Red Blood Love (VF) [Complète]

Reportage - 1

Combien de temps sont-ils restés dans les affres du plaisir post-coïtal ? Médéric est le premier à réagir. Il caresse les cheveux de Gael qui grogne.

— Il faut qu'on aille te nettoyer, Dao.

— Vas-y. Moi je ne bouge pas.

Médéric soupire. Lui non plus n'a pas envie de bouger mais il sait que si Gael ne se nettoie pas, quand le plaisir retombera, cela lui sera désagréable. Il se dégage de l'étreinte de Gael, faisant rouler le corps de celui-ci sur le dos. Gael grogne encore. Médéric trouve cela adorable.

— Je reviens.

— Hum...

Alors qu'il descend du lit, son pied heurte quelque chose de dur qui tombe au sol. Gael n'a aucune réaction. Médéric, se penche pour ramasser l'objet. Il s'agit du poignard. Il le fait tourner lentement dans sa main, son regard comme hypnotisé par la lame. Pourquoi l'a-t 'il récupéré derrière le bar ? Cette question lui effleure à peine l'esprit. Le poids de l'objet le fascine, sa lame est aussi longue que la poignée. Elle n'est pas brillante comme les couteaux de cuisines mais terne. Il devine à peine son reflet à l'intérieur. Il repense à la scène, à peine deux heures plus tôt. Il la revit en détail dans son esprit. Rien que cela et son cœur accélère. Qu'est-ce qu'il ressentirait si c'était lui ? Serait-ce intense ? chaud ? brutal ? ou au contraire froid et tout en finesse ? Ses yeux dévient de la lame sur le corps alangui. Gael est étendu sur le dos, le bleu sur sa joue est bien visible, ses lèvres sont irritées d'avoir été embrassé et mordu. Son cou, son torse, ses épaules portent les marques d'amour de Médéric, même le haut de sa cuisse est marqué d'une empreinte de cinq doigts.

Médéric remonte sur le lit, le couteau à la main. Á quatre pattes au-dessus de Gael, son souffle s'accélère. Gael est complètement étendu, offert, en confiance... cela serait si facile de...

De la pointe du couteau, sans toucher la peau, il commence sur le front... descend la lame sur l'arête du nez, puis les lèvres. Il pourrait, s'il le voulait, juste appuyer plus fort et elles se couvriraient de sang. Il voit les lèvres s'étirer dans un lent sourire et se rend compte que Gael le fixe. Ses yeux brun presque translucides, n'expriment aucune peur. Par provocation, Gael incline la tête en arrière. Il sent la pointe du couteau passer de son menton à la ligne de sa gorge. Elle s'arrête sur la pomme d'Adams. Le souffle de Médéric est rapide et brulant, il le sent sur sa joue. La pointe est remplacée par le tranchant de la lame. Gael avale sa salive alors que son cœur accélère. La pointe continue son chemin, redessinant les os de sa gorge, parcourant son plexus solaire. Il sent la piqure de celle-ci au-dessus de son cœur. Il en a le souffle coupé. La voix basse et rauque de Médéric le fait frissonner.

— Tu te rends compte, Gael ? Si je presse un peu plus fort ici. Tu meurs.

Pour appuyer ses propos, Médéric pique à peine la peau sous le téton gauche. Le souffle de Gael se coupe un instant avant de repartir de plus bel, rapidement. Médéric n'attend pas de réponse et le couteau reprend sa course sur le ventre qui monte et descend.

— Si tendre... si souple...Oh !

Médéric quitte enfin la lame des yeux pour chercher ceux de Gael en souriant.

— Encore ?

Gael se lèche les lèvres. Médéric secoue la tête.

— Vingt-trois ans et plein d'énergie.

La lame remonte le long de la verge qui tente de se redresser. Cela fait rire une nouvelle fois Médéric.

— Essaie de deviner où, sur le corps humain masculin, se trouvent la peau la plus fine.