Chapitre 43 : Le chat aurait dû être acteur

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Nous étions tous les deux installés l'un contre l'autre dans son canapé. Da-Yoon reposait sa tête contre mon torse et mon bras entourait ses épaules. Elle nous avait installés sous une couverture, devant un film, avec deux thés bien chauds.

Nous faisions ça de plus en plus régulièrement, toujours à son initiative et ce rapprochement était vraiment le bienvenu pour notre couple.

Pas que je me lassais des balades et des cafés mais il était vrai que j'aspirais de plus en plus à me rapprocher d'elle physiquement pour créer un peu d'intimité. Sans ça et si je n'avais pas le droit à un baiser de temps en temps lorsque je la raccompagnais chez elle, nous ne serions que des amis très proches et non un couple. Et si ses baisers étaient doux, ils ne suffisaient pas à créer la proximité nécessaire pour faire évoluer notre relation.

Mais j'avais respecté son rythme patiemment et voilà que le sien semblait avoir évolué de lui-même et s'être calé sur ma fréquence.

Aujourd'hui était notre quatrième rendez-vous de ce type.

Ce n'était peut-être pas grand chose mais c'était un début. J'étais libre de la serrer dans mes bras, de caresser ses jolis cheveux si l'envie me prenait et même d'embrasser le sommet de son crâne pendant qu'elle entrelaçait nos doigts sous le plaid.

C'étaient des moments tendres et agréables. Je me sentais chanceux de les partager avec elle. Et je l'étais réellement, chanceux.

Pourtant, chaque fois que je rentrais chez moi après ça, je me sentais irritable et une petite voix dans ma tête restait insatisfaite sans que je n'en connaisse la raison. Quelque chose manquait. Quelque chose n'était pas comme il devrait être mais je ne savais pas quoi. La sensation s'était intensifiée chaque fois que nous avions reproduit ce scénario et actuellement, l'appréhension du retour ce soir me bouffait l'esprit et m'empêchait d'être présent à 100%.

Alors depuis le début du film, je me répétais que ce moment était parfait et que je ne voyais pas comment l'améliorer. Et c'était vrai, je n'imaginais rien qui pourrait le rendre meilleur.

Enfin, ça, ce fut uniquement jusqu'à environ 30 minutes de film.

Là, elle bougea et je compris rapidement ce qui pourrait rendre ce moment meilleur et je me mis à culpabiliser d'y penser.

Elle se rapprocha un peu plus de moi et coinça sa tête contre mon cou, me faisant légèrement frissonner. La pression de ses doigts contre les miens s'était accentuée et je la sentais aussi fébrile que moi. Mais nous ne pouvions pas être tous les deux nerveux. Pas quand elle faisait un second pas vers moi.

Alors, pour la rassurer, je la serrais plus fort quelques secondes pour lui montrer que ça ne me dérangeait pas et que tout allait bien. Elle pouvait se sentir libre d'agir comme elle le voulait avec moi.

Mais si je n'avais déjà pas beaucoup suivi le film jusqu'à maintenant, ce léger rapprochement n'allait clairement pas aider les choses.

Cette proximité nouvelle mettait mes nerfs à vif et mon cerveau sans dessus-dessous. Je me sentais anormalement réceptif à la caresse de ses cheveux sur ma peau et à ma main contre sa cuisse. Son parfum était aussi plus prononcé et à chacune de ses inspirations, je sentais sa poitrine se soulever contre mon torse.

Ça faisait longtemps, vraiment longtemps qu'une situation comme celle-ci ne s'était pas présentée et je ne savais pas si je saurais la gérer correctement et me contrôler suffisamment pour ne pas lui faire peur. Je savais que je pouvais vite devenir intense dans ce genre de moments et j'avais peur que ça lui déplaise ou l'effraie. Ce n'était pas du tout mon but.

Mais confiante après ma permission, elle ne s'arrêta pas là.

- Jagiya ? murmura-t-elle timidement.

Pull & Push [sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant