Matsumoto regarde Hajime sortir du bureau du proviseur, et courir. Ça l'étonnait, encore, que Koko acquiesce sagement, pour rester là, à l'attendre. En fait, l'ancienne Koko l'aurait fait. La nouvelle lui a à peine adressé un regard avant de partir, son sac sur l'épaule, totalement débraillée.
Elle avait cru rêver, quand elle l'avait vu intervenir, puis elle avait eu l'effroi de se dire qu'elle aurait préféré ne jamais connaître cet aspect violent de sa personnalité. A présent, son amie a laissé un vide dans le couloir. Le temps que son oncle arrive, essoufflé d'avoir couru de son travail jusqu'ici, la jeune danseuse a eu le temps d'alterner tes ses émotions, des plus agréables aux plus traitres.
- Tout va bien ? demande l'homme en s'approchant, replaçant sa cravate.
Tooru baisse la tête, à côté d'eux. Son meilleur ami s'est lancé dans la bataille avant qu'il ne se rende compte que sa propre cousine avait besoin d'aide.
- Je suis lamentable.
La seule chose qu'il a pu faire, c'est l'aider à se relever, pendant qu'Hajime arrêtait Reiko, les joues rouges de colère, et les poings abîmés par les coups.
- Et toi ? demande Sadaaki en posant sa main sur sa tête.
Son fils s'en dégage en reculant dans le fond du fauteuil :
- Bien. J'ai pas participé.
Le principal qui l'a vu arriver se précipite à la porte, pour le saluer avec enthousiasme :
- Oikawa-san ! Merci de vous être déplacé. Comme vous pouvez le voir, votre nièce n'a pas été blessée outre mesure...
- Est-ce-que... je peux parler avec ma nièce avant notre entrevue, je vous prie ? demande l'oncle doucement. Il y a des choses importantes dont je dois discuter avec Matsumoto avant.
Le principal se fige un peu, crispé, mais leur laisse de l'espace :
- Je vous laisse frapper à la porte lorsque vous serez prêts à la franchir.
La porte ferme le peu de lumière qui éclairait directement le visage de l'adolescente, qui attend en silence que Sadaaki lui parle.
Il soupire, et s'installe à côté d'elle.
- Récemment... on a eu des soucis avec Eimi, à l'école, dit-il à mi-voix.
La grande-sœur se tourne vers lui, interloquée :
- Quoi ? Quand ça ?
- Quand... nous avons eu le rendez-vous parents-professeurs. Ça commence à faire un moment. Je crois... que cette situation n'est facile pour personne. Et je sais que mon frère n'est pas facile non-plus, quand il est contrarié.
Il marque une pause.
- On a pensé que vous n'aviez pas besoin d'en parler, mais les faits sont là. Et vu ce qu'il t'es arrivé... à ton arrivée ici... j'ai besoin de savoir si Kotori et moi avons fait assez pour vous, ou si vous avez manqué de quelque chose, depuis que vous êtes chez nous.
- Oni-san...
- Je sais que nous n'avons peut-être pas été parfaits, parce que notre famille ne fonctionne peut-être pas comme la vôtre, reprend-il, et je pensais que vous nous diriez si vous aviez besoin de quelque chose, mais ce n'est peut-être pas le cas. Ça vaut aussi pour toi, Tooru. Je sais que l'autre soir, tu n'étais pas avec Iwa-chan, comme tu nous l'as dit, il est rentré avant toi.
En repensant à son passage nocturne au poste de police, le volleyeur pince les lèvres.
- Comment tu te sens, Matsumoto ?
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Solitaires
FanficUne tension dans le regard, un quelque chose qui fait se demander comment ce groupe d'ados se fait confiance, mais qui ne les intrigue pas eux. Pas tant qu'ils ne se détournent pas les uns des autres. Et pourtant, soudain, plus personne ne regarde...