Á ce point-là ?

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Médéric et Gael restent une dizaine de minutes à la cafétaria pour finir de donner le change, puis ils quittent le Centre. Une fois dans la voiture, Gael s'essuie les yeux et s'affale sur le siège.

— Je n'ai pas envie de rentrer à la maison, Médéric.

Ce dernier se penche pour l'embrasser rapidement, puis allume le moteur avant de quitter le parking.

— Je sais, mais il faut.

— Tu penses que les inspecteurs reviendront à la charge ?

— Peut-être. Surement même. Tu es leur coupable idéal.

Gael rit doucement.

— Mais je suis le coupable, oui.

Médéric sourit.

— Personne ne pourra nier vos deux altercations et avec ton passé, les gens seront plus sensibles à prendre ton parti que celui de cette grosse brute de Willy.

— Mais s'il se réveille et qu'il leur dit...

— Leur dire quoi ? Qu'une de ses victimes a été plus forte que lui ?

— Et s'il veut se venger ?

Le sourire de Médéric est lumineux.

— Qu'il essaie !

Gael se rassoit comme il faut. Il croise les bras.

— L'inspecteur Célestin semblait te reconnaitre.

Médéric reste silencieux un instant.

— Je ne me souvient pas de lui. Mais tu sais, l'affaire d'il y a deux ans, a fait la première page des journaux pendant plusieurs semaines. J'ai été montré du doigts comme un prédateur et elle, comme une victime. Elle a porté plainte pour tentative de viol, il est normal qu'on la croie elle, plutôt que moi.

— Pourtant tu as été acquitté.

— Oui. Mais ça n'a pas été facile. Si elle ne s'était pas contredite plusieurs fois... et inventé des mensonges de plus en plus gros sur notre...relation. J'aurais pu finir en prison. Mon nom doit quand même toujours être sur la liste des délinquants sexuels.

— Ils vont te chercher des ennuis ?

— Je ne pense pas... peut être pour vérifier mon... notre alibi et voir si je ne t'ai pas mal influencé.

Gael éclate de rire.

— Pour l'alibi, il suffit qu'ils demandent aux voisins.

Médéric lui sourit et son regard se fait gourmand alors qu'il passe sur le visage, puis le cou de Gael. Ce dernier sourit timidement, satisfait de l'attention de Médéric.

— Tu es sûr qu'il faut que je rentre chez moi, tout de suite ? Il fait nuit. On pourrait... je ne sais pas... trouver un endroit tranquille ?

Médéric lui caresse la cuisse, puis plus haut, jusqu'à presser le sexe dans le pantalon. Gael en a le souffle couper et le relâche en tremblant. Médéric repose sagement ses mains sur le volant.

— Tentateur !

— Allumeur.

Médéric sourit à Gael.

— Tu dois rentrer chez toi. Surtout si les policiers ont parlé à ta mère. Elle doit se faire un sang d'encre.

Gael soupire, las.

— Je n'ai pas recharger mon portable. Elle a dû m'appeler une bonne centaine de fois. Je ne sais pas ce qui me fatigue le plus. Qu'elle s'inquiète comme une mère poule ou bien qu'elle m'ignore par désespoir.

Red Blood Love (VF) [Complète]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant