33 : Adam

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ADAM

✧ ADAM ✧

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Mes rideaux opaques ne filtraient pas les rayons du soleil lorsque je me réveillai. Afin de me protéger de la lumière, en grognant, j'écrasai violemment mon oreiller sur ma tête.

Je gardai les yeux fermés comme si j'allais réussir à dormir à nouveau. Je savais que je ne le pourrais pas. Et pour cette simple raison, je méprisais la personne qui s'était permis d'entrer dans ma chambre sans ma permission.

J'ouvris brusquement les yeux.

Est-ce le jour où ma famille vient dîner ?

Je me redressai subitement, essayant de me remémorer les informations de mes parents lorsqu'ils nous l'avaient annoncé la veille.

Je me souvins qu'ils avaient mentionné que l'intégralité de ma famille serait présente, dont mon connard de cousin, Adenis.

Mais si c'était le cas, s'ils venaient aujourd'hui, mes parents m'auraient directement réveillé, je le savais.

Alors je me laissai tomber sur mon matelas, les yeux clos. Je restai dans cette position un moment, notant que ça faisait un moment que mes démons n'étaient pas apparus la nuit, avant de me lever de mon lit.

Je n'avais rien prévu pour la journée si ce n'était dessiner en écoutant de la bonne musique alors je comptais prendre mon temps.

Je comptais déjeuner en regardant des story Instagram pour ensuite m'apitoyer sur mon sort. Parce que je n'avais pas un seul ami à New York. Seulement des personnes que je baisais occasionnellement. Des personnes que je ne souhaitais plus réellement voir.

Je me levai et fis face à mon bureau, remarquant que mon cyclone n'était plus accroché au mur rouge de ma chambre, mais négligemment posé sur la surface dure de mon bureau.

Je fronçai les sourcils en remarquant un Post-it, rempli d'une écriture colérique qui m'était inconnue, à la place de mon œuvre.

"L'amour est quelque chose d'éternel ; l'aspect peut changer, mais pas l'essence.

– Adam."

Confuse, je pris le Post-it dans mes mains, comme si le toucher apporterait des réponses à mes questions.

Qu'est-ce que cette merde foutait dans ma chambre ?

"L'amour est quelque chose d'éternel ; l'aspect peut changer, mais pas l'essence.

– Adam."

Je connaissais cette citation de Van Gogh par cœur, mais je ne comprenais pas ce qu'elle venait foutre dans ma chambre.

Ou bien j'avais peur de le comprendre.

Je ne le savais pas.

"L'amour est quelque chose d'éternel ; l'aspect peut changer, mais pas l'essence.

– Adam."

Adam.

Adam.

Adam.

Adam et Lilith.

Mes propres mots me revinrent en mémoire.

— Tu es peut-être Adam, mais je suis Lilith. Pas Ève, avais-je dit à Nathan lors d'une soirée qui me paraissait si lointaine désormais.

Adam et Lilith.

Nathan m'avait écrit ce mot.

Nathan avait utilisé une citation de mon peintre préféré.

Je relus la citation une énième fois une nouvelle fois pour m'assurer que je ne rêvais pas.

"L'amour est quelque chose d'éternel ; l'aspect peut changer, mais pas l'essence.

– Adam."

Amour.

Amour.

Amour.

Je regardais ce mot sans oser bouger, cligner des yeux ou respirer. J'étais pétrifiée.

Il avait utilisé le mot amour.

Non, Van Gogh l'avait utilisé. Ça ne voulait rien dire, pas vrai ?

Je ne pouvais détacher mon regard du bout de papier jaune pâle, je ne savais pas quoi en penser.

Seule dans ma chambre, simplement vêtue d'une culotte et d'un haut trop grand pour moi, je tentai de trouver un sens à ce message, à nier le fait qu'il provenait de Nathan, du petit ami de ma sœur, en vain.

Je n'y parvenais pas.

Il ne pouvait pas m'aimer. Il ne pouvait pas m'aimer alors qu'il appartenait à Eleena. Mais le pouvais-je ?

Non. C'était impossible.

Impossible.

Et pourtant, je savais ce que représentaient ces mots sur le bout de papier que je tenais fermement dans le creux de ma main, je savais parfaitement ce que je ressentais, ce que je voudrais nier.

Je n'étais pas stupide.

Néanmoins, j'étais pétrifiée. Et j'étais en colère contre lui de m'infliger ça, de m'écrire ce mot et de s'enfuir avant que je le découvre.

Je n'avais jamais eu peur des araignées ou de la mort comme la majorité des personnes en Californie. Je me pensais courageuse, mais imaginer que quelqu'un sur cette planète m'aimait me terrifiait.

Qui pourrait me blâmer ? L'amour était une tornade. Et comme une idiote, je marchais en pleine tempête.

Je ne voulais plus être seule par sa faute, et je savais parfaitement ce que ça signifiait.

Je l'aimais. Et je détestais qu'il me mette au pied du mur, qu'il m'oblige à confronter mes sentiments.

Je l'aime, mais je préfère brûler que de lui dire, pensai-je, résignée. Je préfère embrasser la mort que de le lui dire. Parce que si je le lui dis, ça devient réel. Et je ne peux pas faire ça à ma sœur. Eleena ne le mérite pas.

Et pourtant, je voulais l'entendre me le dire et le lui dire en retour.

Nathan m'aimait.

Je l'aimais.

Il m'avait foutu en l'air.

J'étais scandaleusement tombée amoureuse du petit ami de ma grande sœur.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant