Red Blood Love (VF) [Complète]

Premier Sang

note : Attention chapitre comportant une scène violente. 

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Finalement Sonia a rappelé Daniel qui s'est excusé pour aller la retrouver. Médéric a fini tranquillement son repas, payé pour les deux et est parti. Il n'a pas envie de rentrer et, vue l'heure, Gael ne l'appellera pas dans l'immédiat. Il conduit tranquillement vers chez lui mais bifurque au dernier moment. Il roule quelques kilomètres de plus puis se gare devant une ancienne entreprise de pêche qui se trouve près des quais. La nuit est là mais, pour une fois, l'air n'est pas irrespirable. La lune se reflète contre l'eau couleur encre qui clapote doucement. Autant prendre l'air. Il a l'idée de se débarrasser du couteau, car c'est tout de même une preuve. Médéric commence à flâner le long du quai désert. Beaucoup de choses se bouscules dans sa tête. Il repasse ses derniers jours en revus. Déjà, il est rassuré sur un point : Son désir pour Gael ne s'est pas éteint, bien au contraire. Sa fascination pour lui est aussi bien présente. Il n'y a pas que du désir et des sentiments, non. Il y a aussi cette obsession de lui qui serait effrayante si elle n'était pas partagée. Le petit n'a pas eu peur alors qu'il le caressait de la pointe du poignard, il en a été excité plutôt. Autant que lui. Médéric sourit. Qu'est-ce que cela raconte sur le couple ? Mais est-ce vraiment le therme ? Couple, partenariat, duo... ? Leur secret, à présent. Willy... le visage déformé et gonflé sous les coups de Gael. Leur mensonge alors qu'ils ne se sont même pas concertés, le jeu d'acteur particulièrement brillant de Gael. Il trompe les inspecteurs, il trompe ses parents... et lui ? Médéric secoue la tête. Il a une confiance telle en lui ! Ses gémissements n'étaient pas simulés, ses soupirs, ses cris non plus. La violence de Gael est terrifiante. Qui pourrait soupçonner ce jeune homme, beau, au sourire discret, de cacher autant de barbarie ? Médéric est ravi d'être le seul à le connaitre... vraiment le connaitre et si Gael lui ment, et si Gael fini par le tuer, et bien soit ! Médéric s'accoude à la barrière et regarde devant lui, sans réellement voir l'étendue d'eau. C'est comme fréquenter un tigre. On pourrait croire que ce grand félin est un gros chaton mais c'est beaucoup plus excitant. Mortel mais foutrement excitant ! Il se redresse, prêt à reprendre sa marche. Mais il est arrêté net. Trois silhouettes l'entourent. Il ne les a pas attendu arriver.

— Hé monsieur, on se promène ?

Le cœur de Médéric se met à battre rapidement. Peur ? excitation ? Il bat vite, si vite qu'il en a le souffle court. Son sang semble charrié de la lave en fusion. Puis d'un coup, tout se calme, comme la dernière fois. Il a l'impression que tous ses sens sont aiguisés à l'extrême. Il voit celui de gauche reniflé et se frotter le nez avec un tic nerveux sur la joue. Celui de droite à les mains qui tremblent. Celui du milieu, semble être celui qui dirige. Ses yeux sont complètement sombres dans le clair de lune. Sa paupière et sa joue ont des tics nerveux.

— Camés...

La voix de Médéric n'est qu'un souffle. Un lent sourire étire ses lèvres. Il sait qu'ils ne le laisseront pas partir.

— Mes copains et moi on est un peu juste, ça serait sympas de nous donner de l'argent, tu comprends ?

Les trois hommes se rapprochent. Médéric peut sentir l'odeur rance de corps non lavés.

— Pas ce soir, désolé. J'ai d'autres projets.

La main de Médéric se referme sur le couteau dans sa poche. Celui du milieu penche la tête sur le côté, perplexe.

— Tu te fous de nous ? tu crois qu'on rigole ?! On veut ton fric. On est trois, tu es seul. C'est soit tu nous le donne et t'es pas mort. Soit on te tue et on prend le fric. D'une façon ou d'une autre t'es perdant.

Médéric lève un doigt pour le secouer devant le jeune homme.

— Tsss...tsss... tu as oublié l'option où c'est moi qui te tue.