Ouvert d'esprit

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Bonsoir !

Quelques nouvelles comme promis !

Ma jambe se porte pas trop mal... mieux qu'il y a quelques jours en tous cas. J'ai encore mal, mais ça devient supportable avec les anti-douleurs. Par contre... je dors beaucoup !

Je désespère de reprendre mon rythme habituel, je suppose que c'est le temps de me remettre de l'intervention, de l'anesthésie et des anti-douleurs à hautes doses.

En attendant, voici la suite de Protection Rapprochée !
Bonne lecture et à demain soir pour la suite ;)

Lili

Le lendemain matin, Harry s'était réveillé en premier, légèrement nerveux. Depuis la veille au soir, il pensait à la une de la Gazette, à la façon dont Skeeter présenterait les choses.

Sur le moment, il n'y avait pas pensé, réagissant juste à l'instinct et profitant de ce merveilleux moment de complicité avec Drago Malefoy, cet instant où ils avaient semblé en parfaite osmose.

Et même alors qu'il s'interrogeait, lorsque Pansy lui avait proposé de partager son lit « en tout bien tout honneur », il avait adoré l'éclair de jalousie dans le regard gris du blond, tout comme son soulagement manifeste lorsqu'il avait décliné l'invitation avec un sourire.

En silence, il ouvrit la fenêtre et s'accouda au bord, savourant la fraîcheur piquante du matin, et se laissant aller à rêvasser, en attendant la livraison de la Gazette.

Lorsque le point sombre du volatile apparut à l'horizon, il sentit son cœur se mettre à tambouriner, à la fois impatient et effrayé.

Il ne s'étonnait même pas de sa fébrilité : après tout, Drago Malefoy avait toujours réussi à lui inspirer les émotions les plus fortes qui soient...

Il arracha presque le journal des griffes du livreur à plume et il le déplia avec impatience, ne prenant même pas la peine de refermer la fenêtre.

En voyant la photo, il se figea, et il prit une teinte écarlate, haletant presque alors que son cœur dansait la sarabande dans sa poitrine.

Rita Skeeter n'avait mis aucun titre, jugeant que l'illustration était suffisamment explicite.

L'image couvrait la moitié de la page, immense.

Il était évident qu'ils étaient dans l'atrium du Ministère et Drago et lui se tenaient côte à côte. Drago avait la main posée sur sa nuque et ils se fixaient, avec une intensité étonnante. Puis, ils fondaient sur les lèvres de l'autre, s'embrassant comme s'ils étaient seuls au monde.

Ce ne fut que quelques longues minutes plus tard, après avoir enfin réussi à détourner ses yeux du sujet principal de la photo que Harry découvrit que Pansy apparaissait dans l'image, en arrière-plan. Elle les fixait d'un air stupéfait, figée par la surprise...

Harry soupira, et jeta un regard d'envie vers la porte de la chambre de Drago. Il était tenté d'aller le réveiller, juste pour lui montrer cette photo.

Sans compter qu'au réveil, le blond serait peut-être moins sur ses gardes.

Face au tour dangereux que prenaient ses pensées, Harry secoua la tête, s'avouant enfin qu'il voulait réitérer l'expérience. Il voulait qu'ils s'embrassent de nouveau. Et il se replongea dans l'observation de la photo, se souvenant avec précision de ce qu'il avait ressenti lorsque leurs lèvres s'étaient jointes.

*

Drago Malefoy avait passé une mauvaise nuit. Il s'était tourné et retourné, nerveux, sans comprendre ce qui le mettait dans cet état.

Puis, il s'était enfin assoupi d'un sommeil agité.

Lorsqu'il se réveilla, il cligna des yeux, perplexe, ne comprenant pas ce qui l'avait tiré de son sommeil peu reposant. Un léger bruit provenant du salon lui apprit que Harry était debout et il maudit l'appartement de Pansy, où ils n'avaient aucune véritable intimité. Pas comme dans son manoir où deux personnes pouvaient vivre sans jamais se croiser...

Il hoqueta brusquement lorsqu'il sentit la magie de Harry tourbillonner jusqu'à lui et l'entourer comme une douce couverture.

Habituellement, il ressentait la colère ou l'inquiétude de l'ancien Gryffondor. Là, il n'arrivait pas à déterminer ce qu'il dégageait comme émotion, mais c'était positif. Clairement positif.

Habituellement, Drago réfléchissait soigneusement avant chaque action. Il était un Serpentard après tout, et il ne se laissait jamais contrôler par son instinct.

Cette fois pourtant, il sortit de la chambre trop curieux pour se méfier.

Harry lui tournait le dos, et Drago avança silencieusement, pieds nus.

En voyant ce qui accaparait son attention, il ne put retenir un hoquet stupéfait, se maudissant d'avoir trahi sa présence, lui retirant toute possibilité de fuite.

Harry sursauta et leva les yeux vers lui, lui offrant un sourire amical. Hésitant, Drago hocha la tête et désigna le journal du menton.

— Le message semble être passé non ?

Le brun se mordilla la lèvre, avant de hausser les épaules d'un air amusé.

— Et bien, nous verrons les réactions provoquées.

Drago grogna, même s'il remerciait intérieurement Harry de ses réactions détendues. Le Gryffondor ne semblait pas rebuté par l'idée de l'avoir embrassé, lui, son rival.

— Potter ! Le monde magique n'est pas spécialement... ouvert d'esprit. Alors ça... leur précieux sauveur dans les bras d'un Mangemort... tu peux être certain que les Aurors vont être sur les dents et recevoir des plaintes par dizaines !

— Des plaintes ? Parce qu'on s'est embrassés ?

Drago roula des yeux, avant de ricaner.

— Philtre d'amour, potion, imperium, ou autre sort noir, objet enchanté pour te forcer à m'apprécier... Tout ce qui pourrait expliquer que tu acceptes de me côtoyer. Je suis même certain qu'il y en aura pour demander une révision de mon procès en jurant que tu étais déjà sous ma coupe lorsque... tu as parlé pour moi.

Avec fascination, Drago vit les yeux de Harry passer au vert sombre sous la colère, et sa magie se fit plus présente, provoquant un frisson.

Le brun attrapa son poignet pour attirer son attention et le contact de leurs épidermes l'électrisa. Il cligna des yeux, luttant pour ne pas se jeter sur son ancien camarade et pour ne pas laisser transparaître son trouble.

— Ne t'inquiète pas pour ça. J'en fais mon affaire.

Le blond hoqueta et essaya de s'écarter, mais Harry ne semblait pas décidé à le laisser aller s'isoler.

— Malefoy, je ne vais pas te tourner le dos, quoi qu'il arrive.

La sincérité manifeste du chouchou du monde magique le frappa et il se dégagea, furieux de l'entendre lui offrir quelque chose — quoi que ça puisse être.

Si Potter s'entêtait, il allait être entraîné dans sa disgrâce, après tout.

Alors, il redressa la tête, et s'obligea à afficher un mépris qu'il ne ressentait pas.

— Même si c'est à la demande de la belette et de sa Miss je-sais-tout ? Tu les abandonnerais ?

Il s'attendait à beaucoup de réactions de la part de Harry. Qu'il lui hurle dessus qu'il se vexe. Qu'il proteste ou qu'il soit gêné.

Mais certainement pas à ce sourire calme, comme s'il avait percé à jour le tumulte de ses pensées.

Protection rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant