que j'avais ramenés.