26 : Le Fruit Défendu

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LE FRUIT DÉFENDU

✧ LE FRUIT DÉFENDU ✧

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Dans l'espoir de me vider la tête, de chasser Nathan de mon esprit, ce matin, je m'étais retrouvée à arpenter les rues de Carpinteria sans but précis.

J'avais évité le Starbucks et Billy ainsi que la maison pour ne pas faire face à ma sœur ou son petit ami tant que je n'avais pas fait le tri dans ma tête. Tant que les remords ne venaient pas me hanter, me poursuivre et me capturer dans leur prison, non pas dorée, mais douloureuse et éternelle.

Je ne savais pas pourquoi je ne parvenais pas à me sentir coupable. Je n'étais pas désolée, je souhaitais même que ça se reproduise.

Ma rédemption était foutue. Et Eleena ne me le pardonnerait jamais, je le savais pertinemment.

Comment pouvais-je annoncer à ma sœur que je ressentais le besoin de me trouver près de son amant ? De me le taper ?

J'entrais à peine dans une rue mal fréquentée que je ne discernais plus les Californiens, mais seulement le bruit des talons de mes cuissardes noires qui claquaient contre le goudron.

Je fermais les yeux un instant, me remémorant les images de la veille.

Je ne comprenais pas pourquoi le désir ne laissait pas place à la honte. Avec Nathan, tout semblait naturel, mais ce n'était pas censé l'être. Je le savais pertinemment. Néanmoins, je ne pouvais pas penser ainsi.

Je n'y arrivais pas.

Aucune culpabilité ne s'emparait de mon corps comme si ce que je faisais était bien. Ce n'était évidemment pas le cas.

Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

Je rouvris soudainement les yeux, sentant une présence dans mon dos. Mine de rien, je continuais mon chemin tout en accélérant la cadence.

J'étais consciente des risques, celui de se balader seule en jupe. C'était triste, mais véridique. Une femme n'était pas en sécurité dans la rue.

Néanmoins, je persistais à ignorer ce sentiment qui grandissait dangereusement en moi, dans mon ventre, me suppliant de me retourner pour rencontrer le regard de la personne derrière moi.

Je ne le fis pas, préférant nier le problème. Peut-être que le dernier film d'horreur que j'avais visionné me rendait paranoïaque.

Malheureusement, lorsque l'inconnu s'empara de mon bras pour me plaquer brusquement contre le mur, je sus que ce n'était pas le cas.

J'écarquillai les yeux alors que ma respiration était soudainement saccadée.

Je sentis l'inconnu presser son corps contre mon dos. Mon visage à quelques centimètres du mur, je ne pouvais pas apercevoir celui de mon agresseur.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant