21 : Une Déesse En Colère

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UNE DÉESSE EN COLÈRE

✧ UNE DÉESSE EN COLÈRE ✧

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C'était dimanche. Ma sœur était à l'église pour la matinée. Mes parents aussi. Évidemment.

Aujourd'hui, je me sentais vide, vide d'une quelconque émotion, trop fatiguée. Par conséquent, je n'arrivais pas à peindre, à déverser ma colère sur la toile telle une déesse en colère. Le blanc, le rouge et le noir ne m'inspiraient en rien.

Mes démons agitaient un drapeau blanc le temps d'une journée. Et, habituée à leur présence, je ne savais pas comment me comporter. Quoi faire.

Je me rendais compte qu'ils faisaient partie de mon identité. Que je le veuille ou non.

Alors, allongée sur le canapé, je jouais à Mario Kart. Je ne m'étais pas donnée à cette activité depuis des années, mais je n'avais pas perdu mes compétences, au contraire.

Je détestais les couleurs, les arcs-en-ciel, en général, mais la route sur le jeu vidéo ne parvenait pas à me déstabiliser ou à me faire perdre ma première place.

À la fin de ma course, je me levai d'un bond en échappant un petit cri de victoire.

Emris, 9 et les robots, 0.

— Battre des robots ne fait pas de toi quelqu'un de performant, Emris.

Je me tourne vers mon interlocuteur, remarquant pour la première fois Nathan. Ce dernier était adossé contre un mur, derrière le canapé, de sorte à ce que je ne le remarque pas.

Depuis quand me regardait-il ?

Putain.

— Mais regarder une fille sans qu'elle ne le sache fait de toi un putain de voyeur, Nathan.

Il haussa un sourcil, joueur.

— Ça t'excite ?

Prise de court, je ne répondis pas.

— Savoir que le copain de ta grande sœur te regarde t'excite ?

— Possible, fis-je sincèrement, si bas que je n'étais pas certaine qu'il eut entendu ma réponse.

Ses cheveux noirs étaient ébouriffés, et je possédais l'irrésistible envie de passer mes mains dans sa chevelure, d'accaparer toute son attention. De sentir ses yeux noirs sur mon corps et mon visage.

Je voulais qu'il me regarde, me purger de mes péchés dans ses bras.

Même si, à lui seul, il représentait mon péché le plus impardonnable.

Il fit claquer sa langue contre son palais.

— Pourquoi n'essayes-tu pas de t'en prendre à quelqu'un de ta taille ?

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant