04 : Cigarette

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CIGARETTE

✧ CIGARETTE ✧

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Face à l'océan, je dessinais sur mon cahier à dessin à l'aide d'un feutre noir. Les vagues qui déversaient leur haine sur les rochers m'apaisaient tandis que mon corps brûlait sous la chaleur du soleil. C'était agréable d'être à la maison.

New York m'apportait un sentiment de liberté et d'indépendance, mais définitivement pas celui de paix.

J'avais passé la majeure partie de mon enfance sur cette plage, à gribouiller sur mon cahier ou à admirer la vue paradisiaque que m'offrait Carpinteria.

Habituellement, je remplissais ce cahier d'ébauches plus complexes les unes que les autres, essayant tout type de technique. Mais aujourd'hui, je n'avais pas la tête à rendre hommage à ma passion parce qu'il hantait mes pensées. Je n'arrivais pas à me sortir Nathan de la tête. Je n'arrivais pas à me sortir la sensation du métal froid contre la peau sensible de mon cou. Ou ses menaces.

J'étais partagée entre l'envie de laisser couler, passer à autre chose et celle de me venger. Néanmoins, je n'avais pas envie de rentrer dans un de ces jeux malsain auxquels j'étais habituée avec le copain de ma sœur. Et même si j'en mourrais d'envie, ce n'était pas correcte.

Alors que la tête de mort sur la feuille prenait enfin forme, Eleena s'installa à mes côtés, vêtue d'un maillot de bain rouge qui mettait sa silhouette en valeur.

— Salut, lança-t-elle avec douceur.

J'arrêtai mon activité et tournai la tête vers elle, observant avec attention ses traits de visage qui m'étaient familiers. Eleena était d'une beauté à couper le souffle. Avec ses grands yeux verts, ses jambes élancées et son nez rond, aucun homme ne pouvait lui résister. En tout cas, c'était ainsi au lycée.

— Salut, répondis-je doucement de peur que la culpabilité resurgisse.

Elle ne prit pas la peine de jeter un coup d'œil au cahier que je tenais entre mes mains, elle savait que je préférais garder mon art pour moi. Que c'était mon refuge, ma planche de salut. Que ça m'appartenait.

— Tu vas bien ?

Non, ça n'allait pas. Je n'allais pas bien. Je perdais la tête et je me noyais un peu plus chaque jour dans les profondeurs de l'enfer.

Et j'avais couché avec le petit ami de ma sœur.

Cependant, j'acquiesçai, ne sachant pas quoi d'autre répondre à cette question. Je n'avais jamais su.

Le mensonge était plus facile à manier que la vérité. Ce n'était un secret pour personne.

— Je voulais seulement m'assurer que tu ailles bien. Hier tu n'avais pas l'air dans ton assiette.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant