28 : Œuvre d'Art

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ŒUVRE D'ART

✧ ŒUVRE D'ART ✧

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Eleena était à l'église avec mes parents. Par conséquent, j'étais seule à la maison avec Nathan.

J'enfilais mes bottes afin de déguerpir le plus rapidement possible, d'éviter tout contact avec Nathan après la veille, après ce que nous avions fait.

Ce jeu malsain avait pris de l'ampleur parce que j'y avais pris goût, j'adorais l'emprise que je pouvais avoir sur lui, comme si j'étais tout ce qu'il avait toujours désiré. Je n'avais pas cherché à m'éloigner de lui, à l'éviter parce qu'il était une drogue sur ma langue.

Néanmoins, après le discours que ma sœur avait tenu, je ne voyais pas comment je pouvais continuer à fréquenter son copain. Pas alors qu'elle était amoureuse de lui contrairement à moi.

Je ne pouvais pas lui voler l'homme qu'elle aimait.

Les traces sur mon dos blanchâtre me faisaient un mal de chien, mais pas autant que ce que j'avais pu infliger à mes cuisses. Et encore moins que ce que je m'infligeais depuis des années, dans mon enfer.

— Où est-ce que tu vas ?

Je n'avais pas besoin de me tourner vers mon interlocuteur pour savoir de qui il s'agissait.

— En ville, répondis-je froidement sans me retourner.

Je ne voulais pas affronter son regard par peur de plonger dans les abysses des enfers et y trouver un chez-moi qui ne m'appartenait pas. Et je ne voulais pas qu'il pense que j'étais faible pour laisser la culpabilité et la rage bouillir dans mes veines.

J'étais dans l'incapacité de le regarder parce qu'il était le premier homme à me voir. Et je détestais ça, c'était effrayant.

Les personnes que j'avais côtoyées pensaient que le sexe était ce qui avait de plus intime, mais je n'avais jamais partagé leur avis.

L'art l'était encore plus. Lorsque je peignais, je laissais des inconnus à des expositions juger mes démons les plus sombres à travers mes coups de pinceaux.

Nathan me faisait me sentir comme une œuvre d'art. Il était l'artiste, et moi, son reflet. Je n'avais aucun secret pour lui parce que j'existais à travers lui, à travers ses yeux.

— Regarde-moi, Emris, ordonna Nathan.

Je n'accédai pas à sa requête, posant ma main sur la poignée de la porte d'entrée.

— S'il-te-plaît.

S'il-te-plaît. Encore une supplique qui montrait la vulnérabilité à laquelle je le confrontais.

Le Nathan que je connaissais ne demandait pas, il prenait. S'il ne voulait pas que je parle de notre relation à ma sœur, il me menaçait dans mon sommeil. Et si l'envie le lui prenait, il me mettait dans l'embarras devant elle, enchaînant les sous-entendus que seule moi pouvais comprendre.

VenimeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant