Chapitre 27 : Dean

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Je me sentais en pleine forme. Je m'étais réveillé dix minutes plus tôt et avais foncé sous la douche. Lorsque j'étais revenu, Zylhia n'était plus dans la chambre. Elle avait semblé passé la nuit à me veiller car je devinais qu'elle ne dormait pas. Dès lors que j'avais ouvert les yeux, elle se tenait assise sur le lit, les yeux dans le vague, perdue dans ses pensées. Nous n'avions pas prononcé une seule parole. Je m'étais contenté de me lever afin de prendre ma douche. Je m'habillais tranquillement, lorsque des éclats de voix m'interpelèrent à l'étage inférieur. Sans me presser, je descendis, sachant que la démone n'avait aucunement besoin de moi pour affronter une Carla inquiète.

- Vous ne pouvez pas rester, vraiment, mademoiselle. Le maître de maison n'apprécie pas que ses conquêtes de la nuit s'attardent chez lui.

Je posais le pied au bas de l'escalier, faisant pivoter ma femme à tout faire aux yeux écarquillés. Je zieutais les deux femmes qui se faisait face avec malice. La situation était assez comique. Zylhia demeurait impassible face à Carla, droite dans ses bottes alors de mon employée pensait que j'allais passer mes nerfs sur la femme devant elle. Carla n'aimait pas ma façon de traiter les femmes. Elle cherchait toujours à se faire toute petite lorsque ces femmes prenaient la mouche face à ma froideur matinale. Pour ne pas inquiéter davantage cette pauvre femme, je m'approchais de Zylhia et déposais un baiser léger sur ses lèvres avant de poursuivre mon chemin tout en saluant Carla avant de disparaitre dans la cuisine. Je fus suivi par les deux femmes. Zylhia s'installa sur un siège tandis que Carla s'empressa à me retirer ma tasse des mains.

- Allez vous asseoir, monsieur. Je m'en occupe.

- C'est inutile, Carla. Je vous donne votre semaine. Vous pouvez partir.

La femme me scruta d'un regard peiné.

- Vous me virez, monsieur.

- Non. J'estime que je vous dois bien ça après les dernières semaines que je vous ai fait vivre. Ce seront des congés payés, bien entendu. Allez profiter de vos petits-enfants, Carla.

Elle continua à me regarder, suspicieuse, avant de comprendre que j'étais sérieux et sortie rapidement de la pièce avec un sourire, qu'elle tentait de cacher. Avant de nous quitter, je pus apercevoir le regard qu'elle lança à la démone. Un regard, aussi intrigué, que reconnaissant. Je n'avais pas fait vivre un enfer qu'à mes employés de bureau. Carla en avait essuyé les rafales également.

- Elle te craint remarqua Zylhia.

- Je sais, confirmais-je en faisant couler mon café.

- Elle t'aime beaucoup aussi.

Cette fois-ci, je me retournais vers elle.

- Vraiment ? Pourtant, je ne suis pas toujours tendre avec elle.

- Elle pense que cela est dû à une souffrance intérieure. Elle éprouve beaucoup d'affection pour toi, même si elle n'apprécie pas ton style de vie, m'informa-t-elle.

- Serais-tu jalouse ? plaisantais-je.

Elle me lança un regard ennuyé avant de soupirer.

- Pose tes questions, qu'on en finisse.

Je vins m'installer près d'elle, à la table de cuisine et posais mon café brûlant sur la table.

- Tu m'as veillé cette nuit, n'est-ce pas ? commençais-je doucement.

- Oui.

Un simple oui. Il ne fallait pas que je m'attende à ce qu'elle soit loquace, de toute évidence.

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