L'arrivée de la lettre de menaces suivie de l'éclat de colère de Harry avait réussi à briser la glace entre eux, et ils s'étaient tous les deux détendus. Ils avaient passé le reste de l'après-midi à lire, confortablement installés côte à côte, en échangeant quelques mots de temps à autre.
Lorsque le soir tomba, ils préparèrent le dîner ensemble, après que Pansy eut déclaré qu'elle avait l'habitude de se faire livrer. L'éducation Sang-Pur de son père comprenait les idéaux d'un fou sanguinaire, mais pas les bases essentielles pour apprendre à vivre seule...
Harry avait donc décidé de montrer ses capacités dans ce domaine et il avait prouvé qu'il savait se débrouiller dans une cuisine.
Lorsqu'ils furent servis et attablés, Pansy ne put s'empêcher de lever un sourcil moqueur en désignant son assiette de sa fourchette.
— Donc, le Sauveur du monde magique est un Auror célèbre et en plus il sait cuisiner. Dis-moi, pourquoi es-tu encore célibataire ? Les filles qui espèrent un fragment de ton cœur doivent se bousculer à ta porte...
Harry roula des yeux et souffla en prenant une bouchée de son plat. Puis il haussa les épaules, restant évasif.
— Si mon adresse est protégée, c'est bien parce que je tiens à ma tranquillité.
Pansy mangea quelques bouchées à son tour, et hocha la tête, visiblement satisfaite.
— Tu es doué. C'est délicieux.
Harry sourit doucement, sans répondre. Pansy l'observa quelques secondes puis prit un air innocent qui n'avait aucune crédibilité aux yeux du jeune homme.
— C'est marrant. À Poudlard, nous pensions que tu finirais marié avec Weasley fille. La dernière de la famille. Celle qui t'avait récité ce merveilleux et humiliant poème de Saint-Valentin.
Harry s'étouffa presque avec sa bouchée et prit un grand verre d'eau avant de la fixer avec une expression stupéfaite, écarlate.
— Merlin ! Tu te souviens de ça ?
La jeune femme gloussa, et hocha la tête, fière d'elle.
— Vois-tu mon cher, mes camarades de maison me considéraient comme la reine des ragots. Sans compter que j'ai une excellente mémoire. Chaque évènement potentiellement humiliant qui a pu se produire est gravé dans mon esprit... de façon indélébile. Aucune chance que j'oublie ça !
Harry écarquilla brièvement les yeux, puis choisit de ricaner.
— Si nos maisons n'avaient pas été ennemies, tu aurais pu être très amie avec cette chère Lavande Brown...
Pansy leva un sourcil moqueur.
— La blondinette qui a joué les ventouses avec ton pote ? Elle est à la rubrique potins de la Gazette, il me semble...
Le jeune homme prit un air presque horrifié.
— J'avoue que je n'étais pas suffisamment proche d'elle pour me renseigner sur ce qu'elle devenait. Je sais juste qu'elle n'a pas été contaminée par Greyback lors... Enfin. L'idée de Lavande Brown collaborant avec Rita Skeeter est particulièrement effrayante.
Pansy eut un sourire et recommença à manger avant de poser ses couverts avec douceur pour le fixer.
— Écoute Potter. Enfin Harry. Tu n'as pas à t'empêcher de mentionner la guerre ou les victimes. Quoi qu'on fasse, c'est notre passé, même si nous n'étions pas... dans le même camp. Je suis une grande fille, je ne vais pas m'effondrer en larmes ou te hurler dessus.
L'Auror lui sourit tristement et baissa les yeux, triturant le pied de son verre.
— J'ai pris l'habitude d'éviter de parler du passé, parce que la plupart des gens sont mal à l'aise.
— Et bien, je suppose que si nous étions réellement en couple, tu aimerais pouvoir parler de ça librement. C'est une partie importante de ta vie après tout.
Harry fronça les sourcils quelques secondes, réfléchissant aux mots de Pansy. Puis un fantôme de sourire joua ses lèvres et il hocha la tête.
— Tu as raison. Il y a de bons souvenirs malgré tout. Au milieu de tout ce carnage...
Pansy hocha la à son tour, satisfaite, puis eut un sourire rusé.
— Et donc, cette rouquine ? La fille Weasley ?
Le jeune homme ne put retenir une grimace et balaya l'air de la main, puis finit par abdiquer devant le regard curieux.
— On... n'était pas vraiment sur la même longueur d'onde.
Les yeux de Pansy brillèrent et elle se pencha vers lui.
— Ça mon chou, ça se traduit par « il y a eu des cris ». Et vu ce dont je me souviens d'elle, il y a du avoir pas mal de cris.
Harry se frotta les tempes et lui jeta un regard noir.
— Évite de m'appeler « mon chou », chérie. Et oui, il y a eu des cris. Maintenant... et bien, je suppose que ça va mieux.
— Ce qui se traduit par « elle ne hurle plus, mais elle attend la première occasion pour te sauter dessus ». Tu préfères que je t'appelle « mon lapin » ?
Le brun grogna et se laissa aller en arrière dans son siège en croisant les bras. Cependant, il était plutôt amusé par le comportement de Pansy et par ses effrayantes capacités de déduction.
— On pourrait s'en tenir à nos prénoms, pour commencer. Et je ne vais certainement pas discuter de ma non-relation avec Ginny ou n'importe qui d'autre avec toi.
Elle gloussa et battit des cils, avant de se pencher vers lui.
— Pourtant, en tant que « fausse petite amie » je suis l'interlocutrice idéale pour te... conseiller ?
— Pansy... tu es célibataire toi aussi.
La jeune femme éclata de rire et reprit son repas. Ils terminèrent de manger tranquillement, en silence, mais le regard amusé de Pansy indiquait à Harry qu'elle ne cesserait pas de plaisanter sur le sujet de son célibat.
Étrangement, il ne s'était pas vexé lors de la conversation, alors que lorsque ses amis ou collègues parlaient de sa vie sentimentale, il ne mettait pas longtemps avant de s'agacer.
En aidant Pansy à débarrasser et à faire la vaisselle, il comprit soudain pour quelle raison. Pansy avait plaisanté, sans arrière-pensées. Ou peut être avec juste de la curiosité, comme on prend des nouvelles d'un ancien camarade.
Ses proches avaient la fâcheuse tendance à lui reprocher d'être seul et à vouloir le pousser dans les premiers bras qui s'ouvraient autour de lui.
C'était reposant de discuter amicalement avec quelqu'un qui avait l'air d'avoir la même vision des choses que lui, et qui ne semblait pas plus que lui préoccupée par se mettre en couple et procréer. Peut-être que la mission de Kingsley allait s'avérer être bien plus agréable que prévu, et qu'il en sortirait avec une nouvelle amie...
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Protection rapprochée
FanfictionCinq ans ont passé depuis la fin de la guerre et la mort de Voldemort. Harry Potter est devenu Auror. Hermione Granger travaille au Ministère. Ron Weasley a rejoint son frère dans sa boutique pour l'aider. Tous les trois sont restés aussi liés qu'à...