37 : New York

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NEW YORK

✧ NEW YORK ✧

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Après avoir compris que mon père était au courant de mon histoire avec Nathan depuis le début, je m'étais enfuie de table pour me retrouver face à l'océan.

Je criais à en perdre haleine, je criais même si ma gorge me brûlait. J'avais besoin d'extérioriser ce que je ressentais. Peu importait si je ressemblais à une folle avec mes cheveux blonds en batailles, mon maquillage noir qui avait sûrement coulé et ma robe noire en dentelle.

Je voulais crier si fort que j'en perdrais ma voix. Je voulais crier si fort que la douleur partirait.

Mais je savais que c'était impossible, une fois qu'un démon prenait possession de ta tête, il y restait pour toujours.

— Emris, cria Nathan pour avoir mon attention.

Je reniflai bruyamment et me tournai vers lui, énervée qu'il ait décidé de me suivre.

Il courrait vers moi mais je fis un pas en arrière.

— Ne t'approche pas, Nathan, le prévins-je en pointant un doigt vers lui en signe d'avertissement.

Il fronça les sourcils, ne semblant pas réellement comprendre.

— Je viens seulement voir comment tu vas ?

Je rigolai amèrement.

— Comment je vais ?

Je passai rageusement mes mains sur mes joues pour essuyer mes larmes. Je remarquai qu'elles étaient légèrement noircies à cause de mon maquillage.

— Comment je vais ?

— Emris...

— Tu m'avais prévenu, Nathan. Tu m'avais prévenu que j'allais me brûler les ailes, et je t'avais répondu que je ne le pouvais pas parce que j'étais la flamme.

Ce souvenir était douloureux.

— Mais je me suis brûlée. Par ta faute. Tu m'as fait t'aimer et maintenant, ma famille me déteste.

Il s'approcha de moi, mais je l'empêchai de faire un pas de plus.

— Je suis désolé, Em.

Je secouai la tête.

Em. Même ce surnom me faisait mal.

— Non, tu ne l'es pas parce que tu penses que nous pouvons vivre ce fantasme que t'as crée dans ta tête, celui où nous avons un futur.

Son regard était doux et mélancolique.

— Est-ce que c'est égoïste de ma part de ne pas être en colère contre Eleena si ça signifie avoir une quelconque chance avec toi ? Parce que si c'est le cas, je le suis volontiers.

Je le regardais et je me dis que j'avais toujours pensé qu'il m'était impossible de tomber amoureuse de quelqu'un d'aussi brisé que moi parce que je me détestais. Pourtant, je n'avais jamais aimé une personne aussi fort de toute ma vie.

Mais je savais que je devais y mettre un terme. Même si ça signifiait perdre la seule personne qui pouvait me rendre heureuse.

J'avais toujours affirmé que je choisirais Eleena, et aujourd'hui, je n'allais pas me défiler.

— Ta famille te pardonnera.

— Tu sais que ce n'est pas vrai.

— S'il-te-plaît, laisse-nous une chance.

Je secouai la tête.

— Je ne peux pas être une de ces filles qui choisit un garçon à sa sœur.

— Je ne te fais pas choisir.

Si, c'était exactement ce qu'il était en train de faire.

— Si tu m'aimes vraiment, laisse-moi partir, Nathan.

Il semblait vraiment blessé par ce que je venais de lui demander, je le vis à sa façon de reculer et de péniblement s'enfoncer dans le sable.

— Si tu m'aimes vraiment, pars et ne reviens jamais. Disparais et n'essaye pas de me retrouver à New York ou de me contacter.

New York. La ville où tout avait commencé et où tout allait s'arrêter.

Je tentais de ne pas pleurer, d'être forte, mais les larmes coulaient. Mes lèvres tremblaient et je savais que mes traits étaient, eux aussi, déformés par la douleur.

Je ne voulais pas qu'il parte, je ne voulais pas qu'il disparaisse. Mais je choisissais Eleena à mon bonheur.

Pour la première fois de ma vie, j'allais agir comme la sœur qu'Eleena méritait.

— Oublie mon nom, Nathan, continuai-je, le cœur torturé par la douleur.

Il essuya une larme qui venait tout juste de couler sur sa joue et hocha la tête, une flamme furieuse dans le regard.

— Tu es pathétique, Emris. Tu réclames mon amour comme un chien en quête d'un maître pour ensuite me baiser dans tous les sens du terme.

Je savais que c'était un moyen de se protéger, qu'il ne pensait pas réellement ce qu'il disait, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être blessée par ses paroles.

— Je suis désolée–

Il rigola.

— Ce n'était qu'un jeu, lâcha brusquement Nathan. Tu n'es qu'une chatte que je baisais lorsque ta sœur avait le dos tourné.

Je ne pu m'empêcher d'intégrer ses paroles, de les laisser courir dans mes veines et mon cerveau pour laisser une marque qui me hanterait les nuits.

— Tu avais raison, tu n'es rien d'autre que la salope Stewart. Je ne te chercherai pas à New York, je ne me souviendrai même plus de ton nom lorsque je baiserai d'autres filles. Tu n'es rien d'autre qu'un flirt d'été. Tu n'es pas unique, et encore moins immortelle, continua Nathan d'une voix aussi tranchante qu'un poignard.

Une autre larme roula sur sa joue et il l'essuya rageusement avant de partir sans me jeter un dernier coup d'œil.

Nathan ne me regardait plus.

Nathan ne me voyait plus.

C'était la fin.

Lilith avait quitté Adam.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant