36 : Repas De Famille

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REPAS DE FAMILLE

✧ REPAS DE FAMILLE ✧

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Elle nous avait vu.

Elle savait.

Eleena savait.

J'avais chaud. Trop chaud.

Assise en face de ma grande sœur et entourée de ma famille, je pensais que c'était la fin. Je ne comprenais pas pourquoi elle abhorrait toujours une expression aussi calme, mais je savais que mon mensonge n'était plus qu'une vulgaire ruine.

Nathan n'était plus mon secret le plus honteux.

Du moins, il ne le serait bientôt plus.

Mon cousin, Adenis, parlait d'à quel point la Sorbonne était incroyable et combien les Parisiennes étaient délicieuses, mais je ne parvenais pas à sourire lorsqu'il faisait des blagues ou même à paraître intéressée par son récit.

Je ne l'avais jamais été, mais c'était pire que par le passé. J'avais l'air préoccupé et honteuse en fixant mon assiette blanche pour ne croiser le regard de personne.

Parfois, je relevai le visage de mon assiette pour passer le sel à quelqu'un, mais ça s'arrêtait là. Pour la première fois de ma vie, je n'avais aucune combine pour me sortir de là, pour prétendre.

J'avais volé le petit ami d'Eleena et elle restait calme, je ne savais pas pourquoi. Je n'arrivais pas à comprendre comment c'était possible, comment elle pouvait s'empêcher de me hurler dessus, de me tirer les cheveux, de pleurer.

Était-elle au courant ? Ou était-elle encore plus manipulatrice que moi ? Était-elle en train de jouer le rôle d'Eleena Stewart, la gentille petite catholique ?

J'avais toujours pensé connaître Eleena, mais sa réaction me dépassait.

La paix que m'apportait l'amour de Nathan avait définitivement laissé place à l'inquiétude, à la peur.

— Et comment se passent tes études, cousine ? Demanda sérieusement Adenis.

Je relevai la tête dans sa direction et remarquai qu'il ne me regardait pas, moi, mais Eleena.

Je me sentis idiote d'avoir pensé que quelqu'un dans cette famille en avait quelque chose à foutre de moi. À quoi m'attendais-je ? Nathan m'aimait, mais je restais le vilain petit canard.

— Ça se passe bien, les cours sont denses mais c'est passionnant.

Tout le monde la regardait, mais je fixais Adenis et sa putain de cravate bleue parce que j'étais beaucoup trop honteuse.

Il hochait légèrement la tête comme s'il était réellement intéressé par ce qu'elle racontait, mais je savais qu'il souhaitait seulement s'assurer qu'elle ne le dépasse pas, qu'elle ne deviennent pas meilleure que lui.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant