Red Blood Love (VF) [Complète]

Rupture

Note : Bonjour tous, désolée pour le retard. Ce chapitre comporte une scène de violence physique intense ainsi que des insultes. Soyez prévenu et lisez en votre âme et conscience.

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Comment décrire l'état d'esprit de Gael pendant ce début de soirée ? Sa mère est arrivée quelques minutes plus tard, s'excusant de son retard dû à un accident sur la route. Ils sont rentrés chez eux presqu'en silence, comme tous les jours. Gael était complètement plongé dans ses pensées, essayant d'analyser cet état d'esprit totalement nouveau. Une fois chez ses parents, il a agi comme il le faisait d'habitude, complétement mécaniquement. Il ne s'est pas posé la question de prévenir Médéric de l'incident. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il voulait le garder pour lui encore un peu. Peut-être pour mieux l'expliquer à Médéric ensuite. Cette paix intérieure était tellement... bonne ! Sa mère l'appelle pour le repas. Son père le regarde avec sévérité, comme d'habitude. Mais au lieu de vouter le dos et d'éviter son regard, Gael se redresse. Sa mère lui lance des regards étonnés et tente un sourire. Il lui répond de même. Gael est étonné de se rendre compte qu'il lui est facile de briser le mur de glace installé entre lui et ses parents. C'est d'une facilité enfantine de maintenir une conversation, de sourire, de rire... sa mère en a les larmes aux yeux et son père sourit plus qu'à l'accoutumé.

Une fois le repas fini, il aide sa mère, prépare un petit sac et se prépare pour sa soirée. L'eau coule sur lui et son souffle se coupe, lui faisant plier les genoux. La faiblesse disparait rapidement. Il se rend compte que depuis l'altercation dans le parking il vit sa vie complétement en dehors de son corps. Cela le fait sourire. Il s'imagine sa propre marionnette. Un fou rire incontrôlable le prend, légèrement hystérique. Il se reprend. Une petite voix lui murmure qu'il n'est pas dans son état normal et il est d'accord avec elle. Mais pourquoi s'empêcher d'être dans un si bon état d'esprit et revenir aux peurs permanentes ?

Il quitte la maison un quart d'heure plus tard et prend un taxi vers le quartier de Médéric.

C'est un quartier populaire avec une vie active. Médéric n'habite pas sur l'avenue du quartier mais deux rues derrières, près du fleuve. L'avenue est bourdonnante en ce vendredi soir. L'air est lourd et le tonnerre gronde au loin mais, comparer à la journée, c'est tout à fait respirable. Les gens en profitent pour sortir en couple, en famille ou en groupe. Le bar sur lequel Gael a jeté son dévolu est grouillant de vie. Une majorité masculine beuglent, un verre à la main devant le match qui se déroule sur grand écran. L'odeur est un peu rance, composée de bière échaudées, de corps en sueur ou mal lavé. Gael se faufile entre les groupes et les tables vers le bar. Son cœur bat un peu rapidement mais il n'arrive pas à décider s'il s'agit de peur ou d'excitation. Il ne s'est plus retrouvé au milieu de tant de monde depuis...très longtemps. Il essuis ses mains moites sur son jean et arrive enfin jusqu'au comptoir à la barre de zinc terni. Il est assez lucide pour savoir qu'il n'a pas le droit de boire de l'alcool avec le traitement médical. Il se commande un soda avec des glaçons et, une fois servi, il s'installe dos au comptoir pour suivre le match. Les cris fusent, les insultes contre les joueurs aussi. Plusieurs mouvements de foules ont lieu, entrainant Gael plus au milieu des gens. Il sourit car il n'est pas spécialement angoissé alors que rien que la semaine dernière, sortir pour aller chercher un sandwich pour le repas du midi avait été une épreuve. Son nouvel état d'esprit l'enchante même si l'impression d'être déconnecté de son corps persiste.

Regarder un match de foot parmi des fans a quelques chose de passionnant. Il en a eu fait lorsqu'il était petit mais plus depuis le collège et le début de son harcèlement. Il se prend au jeu, encourage tel ou tel joueur, râle après l'arbitrage... un mouvement de foule le pousse vers le dos d'un homme qui en renverse son verre. Gael ouvre la bouche pour s'excuser lorsque l'homme se retourne.