Héritage majestueux

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Harry décida de laisser Pansy seule avec Drago pendant quelques instants, pour qu'elle puisse expliquer à son ami la situation. Enfin. Leur petite histoire.

Il ne voulait pas gâcher l'amitié qu'il y avait entre ces deux-là, et il savait que sa présence ne ferait que jeter de l'huile sur le feu.

Il pressa la main de Pansy et se leva.

— Je vais nous chercher un petit déjeuner chez le boulanger un peu plus loin. Ça te dit ?

Pansy lui sourit doucement, et eut un air plein de gratitude. Elle hocha la tête.

— Tu vas prendre les muffins de la boulangerie du coin de la rue ?

Soulagé qu'elle lui ait indiqué discrètement ce qu'il devait acheter, il acquiesça vivement avec un rire amusé.

— Bien évidemment !

Il arrivait à la porte lorsqu'elle le rattrapa, pour l'enlacer fermement. Elle lui glissa à l'oreille de prendre les muffins au chocolat et ceux aux myrtilles avant de l'entraîner dans un baiser étourdissant.

Il se laissa faire, cachant sa surprise, et quitta l'appartement avec l'impression de fuir.

**

Pansy était retournée s'installer près de Drago, avec un sourire satisfait. Elle ignora le regard noir de son ami.

— Alors quoi de neuf ?

Le blond s'étouffa presque sous l'indignation.

— Quoi de neuf ? Quoi de neuf ? Que fait Potter nu chez toi ? Et pourquoi tu viens de l'embrasser de cette façon ? À quoi tu joues, Pansy ?

Elle leva un sourcil moqueur et le laissa se calmer légèrement avant de hausser les épaules.

— Comme je t'ai dit tout à l'heure, nous avons décidé de ne plus nous cacher. Nous vivons ensemble, Drago.

Le jeune homme serra les poings et grogna.

— Conneries !

Elle soupira et roula des yeux avant de se laisser aller dans le siège.

— Quelle partie ?

— Celle où tu vis avec Potter. Pourquoi ferait-il ça ?

Pansy renifla, blessée.

— Je ne suis peut-être pas assez bien pour lui selon toi ?

Drago ouvrit la bouche et la referma brusquement, avant de détourner les yeux, vaguement honteux.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire, Pansy. Mais... il n'est pas pour toi ! Bon sang, c'est Saint Potter ! Il n'a aucune manière, aucune classe...

Les yeux de Pansy se plissèrent et elle retrouva sa langue acérée.

— Aucune classe ? Venant de celui qui bavait littéralement sur le corps de mon petit ami, je trouve que tu y vas fort !

Le jeune homme prit une couleur brique très satisfaisante de l'avis de la jeune femme et balbutia quelques dénégations virulentes avant de se redresser et de se reprendre.

— Ne sois pas stupide. Tu vaux mieux que ça !

Pansy resta muette de stupeur quelques secondes, fixant son ami en se demandant ce qui lui prenait. Depuis la fin de la guerre, Drago avait changé pour le mieux. Il avait cessé de croire en la suprématie des Sang-Pur, il était devenu plus tolérant. Il avait cessé d'obéir aveuglément à ses parents, refusant le mariage arrangé prévu pour lui et reprenant sa vie en main.

Ce genre de réflexions avait disparu depuis leur départ de Poudlard, et elle n'appréciait pas réellement ce retour en force de l'ancien Drago...

Elle renifla moqueusement et se leva pour se placer face à lui, mains sur les hanches.

— Mieux que lui ? Effectivement, compte tenu de l'héritage majestueux laissé par mes parents, j'ai de quoi me vanter...

Drago essaya de protester, mais elle ne lui laissa pas le loisir de placer un mot.

— C'est plutôt à ses amis de dire ce genre de choses, Drago. Lui, il n'a pas un passé aussi chargé que le nôtre. C'est un foutu héros. Et toi, tu arrives ici, et tu te permets de porter des jugements, alors qu'il est celui qui t'a permis de ne pas terminer ta vie à Azkaban !

Essoufflée, elle s'arrêta, ses yeux brillant de colère.

Drago soupira.

— Écoute, je suis désolé, OK ? J'ai été surpris. Bon sang, Pansy, tu aurais pu me prévenir ! Je débarque à l'improviste et ce foutu Potter est chez toi, à poil, comme s'il était chez lui.

La jeune femme plissa les yeux et grogna.

— Il est chez lui.

Ils se défièrent du regard un moment et Drago finit par capituler, levant les mains en signe de paix.

— OK. Fais ce que tu veux. Ce ne sont pas mes affaires.

— Exactement, Drago. Ma relation avec Harry ne te regarde pas.

Drago sembla lutter un instant contre ses propres instincts, puis il haussa les épaules, et resta silencieux, l'air boudeur. Pansy ne put s'empêcher d'en rajouter une couche, avec une satisfaction presque perverse.

— Harry ne va pas tarder, je compte sur toi pour te montrer... parfaitement courtois.

Quelques secondes plus tard, la porte de l'appartement s'ouvrait et se refermait, et Harry entrait avec un sac chargé.

— J'ai pris un peu plus, je ne savais pas si Malefoy allait... manger avec nous.

Il jeta un bref regard en direction de l'ancien Serpentard, mais il semblait mal à l'aise, et s'affaira plutôt à préparer la table.

Pansy le rejoignit et se colla contre lui avec un sourire charmeur. Elle le sentit se raidir un bref instant puis se détendre — comme résigné.

Voyant que Drago était resté immobile, évitant de regarder en direction de Harry, elle leva un sourcil menaçant dans sa direction, l'obligeant à se lever et à les rejoindre. Avec un sourire carnassier, elle plissa les yeux.

— Bien évidemment que Drago va manger avec nous. Gourmand comme il est, il ne va pas se priver. Sans compter qu'il est forcément venu me voir pour une raison, non ?

Harry sortit les muffins de leur sac, et en déposa un fourré à l'abricot devant le Serpentard. Pansy nota que le Sauveur se souvenait parfaitement des goûts de Drago depuis Poudlard, et elle masqua un sourire en voyant Drago servir du jus de citrouille au brun sans même le lui demander.

Ces deux-là avaient été incapables de s'ignorer à Poudlard, et il allait être particulièrement amusant de les voir confrontés à la vie quotidienne loin du cadre de l'école. Elle ne manquait pas d'imagination, et elle était certaine qu'elle trouverait des excuses pour inviter Drago chez elle, pour mettre les deux anciens rivaux en présence et les observer se tourner autour, puis elle allait œuvrer pour les rapprocher.

Avec un large sourire, elle mordit à pleines dents dans un muffin aux myrtilles, s'amusant du malaise que les deux idiots avaient créé par leur incapacité à communiquer...

Protection rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant