29 : Fin Du Jeu

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FIN DU JEU

✧ ✧ FIN DU JEU ✧

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Tu n'as aucune idée de qui je suis, n'est-ce pas ?

Tu n'as aucune idée de qui je suis, n'est-ce pas ?

Tu n'as aucune idée de qui je suis, n'est-ce pas ?

Dans un écho insupportable, ses mots résonnaient en moi alors que je n'avais pas bougé depuis qu'il m'avait planté là.

Que voulait-il dire ? Avais-je fait la même erreur qu'avec Billy ? Était-ce ce qu'il sous-entendait ? Que j'étais beaucoup trop obnubilée par ma propre personne, par l'amour que je ne recevais pas, pour voir ceux qui m'entouraient.

Était-ce réel ? Je n'en savais foutrement rien, mais l'idée qu'il le pense me mettait en colère. Une partie de moi ne voulait pas que Nathan s'imagine que je ne lui rendais pas la pareille, que je ne le voyais pas.

Je soufflais de frustration et me dépêchai d'enlever mes chaussures avant de changer d'avis, avant de me défiler.

Je voulais m'excuser et lui dire que je ne le détestais pas vraiment. Ce n'était pas de sa faute si je foutais en l'air ma relation avec ma sœur et mes parents, mais seulement la mienne. Il était seulement une cible facile, une excuse.

Ce n'était pas de sa faute si j'étais hideuse, si j'étais complètement foutue. Je l'étais bien avant notre rencontre.

J'étais le problème.

Je traversai le salon en courant et me retrouvai rapidement sur la plage, ridiculement vêtue d'une robe inadéquate à la situation.

Je trouvai rapidement Nathan assis sur le sable, face à la mer. Je m'avançai doucement vers lui, honteuse de ce que je m'apprêtais à faire, honteuse d'avoir ce besoin irrationnel de le retrouver comme si j'étais sa putain de copine.

Alors que je ne l'étais pas. Je ne pourrais jamais être plus qu'une salope.

Je me laissai finalement tomber à genoux devant lui, mais il m'ignora royalement, projetant son regard froid sur l'eau qui déversait violemment sa colère sur les rochers.

J'étais désormais à genoux devant lui et je ne savais pas quoi dire.

Baiser était facile, mais le reste était douloureux et définitivement pas à ma portée.

— Je regrette de ne pas regretter, confessai-je doucement.

Nathan ne m'adressa aucun regard, il se contenta de contracter sa mâchoire pendant que je posai mes mains sur ses cuisses.

— Eleena est la meilleure chose dans ma vie, je l'aime. Elle est géniale et je regrette de ne pas être une meilleure sœur.

Mon cœur se serra un moment parce que c'était la première fois que je l'admettais à voix haute, je ne l'avais jamais fait auparavant. Et d'un côté, ça le rendait réel.

J'étais une mauvaise sœur.

— Je regrette d'avoir dit que tu es un cancer, Nathan. Je regrette tellement.

Il ne me regardait toujours pas et je compris que je l'avais réellement blessé, que j'étais allée trop loin.

Je déposai un baiser sur sa mâchoire définie.

— Je suis désolée.

Puis un autre sur sa joue.

— Je suis désolée.

Je déposai un baiser sur son autre joue.

— Je suis désolée.

Et sur son nez.

— Je suis désolée.

Je suis désolée de t'avoir suivie dans ce jeu, je suis désolée de t'avoir blessé, je suis désolée si tu penses que je ne te vois pas, je suis désolée d'être comme je suis, je suis désolée d'exister, pensai-je sans oser le dire à voix haute.

J'attrapai délicatement son visage entre les deux mains pour le forcer à me regarder et je déposai un baiser sur son front.

— Je suis désolée.

Il ne me parlait toujours pas mais son regard s'était légèrement adoucit.

Je déposai un baiser sur ses lèvres.

— Je suis désolée, Nathan.

Nous nous regardions dans les yeux sans parler durant quelques secondes ou quelques minutes, je ne savais pas. Je tentais de le sonder, de le laisser pénétrer mon esprit pour qu'il sache que j'essayais réellement d'être une bonne personne, d'être forte.

J'avais réellement essayé d'être une bonne sœur. Mais je ne parvenais pas à m'éloigner de Nathan et je ne comprenais pas pourquoi.

J'attrapai avec douceur le col de son T-shirt, avec une douceur qui ne nous ressemblait en rien, et fermai les yeux pour me concentrer sur sa respiration.

Cependant, sa bouche ne tarda pas à trouver la mienne. Mes doutes s'envolèrent instantanément, je ne pensais qu'à sa bouche, ma sœur n'était plus dans l'équation. Eleena s'était volatilisée parce que je trouvais un semblant de paix.

Sa langue força le barrage de mes lèvres et je lâchai un petit râle de plaisir. Elle était chaude et humide contre la mienne, j'aimais l'exigence dont il faisait preuve comme s'il cherchait à me marquer, à me foutre en l'air. Comme s'il souhaitait qu'après lui, je ressente toujours son absence.

Baiserait-il ma sœur pendant cette absence ? Baiserais-je un autre homme en imaginant Nathan à sa place ? Penserait-il à moi avec Eleena ?

— Nie-le, murmura Nathan contre mes lèvres. Mens-moi. Dis-moi que tu n'en crèves pas d'envie, toi aussi, et j'arrêterai.

Ça sonnait comme une supplique mais je ne répondis pas.

— Dis-moi que c'est ce que tu veux. Dis-moi que tu veux égoïstement des minutes et des heures volées avant notre retour à New York.

— Oui, acquiesciai-je. Mais je ne veux pas te voler.

Je ne désirais pas le voler à Eleena.

— Je sais, bébé. N'y pense pas. On est de retour à New York, dans ta chambre, quand c'était seulement toi et moi.

J'obéis comme la gentille fille que j'étais et recouvris ses lèvres des miennes, imaginant que nous étions à nouveau deux inconnus dans ma chambre à New York.

Nous étions tous les deux célibataires et affamés, rien d'autre ne comptait que le bruit de nos vêtements qui tombaient au sol.

Ses lèvres brûlantes bougeaient en rythme avec les miennes, n'hésitant pas à prendre, n'hésitant pas à laisser sa langue envahir ma bouche. J'avais envie d'éternellement nous enfermer dans notre monde imaginaire.

Je n'étais pas amoureuse de Nathan, mais je n'avais jamais ressenti ça. C'était puissant et envoûtant.

Il coupa court au baiser et colla son front contre le mien, sa respiration irrégulière.

— Tu es mon petit secret, Emris.

Et je compris que ce n'était plus un jeu. C'était réel.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant