Au Delà des Frontières

Chapitre 31

Après mes mots, la jeune femme se leva toutes en larmes et alla se réfugier dans sa chambre.
Tandis que moi, je fixait nos parents.
- Tu es sûr de toi Mon fils ?
- Oui maman. En plus vous avez raison, c'est mon devoir que de prendre soin d'eux. En plus Kelyanna je tiens à elle et je ne veux pas la perdre.
Reprit-je en détournant le regard. Me voilà encore une fois dans une situation bizarre. Une situation qui m'oblige à faire et dire des conneries.
Je ne tiens en aucun cas à cette fille. Bien que dernièrement, nous avons eu de bons contacts, ça ne signifie absolument rien. Tout ça c'est pour le bien-être de l'enfant.
Et puis, en parlant de bien-être, il est vrai que ce mariage n'est pas du tout le bienvenu. Mais à  y penser, je pense que c'est une bonne idée. Surtout que je dois assurer l'avenir de mon fils.
- Bien dans ce cas. On reparlera de la date et des préparatifs plus tard.
- Ok maman. Bon ! Continuait je en me levant. Je vais discuter avec Kelyanna.
Ils hochaient tous la tête et continua leur discussion sur le mariage.
Quant à moi , je rejoint Kelyanna dans sa chambre.

Lorsque j'arrivai dans la chambre, je la vit couchée sur le lit, elle était en larmes. En la voyant comme ça, faut dire que, une tristesse m'envahi automatiquement. Je n'avais pas prévu tout ce qui nous arrive maintenant.
À  la base je devais juste changer de comportement et retourner chez moi. Cependant aujourd'hui tout n'est plus pareil.
Oui tout a changer pour nous deux, lorsque je me suis laissé convaincre par son gigolo de copain. Je n'aurai pas dû faire ça.
- Kelyanna. Dis je calmement en m'asseyant sur le rebord du lit. J'évitais au maximum de la toucher.
-....
- Je tiens à te présenter mes excuses pour tout. Car à  cause de mon acte, aujourd'hui nos destins se trouvent liés.
- Tu n'aurais pas dû accepter. En plus sans mon accord.
- Je le sais...Mais j'ai fait ça pour l'enfant.
-....
- Écoute je sais que je ne peux pas effacer tout ce que j'ai fait dans le passé. Cependant, je peux essayer d'améliorer les choses.
En t'épousant je vous protège toi et l'enfant au plan juridique. Et demain si je ne suis plus de ce monde, je suis certain que tu réussira à gérer les choses et aussi que vous ne manqueriez de rien.
- Arrête de parler de mort. Il ne t'arrivera rien.
- Tu sais je n'ai plus rien à gagner à présent.  Continuais-je en ignorant sa remarque. Donc laisse moi vous apporter mon aide. Il s'agit quand-même de mon fils. Et je veux son bonheur.
- Et avec quoi tu comptes t'occuper de nous ? Tu ne travailles pas et ne fait rien. Ne me dit surtout pas que ce sera avec l'argent de ton père.
- Wouaho comme elle me néglige. Calme toi ! Tu seras surprise de voir tout ce que ton mari peut réaliser.
- Ah bon...? Et ne dit pas ton mari. Car tu ne l'est pas.
- Pas encore. Et oui j'ai réalisé assez de choses.
Suite à ma phrase, qui selon moi ne l'avait pas convaincu du tout. Elle se tourna vers moi, me fixa perdu, avant de dire :
- Japhet pourquoi tu ne m'a pas abandonné avec l'enfant ?
- Quoi !!! Mais tu es complètement ma boule toi !!!
- En fait, je me disais que comme tu étais blanc et que tu détestais les noirs, tu ne voudrais pas de cet enfant.
- Ok on va rectifier le tir. Écoute moi bien, je n'aime pas les noirs et ça n'a pas changé. Je me suis juste fait à l'idée de te voir tous les jours maintenant à cause de Melki. Et vu que tu es sa mère, je me suis promis de prendre sur moi et d'essayer de te supporter, même ci ça ne m'enchante pas.
Aussi Melkisedek m'a apporter une certaine stabilité et un réconfort. Donc je ne peux au grand jamais rejeter mon sang. Sachant pertinemment que je dois mourir bientôt. Archange-Melkisedek est mon existence à présent.
Après mon récit, elle mit un bon moment à me regarder. Puis, elle sorti son plus beau sourire et me dit :
- Au fond tu n'es pas si méchant que ça.
- Pff...
- Tu sais j'ai écouter tout ce que tu m'as dit. Et je te promets d'y réfléchir. Donne moi Un mois pour à avoir ta réponse à propos du mariage.
- Bien.

Huit mois plus tard....

