Je suis resté avec Oikawa un moment dans le gymnase. C'était silencieux, nous étions ensemble, à se câliner une dernière fois...J'avais reçu une photo de Judith : elle se trouvait dans un café avec Tendo et Semi. Elle souriait, Tendo aussi... Semi, lui, regardait ailleurs. Ca me rappelle qu'il m'avait légèrement piqué tout à l'heure, lorsqu'il avait dit que nous ne nous verrions pas ce soir... Cette habitude de début de semaine, en soirée, s'était finalement brisée elle aussi.
Oikawa – Shiratorizawa...
Moi – Ca me fait penser que j'ai quelque chose à faire.
Je me redressa.
Moi – Quinn est quelqu'un d'adorable. Tu n'as pas intérêt à jouer avec elle.
Oikawa – Est-ce que j'ai déjà joué avec toi ?
Moi – Pour un faux petit-ami tu étais plutôt fidèle.
Oikawa – Toi aussi. Dit-il amusé. Hum, dis-moi un truc Mymy, tu apprécies les passeurs toi, non ?
Je me mis à sourire, gênée.
Oikawa – Haha... Je vais rejoindre les gars. Je pense qu'une conversation s'impose avec eux, ils ont dû voir la vidéo.
Moi – Quinn est avec son frère. N'en profite pas.
Il s'était redressé à son tour avant de m'embrasser la joue.
Oikawa – C'est terminé.
Moi – Oui. C'était plutôt facile.
« Plutôt facile » ...
J'avais laissé Oikawa rejoindre les volleyeurs. Moi, j'étais partie à la patinoire. Pour que le cauchemar se termine une bonne fois pour toute, il faut détruire le poison.
Je me suis introduite dans l'espace sombre à cause des grands stores fermés. Je me suis hissée jusqu'aux casiers : il y avait mon sac de sport avec mes patins à glace. Je les avais pris.
Assise sur l'un des sièges des gradins, je commença à déchirer tout doucement le body de compétition que mes parents avaient acheté en début d'année. A chaque morceau de tissu déchiré, c'était une douleur qui s'effaçait.
La patineuse artistique et Emy ne se sont jamais aimé. Elles n'ont jamais pu se voir, elles ne se sont jamais fait confiance. Elles se sont hais, trahis, détesté, craché dessus. Là, à chaque morceau de tissus disparu, la patineuse artistique mourrait. Chaque déchirure était en réalité un coup de feu pour tuer à petit feu la patineuse. Les points de vie de cette héroïne vue par mes parents s'envolaient, ils se dirigeaient vers Emy, vers moi, vers la vraie personne que je suis. Ces petits points de vie me faisaient renaître, me faisaient revivre. La vie que j'avais abandonné il y a 4 ans et demi revivait enfin. Emy, juste Emy, était là, parmi moi.
Le vêtement n'était plus qu'un tas de poussière, un tas de morceaux... Ces morceaux exprimaient cette vie sale, nulle... ET LES PATINS. Ah ! Ces fameux patins artistiques, ces fameux patins qui m'ont défoncé les pieds. Ces patins qui m'ont laissé des ampoules, des coupures, des déchirures. Ces patins qui me faisaient du mal, des oreilles jusqu'aux chevilles. Un poison qui tuait à petit feu. Un poison que je voulais détruire, immédiatement.
Inspire. Expire.
INSPIRE. EXPIRE.
J'aurais pu les donner à Judith, ils sont propres, neufs... Mais, c'est un objet du diable. Mes parents avaient payé une fortune pour cet instrument de torture. Performant pour perforer les pieds. Utile pour détruire les talons. Un objet qui te tue intérieurement.
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MENSONGES (HAIKYUU)
FanfictionLa famille Kinney et la famille Oikawa se fréquentent depuis plusieurs années maintenant, et ce pour une raison principale : les deux enfants uniques des deux familles. Oikawa Tooru, un jeune prodige pour le volleyball. Kinney Emy, l'espoir féminin...