Tabula Rasta

67 2 2
                                    

note : Bonjour ! Je n'ai plus assez de chapitre en FR pour suivre la version anglaise et poster deux fois par semaines. A partir de maintenant et ce, jusqu'à la fin de l'histoire, je posterais le chapitre Français le lundi uniquement. Désolée pour le ralentissement...bonne lecture !

______________________________________

Gael n'est rentré chez lui que le dimanche soir. L'accueil maternelle a été plus que frileux. La tension à la maison était palpable et asphyxiante. Une fois dans sa chambre, Gael a regardé partout autour de lui. Comme la dernière fois il note que sa chambre est restée telle qu'elle était il y a dix ans. Même lit une place, même papier peint bleu avec des ballons, même poster... Cela le dégoute. Pourquoi maintenant ? qu'est ce qui a changé ? Il a un hoquet de dérision. Tout a changé. Tout. Médéric est entré dans sa vie comme un rayon de soleil après une vie en hiver. Il s'est épanouie grâce à lui, grâce au Centre et il s'était enfin réalisé. Gael s'approche d'un poster et le déchire d'un coup. Il continu avec celui d'à-côté. Ce n'est plus sa vie. Sa vie est ailleurs. Loin de cette maison. Il ouvre son armoire, attrape le sac de voyage et commence à y ranger ses vêtements et autres affaires. Après une demi-heure intensive, il se rend compte que sa vie ne tient que dans deux sacs et un plus petit. Pendant cette demi-heure il a réfléchi encore et encore. Faire le bilan de sa vie alors que dehors le ciel se dégageait sur une nuit limpide. Cette vie ne lui convient plus. Il ne veut plus ne pas être lui-même. Il ne veut plus rester figer dans l'image que sa mère se fait de lui. Il n'est plus comme cela... l'a-t-il déjà été ? au fond de lui il s'avoue que ce qu'il est maintenant est loin de la victime qui a été. Il a subi plus que de raison le harcèlement de ses camarades mais au final c'était peut-être justement parce que ceux-ci voyaient qui il était vraiment. Á l'intérieur de son cœur il n'y a de la place que pour Médéric et la violence rageuse. Il ne ressent aucun remords d'avoir tué. Il ne ressent aucune honte à aimer cela. Il ne ressent aucune empathie véritable ni pour ses victimes ni pour Noah. Noah... alors pourquoi a-t-il voulu l'aider ? pendant un bref instant il s'est revu en lui alors qu'il se faisait battre et humilier... peut-être s'est-il projeté vers le gamin, peut-être est-il encore assez humain pour vouloir que personne ne soit comme lui ? Gael s'approche de son bureau pour trier ses affaires d'école reprenant le fil de ses pensées. Bien sûr elles sont toutes dirigées vers Médéric. Sa beauté, son animalité, sa froideur... cet homme tellement ambivalent, son esprit analytique si sexy, et surtout la croyance absolue dans ses mots lorsqu'il dit qu'il prendra soin de lui. Gael sait pourtant qu'il n'est pas invincible et que ses faiblesses et ses failles sont ce qui lui plait le plus. Gael sait que pour Médéric il est un pilier au même titre que Médéric l'est pour lui. Gael rit doucement. Si le monde pouvait se limiter qu'à eux seulement... personne d'autre ne compte. Personne d'autre n'est important. Il remplit son dernier sac avec ses livres et son ordinateur puis envoie un message à Médéric. « Viens me chercher. » Court, concis froid...

Il sort de sa chambre, trainant ses valises derrière lui. Il a une demi-heure avant que son amant arrive. Il pose ses sacs dans l'entrée. Sa mère ouvre de grands yeux.

— Mais qu'est-ce que tu fais ?

— Je vais vivre chez Médéric.

— Quoi ? qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce qui te prends ?

Gael hausse les épaules.

— C'est comme ça.

Sa mère s'approche pour le détaillé. Elle lui prend le visage entre les mains.

— Tu es malade... oui c'est ça. Tu ne t'es pas encore remis de ton passage à l'hôpital. Tu...

Gael repousse sa mère doucement.

— Non, tout va bien.

— Mais tu ne peux pas partir comme ça, tu es rentré il y a quelques heures ! Oh, je sais ! c'est de sa faute, hein ? c'est lui qui t'a mis des idées stupides dans la tête ! je le savais, cet homme n'est pas bon pour toi ! Je ne sais même pas pourquoi ils ont laissé cet...ce... pervers entrer dans l'institut. Il t'a complètement tourné la tête... non, c'est le Centre ! avec leurs thérapies bizarres et leurs drogues ! Je... je vais te sortir de là, tu resteras avec maman. Je prendrais soin de toi... nous n'avons pas besoin d'eux. Tu n'as besoin que de ta mère... tu...

Red Blood Love (VF) [Complète]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant