32 : Démons

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DÉMONS

✧ DÉMONS ✧

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J'observai attentivement mon dessin accroché au-dessus de mon bureau lorsque la porte de ma chambre s'ouvrit brusquement.

Nathan pénétra l'enceinte de ma chambre et je tournai doucement la tête dans sa direction. Il vint se placer à mes côtés, face à mon dessin.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Je le regardais se concentrer sur le dessin que j'avais effectué d'un cyclone avec des couleurs agressives.

— Je viens te voir.

Je levai les yeux au ciel.

— Eleena et ta mère regardent une émission débile à la télé et ton père est dans son bureau, anticipa Nathan sans quitter mon dessin du regard.

Depuis que nous avions couché ensemble dans un bar, ce genre de moment arrivait fréquemment. Il se débrouillait toujours pour m'accorder du temps dans le dos de ma sœur, pour parler avec moi.

C'était agréable de lui parler.

Je reportai alors mon regard sur le dessin, analysant mon œuvre d'art.

— Qu'est-ce qui se passe dans ta jolie petite tête ?

Je penchai légèrement la tête.

— Je cherche à savoir si j'adore ou déteste mon dessin.

D'un côté, je trouvais qu'il collait parfaitement à ce que je faisais habituellement. Mais d'un autre, il n'était pas beau, il agressait celui qui le regardait.

Je savais que l'art n'était pas censé être beau, qu'il pouvait repousser. Mais je ne savais pas quoi penser de ce dessin.

— Les couleurs choisies agressent celui qui le regarde, commença Nathan, pensif. C'est violent et moche à la fois.

J'acquiesçai doucement sans savoir s'il m'observait pour remarquer mon geste.

— Mais il est captivant, il nous donne l'impression de plonger dans la folie, d'avoir un aperçu de tes propres démons.

C'était étrange de me dire que ces conversations devenaient fréquentes, mais je ne m'en plaignais pas. Pour la première fois de ma vie, je n'avais plus envie d'être seule.

Il marqua une longue pause avant de répondre :

— Est-ce que ça représente ce que tu ressens ?

— Parfois, répondis-je honnêtement sans lâcher mon dessin des yeux.

— Ton œuvre est hypnotique, c'est déconcertant. C'est comme si je ne pouvais pas détourner les yeux, confia Nathan, plus pour lui-même que pour moi.

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