- Mademoiselle Zadio Tendresse Marie-Paule Kelyanna consentez-vous à  prendre pour époux M. Juan Carlos Japhet Santos ?
Demanda l'officier de l'Etat civil, c'est-à-dire le Maire de la commune de Cocody à  notre jeune mariée.

Suite à sa question, Kelyanna leva la tête et fixa l'homme ne face d'elle pendant un moment, puis détacha ses yeux de ce dernier et se mit à regarder son fils qui dormait dans les bras de la mère de Japhet.
Ensuite elle soupira et dit :
- Oui je le veux.
- Vous êtes maintenant unis par les liens sacrés du mariage.
Vous pouvez embrasser la mariée.
C'est la seule partie de cette cérémonie que Japhet aurait bien voulu supprimer dans le rite du mariage.
Mais il n'avait pas le choix. Puis se rapprochant d'elle, il leva son voile, ce qui lui permit de tomber sur la beauté fatale de son épouse. Cependant, même avec toute cette beauté, le jeune homme était indifférent à la femme face lui. C'est pourquoi, il se contenta de lui faire un petit smack.
Par-ailleurs, les tourtereaux se tournaient vers le public qui avait déjà commencé à acclamer et à faire des cris de réjouissances.

Chants....Danses....Cris.....
C'était un cortège phénoménal en ambiance qui accompagna nos jeunes mariés à leur lieu de réception.
Japhet et Kelyanna n'étaient pas les plus heureux de la terre, Mais bon...En voyant la joie sur le visage des siens et surtout en pensant au bien-être de leur enfant. Au fond ils s'étaient résignés à avoir pris la meilleure décision qui soit.

Point de vue de Kelyanna

Aujourd'hui est censée être le plus beau jour de ma vie. Pourtant je ne suis pas heureuse.
Premièrement, parce que mon mariage est un mariage arrangé et non un mariage d'amour.
Ensuite mon père n'est même pas venu à  mon mariage. Tout le monde était  là, y compris mon frère et mes amies qui m'avaient pardonné.
Mais celui qui m'a donné la vie, n'était même pas présent à  mon mariage.
Et j'ai si mal ! Qu'ais-je fait de si horrible  pour qu'il ne réussisse pas à  me pardonner ?
Je n'ai pas tué  quand même ? J'ai donné naissance à mon bébé.
Je me sens si mal.
J'étais assise dans ma chambre et me changeait en silence en laissant couler doucement mes larmes.
Quand subitement, la porte de la chambre claqua. En effet, surprise je me retournait et tombait sur Japhet.
- Tu pleures ?!! Dit-il paniqué en se rapprochant de moi.
Mais je ne lui répondit pas.
- Écoute si c'est de ma faute on peut tout arrêter tu vois ?
Japhet est vraiment quelqu'un de bien, au fond c'est une personne hyper faible et trop sensible. En tout cas pour le peu de temps passer en sa compagnie j'ai pu le constater. C'est quelqu'un de vraiment altruiste. Même ci ce n'est pas l'impression qu'il donne, Japhet n'est pas comme les gens pensent qu'il est. Je dirai même que c'était une carapace qu' il portait.  Une carapace qui s'est brisé à cause de la naissance de Archange-Melkisedek.
- Mais Non.... Repondis-je ne essuyant mes larmes du revers de ma main.
- Tu sais, je sais que tout s'est pas passé comme nous le voulons tout les deux dans notre vie. Mais je te promets de faire de mon mieux pour que tu n'ait pas à pleurer dans ce ménage. Car tout les deux nous sommes des victimes. Et en plus, tu es la mère de Melki et vu comment je suis accro à ma mère, si cet garçon constate que sa maman pleure tout le temps à cause de moi, je n'ose pas imaginer ce que ce petit oserait faire.
Après ces mots, on commença à rigoler tout les deux. Juste la manière qu'il a utiliser pour le dire était comique.
- Voilà je crois que comme ça c'est bien mieux.
- Merci. Reprit-je timidement en baissant la tête.
À  ma grande surprise, Il me prit dans se bras et me murmura :
- Les pleures sont des signes de faiblesses. Donc fait gaffe à ne plus pleurer. En plus j'aime pas les gens qui passent toute leur vie à  se morfondre. Quelque soit la situation que traversera, ait toujours la tête haute ma femme.
Wouahooooooo dites moi que ce n'est pas  un rêve et que, c'est bien Japhet qui vient de me dire tout ceci. Eh bien, la vie nous en réserve des surprises.
L'homme qui a passé toute sa vie à  me détester est le même qui me console aujourd'hui.  Vraiment seigneur quand tu fais mes choses.
- Bon change toi ! Je t'attends dehors. En plus les invités te réclament là.
- Ok.
- Bon je vais me changer à mon tour. On se retrouve sur la piste de danse. Dit-il une dernière fois dans un clin d'oeil avant de sortir.

Eh bien, je suis dépassée par la tournure que prenait ces événements.