Nectar

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Rassuré de constater qu'il avait toujours le soutien de ses amis, Harry s'était détendu. Il avait passé un peu de temps à discuter avec Ron, apprenant sans grande surprise que Ginny avait dépassé les bornes en envoyant quelque chose destiné à blesser Malefoy. Il promit cependant à son meilleur ami qu'il en resterait là si sa sœur se tenait tranquille par amitié pour sa famille.

Ils avaient débattu du contenu de l'article que Harry voulait faire publier, Hermione corrigeant certaines phrases et Pansy donnant régulièrement son avis.

Durant tout ce temps, Drago était resté à l'écart, silencieux. Bien qu'il soit occupé, Harry ne pouvait s'empêcher de lui jeter quelques coups d'œil soucieux.

Finalement, il s'approcha du Serpentard, un peu hésitant, et lui tendit une tasse de thé. Il prit place à ses côtés, sans un mot, et soupira.

— Tout va bien, Malefoy ? Tiens, goûte-moi ce nectar, ça devrait te plaire.

Le blond haussa un sourcil légèrement moqueur, mais ne fit pas de réflexion, se contentant de répondre calmement, avec de l'amusement dans la voix.

— Je pensais que tes amis me jetteraient dehors. Probablement couvert de goudron et de plumes comme au Far West.

Harry éclata spontanément de rire, et le son joyeux attira l'attention de tout le monde. Pansy et Hermione échangèrent un regard entendu en souriant, tandis que Ron fronçait les sourcils, visiblement indécis sur la réaction à avoir. Drago se contenta d'un bref sourire amusé, sans s'intéresser aux autres.

Rieur, Harry lui posa une main sur le bras, tout en le fixant dans les yeux.

— Ne t'en fais pas, je suis là pour te protéger pas pour te jeter dans un piège !

Drago fronça le nez, et prit un air faussement sévère qui ne trompa pas Harry.

— Hey, je n'ai rien demandé moi...

Le brun jeta un bref regard à leurs amis pour s'assurer que plus personne ne faisait attention à eux, et murmura, de façon à n'être entendu que de Drago.

— Je ne te laisse pas le choix Malefoy. Je ne baisserais pas les bras tant que tu ne seras pas en sécurité.

Un éclair de gratitude passa dans le regard mercure, mais Drago se contenta de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

— Pourquoi ?

Le regard vert se troubla un instant, puis Harry fit un geste brusque de la main.

— Peu importe. Ce n'est pas un piège Malefoy, détends-toi.

*

Soulagée de voir que les deux amis de Harry ne lui reprochaient rien, Pansy se détendit rapidement et se mit à discuter avec Hermione. Elles s'étaient pourtant détestées à Poudlard, avec toute la passion adolescente, mais l'entrée dans l'âge adulte avait apaisé les vieilles rancœurs. Pansy devait également avouer qu'elle était bien moins... agressive qu'à Poudlard, et surtout beaucoup plus tolérante.

Hermione aurait pu se montrer méfiante, ou même désagréable, mais la Gryffondor avait fait comme si elles étaient des inconnues, pour ainsi reprendre sur de bonnes bases.

Lorsque Harry éclata de rire, elles échangèrent un coup d'œil complice et amusé. Hermione murmura, les yeux brillants.

— Ça faisait un moment que je ne l'avais pas entendu rire de cette façon.

Pansy acquiesça vaguement, en ajoutant doucement.

— Et ça faisait longtemps que Drago jouait les ermites à se flageller lui-même avec sa culpabilité.

Hermione pinça les lèvres, pensive. Puis, elle soupira.

— Et bien, quels que soient les griefs que j'avais contre Malefoy, Harry a raison sur un point : la guerre est terminée et nous étions des enfants.

L'ancienne Serpentard cligna des yeux, puis secoua ses cheveux coupés au carré, légèrement incrédule.

— C'est une caractéristique Gryffondor cette propension au pardon ?

Ron arriva derrière Hermione à cet instant, juste pour entendre cette dernière phrase. Il ricana, une lueur de malice dans son regard bleu.

— Pas vraiment, c'est plutôt une spécialité de Harry ça. Il sait se montrer très convaincant.

Pansy eut un bref sourire, pas vraiment étonnée. Elle avait appris à le connaître en quelques jours après tout, et elle l'avait redécouvert sous un nouveau jour. Elle n'avait pas honte de dire que désormais elle appréciait Harry Potter et qu'elle le considérait comme un ami.

Hermione se tapota la bouche du bout des doigts, sourcils froncés avant de prendre une grande inspiration.

— Pourquoi pas après tout ? Ces deux-là... ils ont toujours eu cette relation étrange, à se chercher en permanence. Bon sang, Harry me rendait dingue à toujours espionner Malefoy, à toujours vouloir lui faire face au lieu de juste... l'éviter.

L'ancienne Serpentard roula des yeux.

— C'était pareil chez nous. Drago réussissait à placer « Potter » ou « Le balafré » dans chacune de ses phrases...

Hermione gloussa et hocha la tête.

— Leur petit jeu pour le ministre est peut-être une solution pour arrêter ceux qui vous attaquent, mais j'ai comme l'impression que c'est également la solution à leur solitude...

Ron émit un couinement étranglé, les yeux écarquillés.

— Hey ! Tu n'es pas sérieuse là ? Mione... tu ne vas pas... encourager Harry quand même !

Le rouquin reçut en retour un coup d'œil furieux et il roula des yeux, essayant de dissuader sa petite amie de se mêler de la situation, tout en sachant qu'une fois qu'Hermione avait une idée derrière la tête, il était compliqué de lui faire changer d'avis.

Hermione croisa les bras sur sa poitrine, sourcils froncés, et jeta un bref coup d'œil sur Harry et Drago pour s'assurer qu'ils ne faisaient pas attention à leur petit conciliabule. Puis elle reporta son regard sur Ron.

— L'important pour moi c'est que Harry soit heureux. Je me moque bien de qui est capable d'un tel prodige, tant que je vois mon ami sourire et faire des projets, ce qu'il n'a pas fait depuis la mort de Dumbledore presque ! Et si la seule personne à pouvoir l'aider est Malefoy, alors je l'accueillerais à bras ouverts et je ferais en sorte que ces deux idiots ne passent pas à côté de leur bonheur.

Ron se frotta le visage avec un soupir agacé.

— Mione... Si Harry s'en rend compte, il va être réellement furieux. Tu sais qu'il a horreur qu'on se mêle de ses affaires !

Pansy émit un claquement de langue amusé. Puis, elle se pencha vers le rouquin, avec une mine conspiratrice.

— Alors, estime-toi chanceux d'avoir une Serpentard de ton côté. Nous sommes les spécialistes de la ruse après tout, contrairement à vos habitudes de foncer tête baissée ! Je peux t'assurer qu'ils ne verront rien du tout, pas avant qu'il ne soit trop tard et qu'ils aient ouvert les yeux en tous cas. Ensuite... Eh bien, je suppose qu'ils devront nous remercier avec un sourire de les avoir empêchés de se montrer trop stupides.

Ron grogna, mais n'objecta pas. Il marmonna juste, boudeur.

— Ça serait gentil de noter que je suis totalement contre cette idée. Pour qu'au moment où ça vous retombera dessus je ne sois pas éclaboussé...

Protection rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant