Protection rapprochée

Le rêve d'une mort normale

Pansy sortit de sa chambre en bâillant, les faisant sursauter et elle leva les yeux au ciel avec un grognement.

— Sérieusement, pourquoi j'ai toujours l'impression d'interrompre quelque chose entre vous deux ?

Harry haussa les épaules, les joues rouges, cependant, il lança un regard de défi à Drago, l'empêchant de prendre la fuite une fois encore.

Pansy n'attendait visiblement pas de réponse puisqu'elle se servit une tasse de café, se laissant tomber sur une chaise et ignorant ses deux invités forcés.

En voyant Aeollo, la chouette de Hermione, arriver, pour le deuxième jour consécutif, Harry soupira.

— Et le rêve d'une mort normale s'éloigne... Hermione va me dépecer.

Drago leva un sourcil moqueur, comme pour lui rappeler ses objections précédentes, mais Harry ricana. Le brun désigna d'un geste de la tête la Gazette.

— Pas pour la photo. Enfin. Pas parce que c'est toi. Juste parce que... je leur ai fait croire que j'étais en couple avec Pansy...

En entendant son nom, Pansy cligna des yeux et sembla se souvenir de leur prestation devant Skeeter la veille. Elle abandonna sa tasse pour se rapprocher et émit un hoquet étranglé face à la une du journal avant de glousser nerveusement.

— Je parie sur la visite de Blaise et Théo dans la journée également.

Entre-temps, Harry avait réussi à récupérer le mot de son amie, récoltant quelques pincements et regards noirs de l'animal agressif. Il se mit à rire.

— Hermione veut me voir. Dans la journée.

Harry récupéra un de ses stylos abandonnés sur la table et griffonna quelques mots au dos du message d'Hermione, avant de le tendre prudemment à Aello.

La chouette ébouriffa ses plumes et émit un hululement dédaigneux avant de repartir à grands coups d'ailes rageurs.

Pansy siffla entre ses dents.

— Tu crois que Hermione me prêterait sa bestiole ? Elle me serait très utile pour négocier avec certains fournisseurs sorciers.

Harry fronça le nez.

— Et bien, tu le lui demanderas à l'occasion. En tout cas, ne compte pas sur moi pour tenter la question aujourd'hui. J'ai comme dans l'idée qu'elle ne sera pas réceptive.

*

Harry savait qu'il ne pouvait pas éviter éternellement ses amis et qu'il valait mieux tout expliquer le plus tôt possible à Hermione. Aussi, il lui avait donné rendez-vous juste devant le petit cimetière qui fascinait tant Drago.

En voyant l'ancien Serpentard se réfugier dans la chambre, Harry ne put retenir un sourire malicieux, conscient que Drago serait aux premières loges pour assister à sa conversation avec Hermione.

Pansy attira son attention d'une bourrade.

— Tu as conscience du bordel que vous allez créer avec ça ?

Le sourire de Harry s'élargit, et une lueur satisfaite passa dans son regard vert.

— Bien évidemment. Il est temps que les choses changent.

Pansy grogna et se frotta le visage.

— Je te jure, Potter, que si mon appartement est détruit par les beuglantes qui vont pleuvoir, je t'arrache la tête.

Harry ricana, pas vraiment impressionné.

— Ne t'en fais pas. Tout notre courrier ne provenant pas d'une source... vérifiée est dérouté au bureau des Aurors pour examen.

Il laissa la jeune femme muette de stupeur et se dirigea en sifflotant vers la salle de bains, n'oubliant pas pour une fois de récupérer des vêtements au préalable...

*

Une heure plus tard, Harry quitta l'appartement de Pansy, non sans un long regard en direction de la porte de la chambre où se terrait Drago.

Il était parti un peu en avance, connaissant Hermione. Son amie n'était jamais en retard, et il en eut la preuve en la voyant arriver à grands pas, ses cheveux volant derrière elle.

Il l'accueillit d'un grand sourire qu'elle ignora, sourcils froncés, pour regarder autour d'eux.

— Sérieusement Harry ? Un cimetière ?

Il laissa échapper un gloussement amusé.

— Et bien, nous serons tranquilles pour discuter et si tu comptes me tuer, c'est l'endroit idéal pour y cacher un corps non ?

La jeune femme leva un sourcil et croisa les bras sur sa poitrine avant de secouer doucement la tête.

— Très amusant.

Harry roula des yeux, et renifla.

— Allez, viens. Je vais t'expliquer.

Hermione résista quelques secondes, mais céda rapidement, trop curieuse d'en savoir plus. Ils firent quelques pas dans les allées désertes, Harry observant les tombes d'un œil distrait.

Son amie cependant, ne perdait pas de vue le sujet principal.

— Donc ? Explications ?

— Je n'ai jamais été en couple avec Pansy.

La brune hoqueta et s'immobilisa poings sur les hanches.

— Alors, pourquoi nous jouer cette comédie ?

Harry grimaça et haussa les épaules.

— Pansy est juste une amie. Pour de vrai cette fois, même si c'est récent. Et pour vous avoir impliqué dans cette... enfin... Ordre de Kingsley.

Hermione fronça les sourcils, et se détendit légèrement.

— Je vois. Pansy est en danger à ce point ?

Harry cligna des yeux stupidement et voyant son expression, la jeune femme ricana.

— Oh Harry. Je sais additionner deux et deux. Tu me dis qu'elle est ton amie et que Kingsley a ordonné de mettre en place cette mascarade idiote. Si Pansy avait commis un crime quelconque, tu n'aurais jamais accepté, c'est donc qu'elle est victime. Sans compter le feudeymon dans sa boutique côté sorcier.

Harry pinça les lèvres et fit quelques pas de plus, s'arrêtant devant une tombe lourdement fleurie.

— Tu savais que les anciens Serpentard étaient la cible de... d'attaques et d'insultes ? Depuis la fin de la guerre ? Pas uniquement Pansy, mais tous.

Hermione resta silencieuse un long moment. Puis elle soupira.

— Je vois. Je suppose que Malefoy est une cible également ?

Malgré lui, Harry leva les yeux vers les fenêtres de l'appartement de Pansy, essayant de déterminer si le blond les observait. Mais le reflet du soleil l'empêchait de distinguer la moindre silhouette alors il hocha doucement la tête.

— Le soir où nous sommes rentrés de chez vous, nous l'avons trouvé. Presque battu à mort. Il est probablement celui qui subit les attaques les plus violentes et... je suis allé sur le chemin de Traverse avec lui, pour confronter un apothicaire malhonnête. Nous avons été surpris visiblement alors que nous allions transplaner.

Hermione murmura.

— La photo d'hier.

Le brun hocha la tête en souriant.

— Exact. Kings était furieux, parce que selon lui, personne ne croirait plus mon histoire avec Pansy suite à ça. Alors...

Hermione laissa échapper un rire nerveux.

— Bon sang Harry. Je t'adore, mais parfois j'ai envie de te frapper... Comment arrives-tu à toujours te retrouver dans des situations impossibles ?