MENSONGES (HAIKYUU)

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[POINT DE VUE EMY]

Il était 5h00 lorsque je suis partie du lycée Nekoma. Mon sac à dos bombé de vêtements sur le dos, j'avais jeté un dernier coup d'œil au futon de Judith : elle dormait profondément avec cette mine bien triste. Je suis encore désolée Ju', mais tu le savais bien.

J'ai quitté le lycée sans réelle difficulté.

J'avais emprunté les couloirs comme en journée, je suis sortie dans la cour : il faisait frais. Mon écharpe rouge autour du cou, je m'étais mise à marcher à pas pressés jusqu'aux grilles du lycée. Les clefs de cette grande grille métallique étaient dans la serrure ; autrement dit, j'ai quitté le lycée sans réelle difficulté.

Les rues de Tokyo sont calmes à cette heure. J'avais peut-être mal choisi mon heure... Mais, sortir du lycée à la vue de tout le monde aurait été trop embêtant. Désolée Kim, tu vas te faire un sang d'encre tout à l'heure... Je me demande comment tu vas annoncer cette nouvelle à mes « parents », oui, mère et père.

Je m'étais rendue à la gare de Tokyo : j'avais traversé un skat parc, une ruelle où se trouve une boulangerie et un parc ensuite. D'après les horaires, le prochain train pour le district de Miyagi n'est pas avant 10h30. Il était 5h40 lorsque j'ai appris cet horaire.

L'écharpe rouge allait être ma meilleure amie pour ce tout début de matinée : dépliée, elle faisait penser à une sorte de plaid. Posée sur mes jambes, elle m'avait réchauffé un peu.

J'étais sur mon téléphone, plus précisément sur l'application instal'cam. Etrange, toutes les vidéos négatives qui me concernaient sont effacées. Ca indiquait que « ces vidéos enfreignaient le règlement de l'application ». Les comptes anonymes étaient bloqués aussi, et tous les commentaires malhonnête et méchant étaient effacés. Cheh.

Mon téléphone indique 80% de batterie. Je devrais l'économiser ; on ne sait jamais. Iwaizumi m'avait dit d'en garder... Il n'a pas tort, je ne sais pas où je serais ce soir, autant prévoir.

Je me suis éloignée de la gare aux alentours de 9h00. Je me suis rendue jusqu'à la boulangerie de tout à l'heure : j'avais demandé un sandwich au thon. Le vendeur m'avait regardé étrangement. Oui, un sandwich au thon à 9h00 ! Ca pose un problème ? 4 euros de parti. Ca, en revanche, ça pose un problème. Du vol.

Au moins, il me reste assez pour mon billet de train. 20 balles. Et ce n'est même pas la première classe !

Je suis retournée à la gare, sandwich en main et écharpe toujours avec moi. J'étais installée confortablement sur l'un des sièges disponibles au public, en train de déguster mon pain au thon, tomates, œufs, maillot, salade, quand une petite fille s'installa à côté de moi.

Une femme – Quand je pense qu'on est en retard à cause de tes bêtises ! On va se faire gronder par tati, Lilo ! Dit-elle stressée à la petite fille. Ne bouge pas d'ici, n'embête pas la dame, j'achète nos billets !

Lilo – Oui ! Souffla-t-elle.

Une fois la femme partie –

Lilo – C'est le jour du sandwich ? Me demanda-t-elle.

Moi – ... Huh ?

Lilo – Pfff... Tous les dimanches j'apporte un sandwich au beurre de cacahuète à Doudou le poisson !

Moi – ... « Doudou » est un poisson ?

Lilo – Mais aujourd'hui on n'avait plus de beurre de cacahuète ! Alors j'ai demandé à ma sœur qu'est-ce que je lui apporte ? Et elle a répondue « un sandwich au thon » ! Lâcha-t-elle exaspérée. Je ne peux quand même pas donner du thon à Doudou ! Le thon, Reprit-elle en chuchotant, Vous savez ce que c'est ?