BONUS 4

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Venus (Vee) Harris :

Nathan.

C'était ce qu'elle répétait dans son sommeil avant que je ne la voie se lever du lit et commencer à peindre comme une folle enragée. Elle avait mis de la peinture sur la moquette de sa chambre et son pyjama ne pouvait pas se vanter d'avoir subi un meilleur sort.

Nathan.

Ce n'était pas la première fois que j'entendais le prénom de l'homme. Parfois, lorsqu'elle parlait de sculpture, son nom effleurait sa langue et lorsqu'elle s'en rendait compte, elle semblait se perdre dans des souvenirs. Comme si elle cherchait la raison pour laquelle elle l'avait mentionné.

Qui était-il ? Qui était cet homme qui la hantait ?

Je passais une main dans mes cheveux bruns, les lèvres pincées. Mes yeux noisette ne pouvaient pas se détacher du mobile de ma copine, posé sur sa table de nuit.

Je ne savais pas pourquoi je cherchais une réponse. Nathan pouvait être un cousin ou même un frère dont je ne savais toujours pas l'existence. Dieu savait à quel point elle mettait un point d'honneur à ne jamais mentionner sa famille ou son enfance. Pourtant, mon cœur désirait des réponses à mes questions.

Parce que la femme que j'aimais ne se confiait jamais à moi. Parce qu'elle ne m'avait pas dit qu'elle m'aimait en retour malgré cette année passée ensemble. Parce que quelqu'un d'autre était susceptible de me l'avoir volé alors qu'il nous restait tant à vivre.

Je tendis légèrement l'oreille et compris qu'elle était toujours sous la douche. Étais-je capable de trahir sa confiance pour soulager mon cœur ?

Je n'avais jamais fait ça auparavant. Je n'y avais même jamais songé. Je me sentais coupable.

Lorsque j'étais tombée amoureuse d'Emris, elle ne voulait pas quelque chose de sérieux. Elle souhaitait continuer à butiner alors qu'elle était tout ce à quoi je pensais. Mon artiste torturée. Néanmoins, à son retour de Carpinteria, elle semblait déboussolée, à la recherche d'affection, mais encore plus mystérieuse qu'elle ne l'était déjà auparavant. Les bras ouverts, sans lui poser la moindre question, j'ai tenté de recoller son âme brisée. Sans même connaître l'origine du problème.

Et je craignais que ce Nathan l'était. J'étais effrayée qu'il ait ce que je convoitais depuis plus d'un an. Son cœur.

J'attrapai le mobile de ma copine et fermai les yeux un moment, coupable. Je regardais attentivement l'écran, cherchant ce que pourrait être son mot de passe.

0000 ?

Non. Emris n'optait jamais pour la facilité.

Je tentai de me remémorer toutes les choses que j'avais observées chez Emris. Ce qu'elle aimait, ce qu'elle faisait et de les associer à des nombres.

1853 ?

Je tapai le nombre et son téléphone se déverrouilla comme par magie. Étonnée, j'ouvris ma bouche en grand.

J'aurais préféré ne pas y parvenir parce que j'étais désormais tentée de faire quelque chose de mal. De trahir sa confiance.

Je ne prêtai pas attention à ses messages parce qu'elle les supprimait toujours, je l'avais vu faire à plusieurs reprises. Elle disait que c'était pour son stockage. Je repérai rapidement Instagram et lançai l'application, peu sûre de moi. Je remarquai qu'elle ne parlait à très peu de personnes de notre université, mais seulement à des personnes rencontrées dans des bars ou sur des applications de rencontres. Ça me fendit le cœur même si leurs messages n'étaient pas ouverts.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant