Ils viennent de saluer, c'était le dernier match de la journée. Il n'y a que les équipes de télévision qui ne rangent pas encore leur matériel, histoire de prendre encore quelques prises, ou quelques commentaires de journalistes dans l'endroit vide.
C'est une équipe qui les attend, d'ailleurs, à la sortie du gymnase. La jeune femme en tailleur pantalon demande l'accord du coach, qui propose qu'elle s'adresse au capitaine, s'il est d'accord pour répondre à quelques questions.
- N'en fais pas trop, lui intime Hajime en le voyant la suivre un peu à l'écart du groupe. Surtout si c'est le match de demain contre Karasuno.
- Ne t'inquiète pas, répond-il avec un clin d'œil, c'est pas mon genre !
Il regarde son ami s'éloigner avec inquiétude.
- Pourquoi je sens qu'il va dire un truc débile ?
- Tu t'inquiètes trop pour lui, répond Shinji Watari en s'approchant de lui.
Il frissonne en se tournant vers leur libéro :
- Je ne m'inquiète jamais assez quand ça le concerne, crois-moi.
- Ah ! Vous parlez de moi ? demande Tooru avec un sourire en revenant.
Comme pour illustrer son propos, Hajime lance à Shinji un regard entendu.
- La seule raison pour laquelle il pourrait avoir un sourire pareil, c'est après avoir lancé des inepties.
Il agrippe fermement le col de son ami, pour le secouer un peu :
- Alors qu'est-ce que t'as fait, cette fois, hein ? T'as toujours l'air plus coupable quand tu prends ton air innocent !
Plusieurs membres de l'équipe les regardent faire, légèrement souriants, ou gênés par le bruit qu'ils engendrent. Deux d'entre eux se rapprochent même pour leur demander de ne pas se battre.
- On voit vraiment qu'ils se connaissent depuis un moment, ces deux-là, soupire Kindaichi Yūtarō, ses cheveux s'élevant en pointe vers le ciel.
Shinji hausse les épaules :
- D'aussi loin que je me souvienne, ils ont toujours été comme ça.
Le lundi suivant les deux volleyeurs sont criblés de courbatures désagréables. Et si Tooru se tord dans tous les sens pour espérer les faire partir, Hajime quant à lui tente au contraire de bouger le moins possible, pour préférer une lente récupération. Ils suivent plus Matsumoto qu'elle les suit, d'ailleurs, et elle le regrette profondément lorsqu'ils croisent Reiko, au portail. Parce qu'elles ne se sont toujours pas reparlé toutes seules depuis l'absence de réponse de la jeune fille, et que la jeune Oikawa l'a toujours franchement en travers de la gorge.
Le week-end passé sans la moindre explication n'a pas aidé, et elle se sent de plus en plus mal à l'aise à ce propos. Parce qu'il est devenu évident que Koko n'a pas la moindre intention d'accepter ses excuses. Elles se saluent néanmoins, et sans un regard supplémentaire, la danseuse aux cheveux noirs s'élance dans l'enceinte de la cour.
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Solitaires
FanfictionUne tension dans le regard, un quelque chose qui fait se demander comment ce groupe d'ados se fait confiance, mais qui ne les intrigue pas eux. Pas tant qu'ils ne se détournent pas les uns des autres. Et pourtant, soudain, plus personne ne regarde...