Chapitre 20 : Le chat voit double

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J'étais recroquevillé dans ma douche, l'eau ruisselant sur mon corps nu. Des gouttes tombaient de mes cheveux détrempés sur mon visage, m'obligeant à fermer les yeux. Je grelottais, j'avais froid. Chaque goutte d'eau me faisait mal à force de retomber toujours sur les mêmes parcelles de peau.

Mais je n'étais pas là.

J'étais ailleurs.

Mon esprit était parti depuis un moment maintenant. Probablement assez longtemps puisque l'eau chaude avait eu le temps de disparaître complètement me laissant sous un jet glacé qui m'engourdissait.

Cette sensation m'aidait d'ailleurs à m'échapper de la réalité. En anesthésiant mon corps, elle libérait mon esprit. Mais ça ne faisait qu'amener de nouveaux tourments.

Le noir devant mes yeux se transformait. Il arrivait. De plus en plus souvent maintenant.

Bébé, viens, il est l'heure de se préparer.

Je me redressais. Soudainement happé par cette voix qui m'appelait depuis l'extérieur de la salle de bain.

Je coupais l'eau sans réaliser que je claquais des dents et que j'étais frigorifié.

Une chaleur douce m'enveloppa rapidement.

Ne prends pas froid. Ce ne serait pas le moment de tomber malade.

J'acquiesçais en fermant les yeux et en me laissant bercer par les frottements vigoureux sur mon dos et mes épaules. Je me sentais entouré, réconforté, en sécurité entre ses bras.

Le son qui sortit de ma bouche était à mi chemin entre un soupir et une plainte mais il signifiait définitivement mon bien-être à ce moment précis.

Je t'ai sorti des affaires. Tu vas être si beau...

Il sourit en caressant ma joue. Je ne pus que rougir, bien incapable de prononcer la moindre parole. Ça me faisait toujours cet effet là quand il prenait soin de moi ou quand il me complimentait.

J'étais aimé.

Et je l'aimais moi aussi à la folie.

Je partis en direction de notre chambre et souris en voyant les vêtements qu'il avait préparés pour moi. C'étaient ses préférés.

J'enfilais rapidement un boxer puis le jean déchiré qu'il m'avait sorti. Ensuite, je passais le t-shirt long blanc et beaucoup trop large pour ma corpulence sur mon torse encore humide et enfin ma veste kaki partiellement recouverte de peinture blanche. J'étais prêt à parier qu'il m'avait aussi sorti mes baskets montantes noires dans l'entrée.

Je m'observai dans la glace un instant. Il avait raison, j'étais pas mal. Mais je ne me reconnaissais qu'à moitié. C'était moi mais pas vraiment non plus. C'était une version de moi seulement, une partie de tout ce que j'étais. Une partie qui lui faisait beaucoup d'effet, sans aucun doute.

En tout cas, c'était cette version de moi qu'il voulait pour sortir ce soir.

Et j'avais hâte de découvrir quelle version de lui il allait être.

T'es prêt ?!

J'attrapais mon téléphone et consultais mes messages avant de partir :

A.D. :

📩 « On se rejoint devant le D-2 »

Parfait.

Je quittais la pièce et trouvais, comme prévu, mes baskets noires dans l'entrée. Je les enfilais rapidement et il attrapa soudainement les pans de ma veste pour me tirer à lui et venir déposer ses lèvres contre les miennes dans un baiser doux et amoureux qui fit battre mon cœur plus que de raison.

Pull & Push [sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant