Chapitre 29 : Chien ou Chat ?

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Lorsque la porte d'entrée claqua, je sus qu'il était parti. Évidemment qu'il avait fui. Ça lui ressemblait bien.

Dans les secondes qui suivirent, So-Hee débarqua sur le pas de ma chambre. Elle portait toujours son pyjama ridicule mais s'était débarrassée de son masque et de sa brosse à dents. Ses cheveux formaient un bel épi derrière son bandeau rouge lui donnant un air négligé qui ne lui convenait pas du tout.

- Hoseok ça va ?

Son visage était inquiet et cherchait autour de moi d'où avait pu provenir le bruit sourd qu'elle avait entendu.

Au départ, j'étais simplement parti chercher tous les vêtements que je ne lui avais pas encore rendus. Ils patientaient dans mon armoire, propres et rangés. Mais ensuite, ça avait été comme si tous ses mensonges m'atteignaient d'un seul coup, à retardement, une fois que je me retrouvais seul. La colère qui menaçait depuis le début de notre conversation avait soudainement décidée de s'échapper, de se déverser sur la première chose qu'elle trouvait.

Il y avait maintenant une sacrée bosse sur la porte de mon armoire et je m'étais entaillé la main dans le bois en la frappant de plein fouet .

C'était sacrément stupide. En même temps, faudrait être aveugle pour ne pas se rendre compte qu'il me rendait complètement con. Ce n'était peut-être pas plus mal qu'il soit parti.

J'avais tout de suite caché ma légère blessure dans un vieux t-shirt, me doutant que So-Hee allait rappliquer. Elle se mêlait toujours de tout. Avec un peu de chance, elle ne verrait pas non plus l'armoire cabossée puisque j'avais aussi eu le temps de faire pendre une serviette devant pour dissimuler les dégâts.

Pas besoin qu'elle se moque de moi.

- Ça va, répondis-je, j'ai trébuché et je me suis cogné contre le mur. Désolé, je voulais pas t'inquiéter.

Elle se redressa correctement et posa ses poings serrés sur ses hanches.

- T'es un sacré maladroit en plus d'être un abruti toi quand même... Viens au salon. On va parler.

Je soupirais.

- On peut pas le faire là ? proposai-je déjà fatigué par ce qu'elle avait à me dire.

- Et puis quoi encore ? Je ne traîne pas dans ta chambre. Après les gens vont penser qu'on est plus que de simples colocataires.

- Mais il y a que nous là ! On s'en fiche ! Personne ne va rien penser ! argumentai-je.

- C'est non !

Elle était déjà partie lorsque je me retournais alors je me résignais à la suivre en allant m'affaler dans le canapé. Le bruit de la cafetière résonnait depuis la cuisine et elle me jeta un regard noir pour me reprocher de ne pas lui en avoir ramené tout à l'heure. À vrai dire, ça ne m'avait même pas traversé l'esprit. Je ne pensais pas qu'elle serait à l'appartement ce week-end.

- T'aurais pu me prendre un café à moi aussi espèce de radin ! confirma-t-elle en râlant.

- Dit-elle alors qu'elle fait sa vaisselle sans utiliser de produit parce que soit disant ça coûte cher, répliquai-je.

- Ça compense pour toi qui en verse sur toute l'éponge comme si t'étais propriétaire de l'usine qui en fabrique débile ! renchérit-elle.

- Tu parles, tu fais ta radine juste pour ce qui concerne la coloc' ! Pour te payer tes places de concert et tes vêtements ridicules, là, il n'y a jamais de problème !

Elle se rassit à côté de moi en soupirant, persuadée que j'avais tort sans pour autant continuer d'argumenter. Je la connaissais par cœur depuis le temps. Et après on s'étonnait que ça n'ait pas marché entre nous.

Pull & Push [sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant