Red Blood Love (VF) [Complète]

Flashback

Il est dix heures du matin. Médéric franchie la porte du café sous la clochette qui tinte. Un coup d'œil circulaire lui montre Christophe Célestin assit, dans le fond devant un café. Il note les vêtements décontractés : jean usé et tee-shirt. Il remarque aussi le genou qui bouge nerveusement dans une paire de Dock. Sa coiffure désordonnée et le début de barbe n'ont rien en commun avec l'inspecteur tiré à quatre épingles du début de semaine. D'un pas circonspect, il s'avance. Gael l'attend à la maison. Ils ont débattu pour savoir si Médéric devait y aller seul ou non. Médéric tire la chaise, faisant lever les yeux du policier de son portable. Christophe le salut d'un mouvement de tête.

— Je suis content de voir que vous êtes venu.

Médéric s'assoit.

— Votre message était très intriguant.

Christophe sourit.

— C'était un peu le but. Je veux vraiment vous parler Médéric, je peux vous appeler Médéric ?

Médéric donne son accord et commande un jus de fruit. Ils attendent que la serveuse reparte pour reprendre leur conversation. Christophe croise ses bras sur la table.

— En premier lieu, sachez que je ne suis pas de service. C'est pure curiosité de ma part et si vous ne souhaitez pas répondre, ce n'est pas grave. Et que si vous souhaitez me parler, ce que vous dira ne sortira pas d'entre vous et moi et je ne l'utiliserais pas dans le cadre de mon travail.

Médéric médite les paroles en tétant sa paille.

— Je ne vous suis pas. Imaginons que je vous dévoile un grand secret mais que lorsque vous revenez m'interroger pour votre travail, je vous donne une autre version. Comment ferez-vous ? Comment ferrez-vous si je vous annonce que j'ai tué ma voisine de quarante-six coups de couteaux et que j'ai enterré le corps dans la petite cours arrière une nuit de pleine lune, mais que lorsque vous revenez pour m'interroger je vous jure sur la tête de ma mère que j'étais en voyage en chine ?

Christophe lui sourit. Médéric a le temps de penser que cet homme est plutôt mignon. Christophe enchaine.

— Vous êtes intelligent, je ne sais. Je ne suis pas bête non plus. Si ce que vous évoquez se passe, je trouverais un autre moyen de trouver la vérité. S'il y a une vérité à trouver, soyez assurer que je la trouverais.

Médéric jauge l'homme. Ils ont à peu près le même âge. Il sent qu'ils ont à peu près la même façon de penser. Il sourit. Cela serait un adversaire vraiment intéressant.

— De toute façon je n'ai rien à cacher. De quoi voulez-vous discuter, inspecteur ?

— Si je vous appelle Médéric, appelez-moi Christophe.

— De quoi voulez-vous discuter, Christophe.

— Je voudrais parler de Juliette Manson. Notre rencontre m'a fait penser à cette affaire dont certains points restent obscurs.

Médéric s'adosse à son siège, mettant le plus de distance entre eux, comme pour se protéger. Il fronce les sourcils.

— C'est une affaire réglée.

— En effet. Je ne la rouvrirais pas. Je veux juste comprendre. S'il vous plait.

Médéric soupire. Il savait que cela aller arriver à un moment ou un autre. Surtout avec l'émission sur le Centre. Christophe Célestin ne sera que le premier.

— Ok. Que voulez-vous savoir ?

— Je vais y aller directement, sans détour. Si vous êtes gay, pourquoi ne pas l'avoir dit au juge ? Cela aurait régler toute cette affaire.