Chapitre 2 : Dean

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Au comptoir, un verre à la main, je le regardais sans le voir. Un énième voyage d'affaires venait de m'éloigner de ma Russie natale. Habituellement, j'étais toujours partant pour discuter business mais cette fois, je serais bien resté à Saint-Pétersbourg, où d'autre affaires m'attendaient. Cependant, cette rencontre avait dû se faire. L'entreprise passait avant tout. Lorsque la transaction avec le milliardaire Américain avait été conclu, je m'étais rué dans le premier bar qui avait été à ma portée. Malheureusement, le restaurant où nous avions dîner, n'en possédait pas. Petrov m'avait suivi, accompagné de Dimitri, mon garde du corps. Je leur avais demandé de rentrer à l'hôtel sans moi mais visiblement, ils avaient du mal avec les ordres. Je m'évertuais à les ignorer alors qu'il s'était installé à une table, dans mon dos. Ils restèrent silencieux mais je pouvais sentir leurs yeux aller et venir sur moi. Cela m'irritait. Je n'étais pas un gamin à surveiller.

Je bus une lampée de mon whisky vingt ans d'âge comme si cela était de l'eau. Le but était de m'enivrer jusqu'à ce que je ne puisse plus avoir la capacité de penser. Cela remontait à près d'un an, pourtant le regard cruel et malsain, devant une mort certaine, de cette fille étrange me revenait encore et encore à l'esprit, en revenant à New York. Tous ces mois à me questionner sur elle, à penser avoir déliré sur ce que j'avais vu, même en m'étant rendu à l'enterrement de la jeune femme de vingt-six ans, faisant face à des parents endeuillés. La scène se jouait dans mon esprit constamment depuis deux jours alors que j'étais parvenu à passer à autre chose. Du moins, en surface, de toute évidence, me noyant dans le travail et les femmes.

D'un regard, j'invitais prestement le barman à me resservir lorsque mon verre fut vide.

Je pris une goulée. Son sourire mesquin apparut. Une autre. Ses yeux luisants s'imprimèrent sous mes paupières. Une autre. Son corps qui bascule dans le vide avec un sourire ravi.

Rien n'était cohérent dans cette affaire. Après une discussion inappropriée avec ses parents lors de sa mise en terre, j'avais appris que la jeune femme avait l'aspect d'un ange mais était quelqu'un de très perturber. Elle avait rencontré beaucoup de professionnels afin de déterminer si elle avait des troubles mentaux mais rien n'avait été détecter. Pourtant, elle aurait eu des phases qui avaient terrifié ses parents au cours de sa vie.

« - J'aime ma fille, vous savez, avait argumenté sa mère, mais elle me faisait peur. Il y avait quelque chose de mauvais en elle. Quelque chose de perfide. Elle se réjouissait du malheur des autres. Un jour, je suis tombé dans les escaliers. Je me suis casser la hanche. Mia était là. Elle s'est levée du canapé, le regard sur moi alors que je criais de douleur, et s'est arrêtée face à moi et à commencer à sourire, puis à rire devant ma douleur. Notre fille pouvait se montrer aussi adorable que maléfique.

Le père avait continué.

- Nous étions les seules personnes à avoir droit à un peu de sympathie venant d'elle. Notre famille ne voulait plus venir à la maison depuis que Mia avait quatre ans, époque où un changement s'était opéré en moi.

- Pourtant, elle a mal agi envers vous, faisais-je référence à l'histoire précédente.

- C'est vrai...mais elle a fini par se reprendre par la suite.

- Elle s'est calmée et m'a porté jusqu'au canapé pour m'y poser doucement. On avait l'impression qu'elle était en lutte constante avec elle-même.

- C'est la raison de son suicide, craqua le père. Elle nous a écrit une lettre avant de se donner la mort expliquant qu'elle ne pourrait pas tenir plus longtemps sans faire du mal à quelqu'un. Apprendre que son enfant met fin à sa vie parce qu'elle a des envies de meurtre... j'ai l'impression de l'avoir laissé tomber...

Bright DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant