Pull & Push [sope]

Chapitre 52 : Le chat est riche

Un brouhaha retentit soudainement à l'intérieur. Les conversations se lancèrent, les affaires se rangèrent. Quelques secondes plus tard, les premiers étudiants quittèrent la salle de cours et passèrent devant moi.

J'inspirais profondément. C'était à moi d'entrer, ce que j'avais à faire était simple et basique et pourtant, mon assurance me quittait à la seule pensée de me retrouver en tête à tête avec mon professeur préféré.

J'expirais un bon coup pour me réarmer. Je n'avais ni le choix ni le temps de tergiverser.

- Sunbae !

Soobin arriva à ma hauteur, un grand sourire aux lèvres.

- Sunbae, qu'est-ce que tu fais là ? Tu viens voir Kang ?

- Soobin-ah ! T'as oublié ton ordi tête de nœud ! C'est super lourd, je peux pas tout porter !

Miyeon arriva péniblement, les bras chargés d'affaires.

- Oppa ?

- Arrête de l'appeler Oppa ! râla Soobin.

- Récupère ton ordi au lieu de croire que t'as le droit de me dire comment l'appeler ! contre-attaqua Miyeon en lui collant ses affaires dans les bras sans ménagement.

J'esquissais un sourire, heureux que leurs chamailleries viennent me distraire même juste un instant.

- C'était comment ? les interrogeai-je en montrant la salle de classe.

- Ça allait Oppa. Il est plutôt de bonne humeur, me confirma Miyeon. Tu vas rendre ton devoir ? Il n'y a pas de raison que ça se passe mal.

Sa main vint se poser sur mon épaule pour me rassurer mais elle disparut la seconde suivante lorsque Soobin lui vola son téléphone et l'exhiba fièrement pour récupérer son attention.

- Eh !

- Courage Sunbae ! Nous on file, à plus !

Il partit en courant et en riant de sa connerie.

- Reviens-là espèce de vache puante ! hurla Miyeon. Ne touche pas mes affaires avec les mêmes doigts que t'utilises pour te curer le nez !

Sa fureur était partout sur son visage. Elle se mit à sa poursuite immédiatement et ils disparurent dans les couloirs avec les derniers étudiants de leur promo.

Le silence revint, lourd de mon appréhension.   

Ces deux-là étaient aussi inséparables que drôles mais ils ne m'exemptaient pas de ma mission. D'ailleurs, il fallait que je me bouge sans quoi le prof allait partir sans que je n'ai eu le temps de l'interpeller.

Je me dépêchais d'entrer et à peine le seuil franchi, mes yeux se figèrent sur l'horloge du bas de l'amphi. L'heure affichée fit accélérer mon rythme cardiaque. J'avais encore officiellement quarante minutes pour rendre mon devoir mais sur les sept jours impartis, c'était peu.

J'étais fébrile, mes doigts tenant le document tremblaient. J'étais venu plus tôt sur le campus pour être certain de ne pas le manquer et c'était-

- Je commençais à m'inquiéter Monsieur Min.

Je me retournais brusquement vers le bureau professoral. Monsieur Kang était encore là, rangeant ses affaires. L'air intransigeant qu'il arborait comme à son habitude ne me permit pas de savoir si son commentaire comportait un réel avertissement ou était juste destiné à entretenir sa réputation d'exigence et de rigidité.

- Le délai n'est pas encore terminé, osai-je répondre en m'inclinant pour le saluer.

Ses gestes se figèrent. Il se tourna pour me faire face et je déglutis.