Chapitre 50 : Le chat aime un bon café

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J'avais mal dans tout mon corps. Mes membres étaient endoloris et ma colonne était raide comme du bambou. Je gémis légèrement en tentant de m'étirer mais je n'en avais pas la place. Je manquais d'ailleurs de me casser la gueule par terre.

Je ronchonnais pour le principe et je me sentis soudainement attiré vers l'avant. Sans demander mon reste, je vins me lover contre son épaule et profiter de quelques minutes supplémentaires dans cet endroit paradisiaque.

Je fermais les yeux et mon esprit repartit immédiatement à hier soir, au moment où j'avais vidé mon cœur de tout ce qui y était enfermé depuis toutes ces années. Maintenant, il savait tout. Maintenant qu'il savait pour la musique, je ne lui cachais plus rien et ça me fit sourire.

- J'espère que tu penses à moi pour sourire comme ça, murmura doucement la voix d'Hobi.

- Plus ou moins, grognai-je rauquement.

Il n'y avait pas à dire, ce réveil avait un goût de paradis et ce matin, un goût de liberté. M'être confié à lui hier soir m'avait libéré d'un poids que je n'avais même plus conscience de porter avant que je ne m'en décharge. Mes poumons n'étaient plus oppressés, mon cerveau n'était plus en train d'occulter toute une partie de ma vie et je sentais la légèreté dans tout mon corps comme si j'avais enfin lâché l'ancre qui me retenait. J'émergeais à nouveau, ce matin, en homme neuf, après être resté sous l'eau pendant des années. Et c'était grâce à lui.

Je voulus ouvrir un œil mais je sentis les caresses de ses doigts le long de mon épaule puis de mon bras alors je n'en fis rien. La sensation de descente puis de montée était délicieuse et il semait des frissons partout sur son chemin, me hérissant les poils de la plus délicate des façons. Si j'avais eu la place, je me serais étendu de tout mon long pour en profiter pleinement.

- Ça m'étonne vraiment que tu saches pas ronronner, murmura-t-il amusé.

Je m'insurgeais et me redressais d'un bond pour affronter son regard, les yeux pas tout à fait ouverts et la vue pas tout à fait nette.

- Ah ouais ? T'es comme ça dès le matin ? m'exclamai-je avec le plus de conviction possible.

Mes yeux peinaient à distinguer son visage avec la lumière qui inondait le salon mais au moins, le risque de craquer devant sa bouille adorable et ses cheveux en pétard était plus faible.

- Bordel, jura-t-il. T'es tellement mignon ! Viens ici !

Il m'attrapa directement, ses deux bras enserrant les miens pour que je ne puisse pas me débattre puis il me fit tomber sur son torse alors que je râlais déjà. C'était ferme et je gesticulais vigoureusement pour me dégager mais lorsque je trouvais son pectoral gauche et qu'il glissa ses doigts dans mes cheveux pour me gratouiller le crâne, je cédais et stoppais instantanément toute résistance. Je n'étais pas si mal installé et je n'étais pas encore suffisamment réveillé pour me mesurer à lui.

- T'as de la chance que je sois pas du matin, lançai-je alors.

Ma tête tressauta quand il rit, suivant le mouvement de sa poitrine.

- Je suis pas sûr de ça, répliqua-t-il.

Décidément, il n'avait pas envie de me laisser me reposer plus longtemps ce matin.

- Et pourquoi ça ? fis-je mollement.

- Et bien... Les gratouilles cessèrent et je grognais mon désaccord. Si t'étais du matin, ça ferait déjà une bonne heure qu'on aurait pu être en train de s'embrasser.

Son annonce me réveilla immédiatement. Ça faisait déjà une heure qu'il était réveillé et qu'il attendait que je le sois à mon tour pour me réclamer un bisou ?

Pull & Push [sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant