La guerre des clans

Chapitre 5

- Petit Opale, murmura le guérisseur en passant par-dessus l'épaule du mâle.

Le chaton sursauta et tourna brusquement la tête. En reconnaissant Souffle Pur, il se détendit.

- Oh, salut Souffle Pur, répondit-il.

- J'aurais besoin de ton aide, commença le guérisseur.

Malgré le souvenir de la bile de souris, Petit Opale hocha la tête en signe d'accord.

- Patte de Jais est là depuis hier, mais il n'a pas encore eu l'occasion de visiter le camp. J'aimerais que tu t'en charges. Tu penses pouvoir le faire ? demanda Souffle Pur avec un sourire malicieux.

Le jeune chat haussa les épaules.

- Il n'a pas dit un mot depuis son arrivée, et discuter avec lui n'est pas vraiment ce que j'avais prévu.

Souffle Pur scruta attentivement Petit Opale. Il connaissait bien ce regard, Petit Opale ne disait pas vraiment ce qu'il pensait. Le guérisseur savait que la peur du rejet était derrière ses paroles.

- Tu sais, Patte de Jais est un peu comme toi.

Petit Opale leva les yeux, surpris.

- Comme moi ? répéta-t-il.

- Oui, lui aussi n'a plus ses parents, il est seul, expliqua Souffle Pur. Et ta situation te rend le mieux placé pour comprendre ce qu'il traverse. C'est pour ça que je compte sur toi.

Petit Opale baissa la tête, plongé dans ses pensées. Le guérisseur avait touché un point sensible. L'absence de ses parents et le rejet des autres membres du clan l'avaient profondément affecté.

Il se redressa avec une nouvelle détermination.

- Tu as raison. Je n'ai pas le droit de me comporter comme ça. Merci, Souffle Pur.

- Allez, va vite. murmura le guérisseur avec un sourire encourageant.

Le félin blanc pivota vers la pouponnière en face de lui et trotta jusqu'à l'entrée. Souffle Pur, satisfait de voir Petit Opale se mettre en route, s'éloigna avec un petit sourire, rejoignant son propre gîte.

Petit Opale s'arrêta juste à l'entrée, le cœur battant un peu plus fort. Il fixa ses pattes blanches et laissa son esprit vagabonder. Il imaginait le jeune matou noir recroquevillé dans un coin.

Il prit une profonde inspiration pour chasser ses hésitations et se décida à entrer. En franchissant les feuilles tombantes qui fermaient l'entrée de la pouponnière, il vit la lumière filtrée par la brèche.

Patte de Jais était là, étendu dans un coin, près de la brèche. Le jeune chat noir était couché sur un lit de mousse et de feuilles. Il avait les yeux ouverts, mais son esprit semblait vagabonder, comme s'il était pris dans un rêve lointain. Une douce brise, pénétrant par la brèche, vint caresser ses moustaches. Petit Opale ne pouvait s'empêcher de voir en lui un reflet de lui-même.

Petit Opale avança doucement, ses pas feutrés sur le sol de terre battue. Un léger bruit fit tressaillir Patte de Jais, qui tourna brusquement la tête. Leurs regards se croisèrent alors, deux paires d'yeux bleus profonds, et une lueur commune sembla les relier.

Patte de Jais brisa le silence d'une voix tranchante :

- Qu'est-ce que tu me veux ? demanda-t-il avec agressivité.

Petit Opale sursauta. L'agressivité du ton l'avait pris de court, le laissant désemparé. Il secoua brièvement la tête, comme pour chasser les ondes négatives, et se reprit.

- Le guérisseur de notre clan, Souffle Pur, m'a demandé de te faire visiter le camp. Ça te permettra de connaître un peu mieux les lieux et peut-être de mieux t'inté-