Les réponses de Harry avaient dû être convaincantes pour Ron, puisqu'il avait l'air résigné à la situation. Il observait Pansy comme si elle était une espèce étrangère et inconnue particulièrement intéressante, et il semblait étonné qu'elle s'entende avec Hermione.
Les deux jeunes femmes, après un léger moment de malaise, avaient commencé une conversation prudente, avant de se rendre compte qu'elles avaient bien plus de points communs qu'elles n'auraient pu l'imaginer. Surtout après leurs affrontements constants à Poudlard.
Lorsque quelqu'un frappa à la porte, Ron et Hermione échangèrent un regard tendu, et Hermione grogna.
— Cette fois, c'est à ton tour de gérer ta sœur. Débrouille — toi, mais si elle fait un scandale, je la stupéfixie et la réexpédie à Molly avec un mot sur son manque de tenue.
Ron sembla verdir, visiblement effrayé par la menace d'Hermione autant que par le scandale que sa sœur risquait de faire d'ici peu.
Il marmonna d'un ton agacé, et Harry aurait pu jurer l'entendre dire quelque chose comme « Sauf si c'est moi qui la stupéfixie avant ».
Curieuse de voir ce qui allait se produire, Pansy se laissa aller contre Harry et le jeune homme trouva naturel de passer son bras sur ses épaules sans même y penser. Comme l'ancienne Serpentard l'avait dit plus tôt, il n'y avait pas la moindre ambiguïté entre eux, et il admettait que c'était plutôt agréable d'avoir une telle proximité avec quelqu'un, sans craindre qu'elle ne se fasse de fausses idées, ou qu'elle ne tente de profiter de son inexpérience.
Hermione sourit, et se pencha, les yeux brillants.
— Alors vous deux ? Comment vous êtes-vous retrouvés après Poudlard ?
Harry ricana. Là encore, il avait décidé de ne pas mentir.
— Le travail. La boutique de Pansy côté sorcier a été attaquée et j'ai été mis au courant. Nous nous sommes vus, et puis... Et bien nous avons décidé de... d'officialiser un peu les choses.
Son amie le fixa si longtemps que Harry crut qu'il avait été percé à jour et que Hermione allait lui hurler dessus. Cependant, elle acquiesça gravement.
— Il était temps que tu te poses un peu, Harry.
*
Ron s'était dirigé rapidement vers la porte d'entrée et avait ouvert tout en empêchant Ginny d'entrer. Il avait soigneusement refermé la porte derrière lui pour faire face à sa petite sœur.
Il adorait Ginny, et il avait longtemps rêvé que son meilleur ami devienne l'époux de sa sœur, transformant leur amitié en lien familial, mais Harry avait été clair. Il n'aimait pas Ginny de cette façon.
Ron avait boudé quelque temps avant de se rendre compte de la stupidité de son comportement. Il aimait Harry, et il ne voulait pas le voir coincer dans un mariage malheureux. Même si Ginny clamait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, le rouquin avait rapidement noté qu'ils avaient très peu de points communs. Et Harry, avec sa propension à faire plaisir à ceux qui l'entouraient, risquait de finir étouffé par Ginny et ses rêves de petite fille.
Il avait donc cessé de pousser Harry vers Ginny, mais il l'avait laissé gérer les avances de sa sœur. Il avait assisté aux refus de Harry de moins en moins amicaux de se mettre en couple, ou de faire toute activité pouvant les faire passer pour un couple. Cependant, Ginny était très têtue, et elle continuait inlassablement, incapable d'accepter un refus définitif, se persuadant que Harry finirait par ouvrir les yeux.
Le célibat prolongé de Harry l'avait arrangé dans un sens, parce qu'il n'était pas obligé de prendre position. Ginny verrait toute personne proche du brun comme une ennemie, et serait capable de déclencher l'enfer.
Avec un soupir, il se prépara à l'explosion de fureur de sa sœur.
— Gin »... avant que tu entres...
Elle semblait surexcitée, déjà, et sautillait presque sur place.
— Harry est arrivé ? Je voulais venir plus tôt, mais...
— Ginny. Harry n'est pas venu seul.
La rouquine fronça un bref instant les sourcils avant de faire un vague geste de la main.
— Oh ? Il a amené un collègue ? Pourquoi tant de précautions ? C'est quelqu'un que je connais ?
Ron soupira et décida que c'était probablement la juste punition pour ne pas avoir plus écouté son meilleur pote et ne pas l'avoir aidé à détacher Ginny de lui.
— Non. Harry est avec sa compagne. La femme qui partage sa vie.
Ginny blêmit et eut un mouvement de recul comme si elle avait été frappée. Puis elle secoua la tête, avec un rire forcé.
— Si c'est une plaisanterie, elle n'est pas drôle. Tu sais bien que Harry... il m'aime. Il n'est juste pas prêt à être en couple.
Ron se passa la main dans les cheveux et secoua la tête.
— Ne sois pas bornée. Tu sais parfaitement que Harry ne t'aime pas de cette façon. J'ai eu tort de ne jamais te dissuader de continuer, mais je ne veux pas que tu sois présente aujourd'hui et que le repas vire au cauchemar.
Sourde à l'argumentaire de Ron, elle grogna.
— Je vais lui arracher les yeux à cette...
— Tu vas rentrer chez toi. Te calmer. Et on en reparlera plus tard. Il est temps que tu tournes la page, une bonne fois pour toutes, Ginny. Pour ton bien.
Elle laissa échapper un hurlement de rage, avant de se précipiter pour forcer le passage. Mais Ron connaissait sa sœur et il était suffisamment grand et large d'épaules pour la stopper.
— Ginny. Soit tu rentres chez toi sans faire d'histoires, soit je fais venir maman pour lui demander son avis sur ton comportement.
Molly espérait depuis des années que Harry soit un jour son gendre. Cependant, elle s'était rendu compte que ça ne serait qu'un rêve, et qu'il ne se réaliserait jamais. Elle avait juste haussé les épaules, et était passée à autre chose : pour elle, le bonheur de ses enfants — et Harry était compris dans le lot — passait avant tout. Ron ne doutait pas qu'elle empêcherait Ginny d'importuner Harry et la jeune fille devait le savoir aussi, puisqu'elle recula, en montrant les dents.
— Je te préviens, Ron. Tu peux dire à cette pouffiasse qu'elle n'aura pas mon Harry. Je lui montrerai qu'il se trompe, et que c'est moi qu'il aime réellement.
Ron ne répondit pas, se demandant juste depuis combien de temps Ginny était devenue aussi agressive. D'aussi loin qu'il se souvienne, elle avait parlé de Harry Potter — même avant de le connaître — mais elle n'avait encore jamais eu cet air de folie dans le regard. En secouant la tête, il rentra chez lui, se promettant d'avertir Harry.
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Protection rapprochée
FanfictionCinq ans ont passé depuis la fin de la guerre et la mort de Voldemort. Harry Potter est devenu Auror. Hermione Granger travaille au Ministère. Ron Weasley a rejoint son frère dans sa boutique pour l'aider. Tous les trois sont restés aussi liés qu'à...