9. La Mélodie

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Matsumoto ne part pas de la maison de son cousin avant d'être sûre que son devoir de mathématiques est correctement rédigé, pour une fois qu'on leur donne autre chose qu'un QCM, et lorsque c'est chose faite, elle en sort, s'accrochant au bras de Tooru, souriante.

Elle fait un signe de main à sa cadette, bien plus loin sur le chemin de l'école et accompagnée par leur tante, et Tooru soupire bruyamment d'aise.

Il lui lance un clin d'œil en se vantant d'être le garçon rêvé pour passer une bonne journée, ce à quoi Hajime arrive rapidement à mettre à terme d'une tape derrière la tête lorsqu'il les rejoint. Les trois adolescents se rendent au lycée en suivant le chemin habituel.

- Oh, j'ai un rendez-vous, ce soir, il faudra peut-être m'attendre un peu, confesse le brun. Une fille veut se déclarer, mais je préfère qu'elle ait le temps de le faire, qu'elle ne se presse pas, vous voyez ce que je veux dire ?

La jeune danseuse lève les yeux au ciel.

- Mais bien sûr, j'attendrais Monsieur, le temps qu'il décline Mademoiselle.

Il s'offusque, alors qu'elle est toujours accrochée à son bras :

- Et qui te dit que je la déclinerais ?!

- Parce que tu n'arrives pas à tenir une petite amie, soupire son meilleur ami. Même si tu devais en avoir une, je ne sais pas si tu arriverais à te débrouiller avec. C'est pas pour ça que tu préfères dire non à celles que tu ne connais pas ?

Le capitaine s'apprête à répliquer, la bouche grande ouverte, et la referme, à court de mots. Il finit alors par concéder :

- Je crois que les filles n'aiment pas passer après le volley. Il faudrait que je tombe sur une passionnée, qui ferait pareil que moi. Un peu comme Koko-chan, achève-t-il espiègle.

C'est au tour de Matsumoto de s'écrier :

- Pardon ?! Mais tu la connais, au moins ?!

- Non, mais elle a l'air gentille, passionnée, et elle pense aux autres.

- Elle est attentionnée, corrige Hajime. Je ne pense pas que ce soit la même chose.

Elle s'arrête pour regarder les deux garçons, sans en croire ses oreilles. Elle secoue la tête, ils s'arrêtent à leur tour pour se tourner vers elle, et elle demande, incrédule :

- Et vous avez vraiment fait votre opinion sur une personne que vous n'avez jamais rencontrée ? Comme ça ? Je ne suis pas sûre que ce soit la fille de tes rêves, vraiment, dit-elle à son cousin. Et puis, attentionnée ? demande-t-elle à l'autre. Elle prend soin de ceux qu'elle aime, à moins d'avoir un cœur de pierre, n'importe qui ferait pareil, non ?

Devant leur absence de répartie, elle s'éloigne, contrariée. Pour elle, parler de Koko sans la connaître, c'est comme parler du temps qu'il fait sans regarder les nuages : inutile, et dangereux. Et dans les couloirs pleins du lycée Aoba Johsai, Matsumoto se sent soudainement seule, habitée par l'absence de sa meilleure amie, et la seule chose qui peut la sortir de ce sentiment oppressant, est ce petit appareil électronique dans sa poche, qui lui rappelle que Reiko peut lui parler de n'importe où, via son téléphone.

Elle soupire, comme si sa camarade de toujours venait d'arriver près d'elle.

Parce que Koko est toujours là, en toutes circonstances.

Parce que Koko est toujours là, en toutes circonstances

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